On attend voir et entendre. Comme si on observe un président, mis à test ou presque, suspecté, implicitement, d’être allé un peu trop vite en campagne pour quelque dessein inavoué. Et non sans objet de polémique dans un avenir proche.
La dialogue ou pas se déroulera en aval de cette visite faite en grande pompe. Et à laquelle toute la majorité s’est mobilisée.
En déplacement depuis lundi dernier dans les régions de l’est du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz entend faire un long périple dans les deux wilayas du Hodh Echarqi et du Hodh El Gharbi.
A Néma, première étape de la visite, le président de la République a rompu une habitude qui lui était jusqu’à présent très chère, celle de faire un discours devant les populations.
Cette fois, le bain des foules cède la place aux rencontres organisées avec les cadres. Au cours de sa première rencontre, il a parlé du dialogue comme priorité et a dit que la balle est dans le camp de l’opposition. Celle-ci, qui a comme vis-à-vis, dans le cadre de ce dialogue, le ministre secrétaire général de la présidence, Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, attend le retour de ce dernier de la randonnée présidentielle. On ne nourrit en tout cas, au sein du FNDU, pas de grands espoirs sur les résultats de ce dialogue.
Le scepticisme gagne le FNDU de plus en plus. Le forum a même mis en garde, dans sa dernière sortie, Mohamed Ould Abdel Aziz, contre une intention, désormais répandue au sein de l’opinion, qui est celle de changer le mode de régime politique. Tripatouiller la Constitution et ainsi, à travers un référendum, adopter un régime parlementaire. Où à l’issue de son second et dernier mandat, Mohamed Oud Abdel Aziz se muerait en premier ministre, avec un président constitutionnellement honorifique et sans pouvoirs.
Soutien militaire ?
Le périple présidentiel dans les deux régions de l’est ne serait-il pas lié à cette optique ? Mohamed Ould Abdel Aziz aurait même sollicité, selon une source digne de foi, l’appui de quelques personnalités politique pour mettre à exécution son plan et sa préparation, surtout au sein de l’opinion.
On cite, à ce titre, quelques parlementaires mis en confidence. Sa rencontre de trois heures avec les officiers dans l’enceinte de l’Etat-major des forces armées, il y a quelques jours, s’inscrirait peut-être dans la même perspective. Il aurait évoqué son programme encore non parachevé. Comme pour demander un appui tout militaire. Il aurait également, sans doute, en guise de prime, parlé de certains avantages liés à la retraite et le tableau d’avancement des officiers.
Il a tout l’air, en somme, d’un président en précampagne pour une décision, dont il ne saurait négliger les risques. Lui-même, il sait, comme on dit, en Afrique de l’Ouest. Serait-ce suffisant tout cela ? Et saurait-il aider au passage vers un régime parlementaire, sans problème.
En tout cas, le risque est bien énorme ! ‘’Puisque, il faut bien le dire, Mohamed Ould Abdel Aziz, lance un observateur, a déjà suffisamment produit toutes les raisons objectives d’un coup d’Etat contre son régime.’’ Sa propension déconcertante et désormais sans gêne aucune et avérée à l’affairisme ne saurait pas vraiment le prémunir contre un coup de force !’’ De là à oser se maintenir au pouvoir, comme premier ministre issu d’un régime parlementaire, c’est quand même un peu trop demander aux mauritaniens. Et à l’armée surtout, qui, demeure, hélas, l’unique force en mesure de faire changer les choses.’’
Si, toutefois, il ne faut pas rêver non plus, l’armée est derrière son actuel commandant suprême dans son entreprise de se maintenir par quelque stratagème constitutionnel au pouvoir, aucune force politique ne saurait l’en dissuader.
AVT
Source : Rmibiladi
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com