L’islam perdu entre salafisme, soufisme et satanisme

Jamais le fidèle musulman n'a été aussi désorienté qu'en ces temps. La communauté humaine, toute entière, semble s'être liguée pour faire du musulman une cible légale pour ses l'essayage de la performance de ses armes et l'amusement de ses peuples.

 

Le musulman ne vaut plus guère la valeur de la balle qui l'expédie dans l'autre monde ou l'éclat de l'obus qui repend son sang à la surface des sables qu'il arrose avec la complicité d'un  silence de tombes.
 

Au temps du prophète (psl), les choses étaient beaucoup plus pures et plus claires. Ensuite les hommes ont interprété. Ils interprétèrent et interprétèrent tant et si bien, qu'ils multiplièrent les chemins et perdirent les fidèles.

Cet effort, qu'il soit de bonne ou de mauvaise volonté, contribua largement à la triste et révoltante situation ou nous sommes aujourd'hui.
 

Mohamed ibn Abdallah, fortement attiré par une sensation mystique, de l'existence d'une force céleste supérieure, avait pris l'habitude de se refugier dans la grotte Hira, pour une méditation intime avec ses sensations, se vit un jour visiter par un être étrange et monumental : L'ange Jibril.

Le message qu'il lui apporte du Seigneur des monde était simple limpide et était a la portée de quiconque voulait comprendre.
 

L'envoyé après avoir divulgué le message ne fut suivi ni d'érudits, ni de savants, ni de doctes, ni de philosophes.
En ces premiers temps de l'aube islamique, on n'avait pas encore pu justifier l'adoration de l'homme par l'attachement au Seigneur des hommes.
 

Ceux qui avaient saisi et étaient allés jusqu'au sacrifice pour la défense de cette croyance, n'étaient que de simples gens. Des esclaves, des refugiés d'autres empires, poussés en ces terres d'Arabie, par les exactions des hommes de leurs communautés.

Les "Ayats" descendaient sur l'envoyé d'Allah (psl), claires limpides et s'adressaient directement aux fideles dans un langage que personne ne pouvait ne pas comprendre.

Ils ne pouvaient se diviser sur l'interprétation, ni interpréter à leur façon, pour deux raisons essentielles. La première est que le message était tellement simple et tellement clair que jouer avec son interprétation relevait d'une malhonnêteté manifeste. La deuxième était que le message lui-même commandait aux croyants de ne jamais se diviser et de "S'attacher ensemble avec la Corde d'Allah, de ne jamais se disperser."

L'adoration était un attribut exclusivement de Dieu. Et Mohamed l'homme le plus saint de l'humanité n'a jamais demandé à quiconque de l'adorer ou de le substituer au recours à Allah. Cet homme choisi par le Créateur pour la plus noble mission dans l'Univers. Cet homme dont l'humanité a été créé par sa sainteté, n'a jamais demandé à personne de le prendre pour un surhomme ou de le sacraliser. Au contraire il a vécu simple pauvre et servant ses disciples, comme s'il en était le serviteur.

Il n'a même pas compilé les versets qui descendaient sur lui graduellement. Le message était simple: "Glorifie le nom de Ton Seigneur le Très Haut." "Ton Seigneur qui a crée."

Selon le verbe même du coran, le livre contient des versets clairs pour tout le monde. Tout doué d'intelligence et de raison comprenait. Il n'y avait pas besoin de passer par des multitudes de rapports pour expliquer, ce que le Maitre des maitres de l'explication, disait a ses fidèles serviteurs. Il n'a rien laissé sans le recenser et l'éclaircir. Cependant Allah nous dit dans le livre "O vous les croyants ne posez pas de questions sur certaines choses, qui, si elles vous sont explicitées vous répugnent." Coran.
 

L'essentiel était là. Relation directe entre le crée et le Créateur a tel point que Dieu a dit : "Si mes serviteurs te demandent à propos de Moi, dis leur que je suis proche. Je réponds à celui qui me demande, quand il m'invoque." Coran.                        

Allez savoir par la suite comment on en est arrivé au stade ou parfois les paroles, les volontés et les commerces des hommes seront prioritairement cités sur la parole de Dieu.

Comment des hommes ont pu attribuer au prophète des paroles qui ne sont pas les siennes. Lui, qui a dit exactement "Celui qui me fait dire ce que je n'ai pas dit assure sa place en Enfer."

La simple réflexion sur la Aya qui dit: "Et Dieu a honoré les fils d'Adam" et les curieuses transformations facturées sur le dos du Fiqh, qui en ont fait un esclave servile pour l'exploiter jusqu'au sang, pousse à l'étonnement et à la consternation.

Ou encore quand le Seigneur des mondes visibles et du mystère dit: "Allah ne pardonne pas qu'on lui associe et pardonne ce qui est en deçà.".

Alors qu'on voit chez certain soufistes par exemple, que la déification des têtes religieuses a supplanté de très loin le recours à Allah. Cette "Shirk" a atteint un tel degré d'exagération, que dans ces milieux, le fidèle qui trébuche, qui a un problème quelconque ou  qui désire des enfants garçons au lieu de filles, ne s'adresse plus à Dieu, mais un Cheikh "Vlane". Il est tellement aveuglé, ou a été tellement aveuglé, qu'il ne se rend plus compte que cheikh "Vlane", coure et vol et voltige vers l'hôpital le plus lointain, pour sauver sa peau dès qu'il sente que sa maladie est grave.
 

Mon intention est loin de montrer ici, le gigantesque et dangereux écart, qui a marqué l'origine du message et son humaine transformation, mais pour démarquer cette noble religion des misérables tentations de l'âme humaine.
Ces hommes qui ont crée les talismans coraniques accrochés au cou, sur la tête ou même autour de la taille dans un endroit impur, ne se rendent pas compte que ces versets qu'ils suspendent là ou il ne faut pas, pour un vil prix, sont des témoins de ce qu'ils font.
 

Pourtant, à l'origine, le soufi n'était pas ce commerçant du livre, qui plie tout à la taille de sa bourse et de ses bourses. Soufi à      l' origine venait du mot "Souf", la laine en arabe. C'étaient des croyants, ascètes, totalement détournés des fastes du monde et qui s'habillaient de ces tuniques rugueuses, tissées de laine et que le corps avait du mal à supporter.

Plus tard et avec la vénération profonde, que le commun des croyants témoignèrent à ces fidèles de Dieu, certain, et malheureusement pour la fidélité à Dieu, se rendirent compte que ce statut avait une influence considérable sur les esprits et les âmes de leurs coreligionnaires. Ils en profitèrent à outrance et avec le temps s'installèrent sur des trônes immenses, qu'ils se transmettront de père en fils.
 

Si la religion reste le fond de teint de ces relations, les intérêts matériels, vont constituer le vrai moteur de cette intercession invérifiable de ceux qui, sur terre, et avant le jour du jugement et de la rétribution se sont proclamés déjà élus de Dieu.

Si Allah a dit dans la sourate des Djinns, par exemple, qu'il ne partageait les secrets du mystère et de l'invisible avec personne, ces confréries, vont créer ou plutôt remodeler le mot "Weli", singulier de "Awliya", pour l'attribuer de façon extraordinaire et curieusement coriace, a celui qui dévoile le monde du mystère parmi nos humain.
Dieu a dit et ils ont dit!!!

 Il est clair que ceci est contradictoire et de façon flagrante avec la définition que le coran, parole de Dieu en donne. Allah dit dans le livre que les "Awliya-oullahi" sont ceux qui ont cru et craint Allah. Ceci  peut designer un simple esclave ou n'importe quel être humain croyant.

L'un des Sahabas du prophète disait à certain de ses compagnons : "Malheur a vous. Je vous dis l'envoyé d'Allah a dit et vous me rétorquez Abou Bakr et Oumar ont dit."

 Plus grave que cette situation est sans doute, quand on sait que Dieu a dit et qu'en face on vous répond : "Vlane rapporte, que Vlane rapporte, qu'il a entendu Abou Vlane dire…"

Les hommes sont sans doute reconnus par la vérité, ou plutôt par leur véracité; mais la vérité, elle n'est pas reconnue par les hommes. Elle est immuable. Surtout quand la vérité vient de Dieu.

Si aujourd'hui des hommes se révoltent contre leurs semblables, c'est que les moyens d'instruction et de communication modernes, ont dévoilé des mines de mensonges, facturées sur le dos d'une religion venue pour le bonheur et la miséricorde des hommes. Pendant des siècles, des hommes ont essayé d'éteindre la lumière d'Allah avec leurs bouches, Mais Dieu rependra sa lumière, même contre le gré des mécroyants.
On ne peut vendre le livre de Dieu à si vil prix et s'en tirer à si bon compte.

Le simple résultat de l'état de certaine de nos sociétés, montre a quel degré le secours de Dieu a été manipulé pour ligoter les hommes, entraver les esprits et les corps; les priver de l'honneur divin qu'Allah leur a octroyé en en faisant ses vicaires sur cette terre. Ceci est très grave. Heureusement que Dieu a ouvert les portes du repentir, avant que la mort n'atteigne le "Houlqoum" (région de la glotte et de l'épiglotte).
 

Tout le courant soufiste, n'a pas été de ce stade de dépravation. Au contraire certain ascètes de cette école, font aujourd'hui la fierté de notre religion. Comme le prophète (psl), ils ont consacré leur vie modestement a l'enseignement des préceptes divins. Ils étaient détournés des tentations d'ici bas et ont personnifié l'image parfaite et sainte de l'homme de Dieu.
 

Sans citer les chiites, les druzes, les alaouites etc…le chapelet est long, un autre courant va faire son intrusion dans la vie des fidèles. C'est le mouvement salafiste. On peut dire qu'il constitue une réaction aux extravagances de certaines pratiques soufistes. Il prétend s'accrocher au livre et a la sounna. Rien de plus. Ce qu'on remarque cependant chez ces adeptes, c'est le mépris profond des autres. Les autres qu'ils considèrent un peu comme les descendants de Yaghouth, Yaghout et Nasrane, du temps du prophète Nouh (psl). Les autres sentent chez eux un certain orgueil, une certaine vanité. Et la, se pose un autre problème : Le prophète Mohamed (psl) a dit dans un hadith sahih que "Personne n'entrera au Paradis et qui a un atome de vanité ou d'orgueil négatif dans le cœur."
 

Le prophète a dit : "En fait je suis envoyé pour compléter l'essence et le meilleur de la vertu." La vertu des vertus de l'envoyé (psl), n'était autre que la modestie et le profond respect voué à tous ceux qui l'entouraient.

Ne s'était-il pas levé au passage du cortège funèbre d'un juif et quand les sahabas le lui reprochèrent, il répondit "N'est ce pas une âme humaine?". La religion ne le détournait pas de son humanité. La religion islamique est profondément humaine.
 

"Bismillahi arrahmani arrahimi.", qui veut dire au nom de Dieu le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Cette formule généreusement céleste qui rythme notre livre sacré, a commencé par répandre la miséricorde de "Arrahmane" sur tous les êtres croyants ou non, avant de l'octroyer en même temps et en exclusive pour les croyants: "Arrahim"

Pour les salafistes, la vérité est exclusivement leur. Ils sont seul détenteur de ce qui doit être et de ce qui fut au temps de l'envoyé (psl) : l'Alfa et l'Omega de l'exégèse et de la foi.
 

Ils vont interdire des choses qui jusque là ne l'étaient pas dans beaucoup de contrées musulmanes, comme l'ampleur de l'habit, la musique, le tabac, la célébration de la naissance du prophète, la découverte des contours du visage de la femme etc. ils vont et avec une précision mathématique définir les faits, les gestes, les positions dans la prière. Les formules à répéter quotidiennement avant chaque acte dans la vie. Que faut-il dire en entrant dans la mosquée, en en sortant. Formule pour entrer dans les toilettes et celle avant d'en sortir et…et…

Ils vont s'attacher tellement aux détails, que parfois on se sent perdu dans ces dédales et ces ramifications, qui ne sont pas explicites dans le Mous-haf.
 

Des personnes comme la pauvre mienne, vont se sentir parfois profondément en colère devant certaines assertions de cette école, du genre la mère de l'envoyé est associatrice, ou son père est en Enfer ou encore c'est une "Bid-a" (innovation promise à l'Enfer), de fêter la naissance du messager de Dieu etc.…

C'est au cours de ces confrontations, que je m'accroche avec dents et ongles à ce qu'il y-a dans le livre et me détourne des interprétations et supputations des humains.
 

Ils ont cependant accordé une grande importance aux mosquées. L'attention du fidèle est parfois détournée dans sa prière par la beauté des arabesques et des décors féeriques des mosquées. Parfois il est aisé de calculer combien de mosquées plus simples peuvent être construites en terre d'Islam, par la décoration d'une seule mosquée dans ces régions.

Plus douloureux est de penser à combien d'affamés d'ignorants, de sans abris etc., on peut secourir par ces fonds énormes investis pour la beauté de l'apparence. Surtout quand on sait que la mosquée du prophète (psl) était d'une modestie inégalable, avant sa transformation que nous voyons aujourd'hui.
 

Ceci peut s'interprétera cependant par leur amour profond pour ces lieux de rencontre des fideles avec le Créateur.

Le salafiste est tellement "tourné" vers Allah, que parfois, il regarde tout celui qui n'est pas salafiste comme lui, avec dédain et mépris. On sait cependant que l'envoyé (psl) a dit: "Le summum de la méchanceté chez un individu est de mépriser son frère musulman." Sahih.
 

J'ai vu beaucoup de cultivateur chez nous, semi analphabètes, qui se tournent vers l'Orient, en plein air, les pieds enfoncés dans le sol brulant des brousses. Souvent avec un "Teyemoum"; le visage tourné vers le maitre des cieux et de la terre, ils psalmodient ce qu'ils savent et ils prient avec une ferveur et une bonne foi, que je n'ai pas vu ailleurs.

Allah a dit: "O! messagers ! mangez de choses pures, et agissez en bien. Je suis parfaitement au courant de ce que vous faites. Cette communauté est la votre. Une seule communauté et je suis votre Seigneur craignez-Moi donc. Mais ils coupèrent leurs affaires en morceaux, chaque parti exultant de ce qu'il a entre les mains. Laisse-les donc dans leur noyade pour un temps." Les croyants-51-53.
 

Un nouveau groupe, enfant des temps moderne, est le "satanisme". Des groupes se disant musulmans, ou carrément non musulman, qui s'attaquent à cette religion,  par pur sadisme. Ce sont les sportifs du mal. Les âmes hargneuses et sans scrupules.
 

 L'islam ne fait de tort à personne. Sauf quand il est mal interprété par les hommes ou mal appliqué par les gouvernements. Ceci d'ailleurs vaut pour toutes les religions célestes.
 

L'action de ce groupe infernal d'individus reste curieuse et malintentionnée. Des caricatures, aux mensonges contre les théories islamiques, le résultat reste le même: donner une image de l'islam qui le ternit et en repousse la communauté humaine. Légaliser les génocides et les pogroms des musulmans, en les présentant comme étant des ennemis de la liberté, de l'humanité et de l'évolution.
 

 Juger une religion par l'aspect ou les actions d'hommes qui en endossent la tunique pour commettre leurs forfaits; n'est qu'une pauvre excuse auprès des dernières reliques de la conscience humaine, pour justifier une islamophobie, qui continue à moissonner les âmes innocentes et à écraser les peuples.
 

Tout le monde s'imagine être unique. Tous pensent qu'ils propagent le bien, la vérité et que l'autre représente le mal. C'est une illusion ridicule. Les personnes se mirent dans le miroir que sont les autres. L'autre n'est que le reflet de ce que vous êtes.
 

Soyez courageux et avouez que vous êtes égoïstes. Vous avez prescrit l'enfer pour les autres en vous réservant les délices du Paradis. Soyez courageux et dites à vos enfants que vous leur mentez en disant que tout ce qui n'est pas vous n'est pas bon.
 

Dieu est bon. Sa miséricorde est proche des bienfaisants. Soyez bienfaisants ou à défaut, gardez vous de transformer les grâces d'Allah, en peines pour ses créatures.
 

Une simple question: Dieu s'est-Il adressé à nous pour nous sauver ou nous damner et nous punir?
En tout cas, dans le coran Allah a dit à son envoyé: "Et nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'humanité entière." Sourate Les prophètes-107.
 

Est-il prudent de bifurquer sur d'autres chemins? A Dieu le retour, Il tranchera. Sa sentence est incontournable.

Mohamed Hanefi

Koweït. 

 

(Reçu à Kassataya le 11 mars 2015)

 

Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page