Du coup, les travailleurs ont annoncé la poursuite de leur mouvement de grève, tandis que les premières défections commencent déjà.
La réunion du dimanche soir était pourtant qualifiée par tous les observateurs de décisive dans la crise qui secoue la Société nationale industrielle et minière (SNIM) depuis une quarantaine de jours. Après des heures d’insomnie, la nuit du dimanche 15 mars dernier, un dernier pas allait remettre toutes les pendules à l’heure. Il s’agissait de la signature de l’acte contenant tous les points d’accord. L’envoyé spécial de Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien ministre et député de Kaédi, Bâ Bocar Yahya, refusa de parapher le document. Pour lui, son engagement verbal suffisait, du moment où il représentait la plus haute autorité du pays et parlait en son nom. Les délégués des travailleurs avaient exigé la paraphe de toutes les parties prenantes à l’accord, le représentant de la présidence de la République, le Wali du Tiris Zemmour, le représentant de la SNIM, en l’occurrence Bal Amadou Tijane.
Les deux parties, la SNIM et l’Etat mauritanien d’une part, et les travailleurs de l’autre, étaient pourtant parvenus à un accord qui stipulait l’annulation de toutes les décisions prises à l’encontre des grévistes (licenciements de 300 employés) ainsi que toute poursuite pour motif de grève. L’entreprise s’engageait aussi à payer aux grévistes le mois de février et de mars ainsi qu’un mois supplémentaire.
La reprise du travail et la fin de la grève devaient prendre effet dès la signature des accords convenus. Les négociations pouvaient alors reprendre dès la semaine prochaine sur les autres points objets de désaccord, tels que les discussions directes avec la direction de la SNIM, l’accord du 3 mai 2014 portant augmentation des salaires, primes d’incitation équivalent à trois mois de salaires et primes à la production.
Après l’échec des dernières négociations, dû au refus de l’envoyé spécial de Mohamed Abdel Aziz de parapher le document d’accord, ce fut la défection d’un délégué des travailleurs qui a décidé de quitter ses camarades et de renoncer à la grève. Jedna Ould Mownak, puisque c’est de lui qu’il s’agit, militait jusque-là au sein de la CGTM (confédération générale des travailleurs de Mauritanie) principale instigatrice du mouvement de grève.
Dans une déclaration à la presse, il a accusé ses collègues d’avoir politisé le mouvement syndical. Il a demandé aux travailleurs de rompre la grève et de reprendre le travail. Cette défection fait dire à certains qu’en marge des concertations de « façade » initiées par le pouvoir, d’autres formes de déstabilisation des travailleurs étaient menées. Par incitation financière ou poste miroitée, ou tout autre avantage proposé, la direction serait en train de travailler individuellement les leaders de la grève pour saborder le mouvement.
MOMS
Source : L'Authentic.info
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