Sacrés ministres !

Mais quelle en quoi consiste donc le travail de nos ministres ? La question mérite bien d’être posée quand on sait que c’est là la fonction la plus prisée de nos administrateurs ! Elle le mérite d’autant plus que ce sont eux qui sont chargés de gérer notre quotidien et notre avenir, notre passé appartenant au passé.


Un ministre, c’est d’abord le chef d’un gros machin qui s’appelle « ministère » qui compte un cabinet, un secrétariat général et des services. Mais un ministre, c’est surtout ce « gros « responsable qui dispose de multiples "opportunités" budgétaires qu’ils savent utiliser pour mieux préparer leur retraite.

En dehors de cela, les ministres développent, dès la signature de leur décret d’incorporation au gouvernement, une stratégie pour fuir les gens, surtout les leurs. Ils les fuient à Nouakchott et les fuit au terroir. Ils ne pensent au village que pour blanchir le béton, les montants faramineux qu’ils réussissent de mettre à côté, loin des yeux de l’IGE et du président des pauvres.

D’ailleurs, là aussi, c’est une "charité secrète" et "œuvre discrète" qu’ils accomplissent, car la bâtisse portera toujours le nom de la femme ou celui de la fille ou du beau-fils. On se gardera bien de garer pour soi les fonds accumulés par on ne sait quel moyen, pendant la fonction. Ils ne seront surtout pas placés dans des comptes bancaires. Les lieux indiqués, loin des regards indiscrets, sont connus : il s’agira de creuser un gigantesque trou quelque part dans sa maison personnelle et d’y enfouir l’argent. C’est ce qui fait qu’un ministre congédié est d’apparence pauvre. Le palais construit pendant qu’il occupait le douillet fauteuil de ministre ne sera sa propriété que des mois après sa mise en chômage technique !

Chez nous, quand on est ministre, on change de cadre de vie et de fréquentations. Les populations du village, les amis d’enfance, les promotionnaires de classe et autres "compagnons de lutte" sont plaqués, "zappés" et oubliés. Vive la nouvelle stature du ministre qui change de discours ou le renforce, qui chante les réalisations du Président de la République et le travail du Premier ministre alors que lui, il ne fait rien. Sinon lire les discours creux et ânonner des phrases insensées devant TVM. 


Pour le reste, il attend les instructions de l’au-delà, puis de là-haut et ensuite de l’en bas de là-haut. Après, c’est l’avis du délégué tribal dans le secteur qui sera pris. Ensuite, viendront les commentaires des "influents" qui gravitent autour du parti. Et après, c’est le labyrinthe qui déroule ses complexités. Et le temps s’en va, puis s’en va. Le ministre ne sait plus par où commencer. Alors, il ne travaille pas, il attend. Il attend et attend encore.

JOB

 

Source : L’Authentic.info

 

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