Question de jouir. Allez savoir jouir de quoi. C'est la jouissance de la problématique de la jouissance
Le plus petit garçon de nos sociétés, "érudites en matière de critiques" peut énumérer l'ensemble des problèmes qui se posent pour son pays. Ce qui fait et fera défaut éternellement sera la proposition de solutions.
Quand feu Moctar ould Daddah fut destitué, par ceux qu'il s'est tué à former et à grandir, toute la nation se pourléchait les babines. On estimait les fonds "détournés" par ce prédateur national à des milliards d'ouguiyas. Les couteaux étaient déjà affutés pour opérer les partages du butin sonnant et trébuchant. Mais la déception fut grande de découvrir que l'homme qui pouvait tout sur ce sol national, n'avait rien dans les poches. Au contraire il devait 3000 ouguiyas à la banque arabe africaine en Mauritanie BAAM.
Une douche froide. Le vieux s'était dépensé corps et âme, pour tirer un pays du néant, avant de se voir dévorer par ces enfants à qui il avait tout donné.
Il est mort déçu et triste, après s'être dévoué pour une société ingrate toujours prête à découper ses hommes en morceaux. Une société qui, pour assouvir ses fantasmes de médisances et ses critiques pour critiquer, ne recule devant aucune insulte.
Ce ne sont pas nous uniquement, partout dans notre monde arabe et musulman, le phénomène se répète et perdure. Remplacer Bashar…Par qui?… par des milliers de fractions qui se déchirent et se coupent les gorges dans une allégresse festive qui frise la folie.
Zigouiller Ben Ali!!! Pourquoi? Ce n'est pas important! Qu'il disparaisse. On trouvera une explication après.
Remplacer Sissi!!! Non remplacer Non! Non!! Par quoi?? Par n'importe qui!!! Non par n'importe quoi??? Ou mieux par n'importe qui et n'importe quoi!!!
Qui achète une révolution?? Bon marché!! Et après? Après c'est le déluge!! Ce n'est pas important.
Des societe incapables de dépasser l'âge de l'enfance et qui se suicident en croyant se donner la vie.
Je vais m'arrêter un peu chez nous. Un peu devant le cas de notre président Mohamed ould Abd al Aziz.
Surement j'aurais l'air de le défendre. Tant mieux. Je ne le défends, ni ne le condamne. Je l'observe. Comme tout le monde. Parfois on m'apprend via un mot sur facebook ou sur un quelconque site que l'homme a amassé une fortune incalculable! Je n'ai rien vu. Je ne vois rien. Je veux voir. Pour m'assurer. Allah a dit : " O vous les croyants, quand un pervers vous apporte une nouvelle, soyez circonspects. De peur de faire du mal à certain et que vous regrettiez par la suite." Coran.
Au contraire à travers mes voyages, j'ai vu beaucoup d'hommes d'affaires, d'hommes affairés de femmes "affaireuses", qui dépensent dix fois le budget de chez nous pour un séjour ou une convalescence et même pour une soirée "griotale", dans des hôtels de luxes. Des lieux où prendre un café, coute les yeux de la tête. Sur le dos et les ventres des populations.
Quelque part on "pompe" goulument les possibilités de ce peuple. Mais qui??? Les probabilités sont diffuses et insituables. Ou du moins jusqu'à présent "insituées". Pourtant ça viendra.
Avec Aziz quelques hommes "gabegistes" de leur état ont connu la prison. C'est triste et dommage, mais ce sera au minimum compté comme une volonté de rétablir l'ordre normal des choses. Avec l'homme quelques réalisations sur le terrain cahotant et irrégulier de la plateforme nationale, dénotent d'une certaine volonté manifeste de laisser sur le terrain quelques miettes de ressources exploitées depuis avant les indépendances et qui font figure du "Koubrit al ahmar", qu'on cite sans jamais le voir.
Il ya ce qu'on appelle l'épouvantail dirigeant sur lequel, en cas de liberté, on accroche tous les intestins de Jouha.
En Mauritanie, nous avons coutume de dire que "celui qui critique une situation, doit proposer une chose à sa place."
Nous avons une kyrielle de partis politiques, qui se bousculent aux portes des commandements et des ministères et probablement pour la présidence.
Qui mettre à la place d'Aziz??? Voilà la question que je pose à nous tous, et dont il me serait un grand plaisir d'entendre la réponse.
Nous sommes divisés en noirs en blancs, en couleurs. Nous sommes divisés en tendances et avons même récemment introduit une scission religieuse, parce que nous avons des mauritaniens chiites en notre sein aujourd'hui. Nous sommes divisés sur la langue qui doit nous permettre de nous dire mutuellement "Vlane hak ton verre de thé". Nous sommes divisés sur le quota de diviser les nominations de nos responsables. Nous sommes divisés de jour et de nuit sur les priorités de poches qui doivent se remplir les premières. Nous sommes divisés sur la manière de nous gouverner et de gérer nos relations internationales. Nous sommes divisés sur le choix du pays auquel nous devons vendre ce que nous avons de plus cher et de plus sacré.
Ou puiser un homme assez patriotique à mettre à la place d'Aziz?
Je suis parfaitement d'accord avec ceux qui disent que sous le règne de ce président beaucoup de choses restent à faire. Mais d'un autre coté, j'assume fermement mon opinion, quand je dis que sous le mandat de cet homme beaucoup de choses ont été faites. Je suis loin. Mais j'observe.
C'est à Dieu qu'appartiennent les jugements l'autorité et les décisions. Les critiques absolues, sont injustes. Il faut donner des preuves des accusations et avancer des solutions pour les problèmes.
Notre plus grande faiblesse réside dans la nature de notre société.
Nous sommes un peuple qui ne sait que maudire et applaudir. Nous trompons ceux qui nous dirigent en leur mentant. C'est nous qui en faisons des satans ou des pharaons selon nos convoitises et nos calculs qui sonnent le faux et sentent la tricherie. Allah n'aime pas les tricheurs.
Je repose ma question qui à la place de Aziz?
Un IRA? Un FLAM? Un Daddah?, un Tawassoul? Un Forgeron? Un de gauche? De droite? De l'Est? De l'Ouest? Un Kori? Un Bidhani? Un Griot? Un Duo? Un Trio?
Je sais que dans toutes ces catégories il y-a des hommes et des femmes de valeurs. Mais toutes se contredisent et s'annulent.
Toutes n'ont qu'un but suprême et unique: comment manger tous seuls ce repas inerte et gratuit du nom de Mauritanie.
La vérité la plus amère est celle qui fait rire. Nous nous bouffons, pour arriver à bouffer tout seul, ou en exclusivité avec sa tribu, son ethnie ou son groupe. Ce n'est pas noble n'est ce pas??
On ne peut pas construire ce qu'on détruit.
La Mauritanie, sous toutes les ères est une salade qu'on assaisonne pour la consommer et non une plante qu'on arrose pour la faire pousser.
Le grand mérite du président Aziz est d'entrainer tous ces responsables qui le suivent au doigt et a l'œil vers les profondeurs de la misère mauritanienne, pour leur couper l'appétit, en leur montrant leurs limites et leur négligence. Les mettre devant ces masses fondant entre la peur et l'espoir de lendemains incertains, ponctués par la faim et la soif.
Voilà l'image de la haute trahison contre la nation.
C'est déjà une grande réalisation de troubler ces consciences "nouakchottoises", habituées à se vautrer dans les salons super luxueux de Tevraq zeyna pour se servir la chair de leur pays.
Pourquoi n'y aller que lors des visites présidentielles? C'est louche n'est ce pas? Et ça se répète. Avec Maawiya, Haidalla… ou est le repentir?
On ne peut prétendre vouloir redresser le pays en le trahissant.
La grande faute du président Aziz c'est cette impuissance sans nom d'établir la vraie justice de rétablir les citoyens dans leur droit. Pourtant s'il l'avait fait sans peur, ni complaisance, Dieu l'aurait soutenu. Dieu est le possesseur du règne et le législateur unique et suprême. Il est la source du jugement et le président doit le savoir et agir en conséquence. Il existe sur cette terre de faibles mauritaniens pressurés, dominés, écrasés, exploités, dépossédés, marginalisés. Des citoyens qui commencent à perdre tout espoir. Des citoyens qui regardent leurs terres, sans pouvoir les occuper. Des condamnés pour faire plaisir. C'est d'eux qu'il s'agit et c'est à eux que doit s'adresser le dévouement d'un guide.
C'est ainsi que dix mandats pour Aziz seraient légitimes. Ce n'est pas l'homme qui diffère, c'est son action.
Je sais que dans notre situation actuelle, le président a plus besoin des pauvres que les pauvres n'en ont du président.
Il reste cependant que le président sera interrogé sur ses pauvres et les pauvres ne rendront pas compte de leur président.
Il ne s'agit pas de changer un guide. D'ailleurs rien ne sera plus couteux et plus dangereux pour la Mauritanie en cette période que de changer de président. Débouter ceux qui sont déjà assez rassasiés des richesses du pays, pour les remplacer par de nouveaux appétits, longtemps sevrés de luxure, pour entamer ce qui reste de cette carcasse nationale.
Allah Yestour.
Mohamed Hanefi
Kuwait
(Reçu à Kassataya le 30 mars 2015)
Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com