Grève des travailleurs de la SNIM : Une guerre d’usure pour la mort de la première entreprise nationale

La Direction générale de la SNIM et les ouvriers en grève continuent leur bras-le-fer. La première exige la reprise du travail avant toute négociation et les seconds veulent un dialogue d’abord, et la reprise après.

 

Entre les deux, bien d’intermédiation ont échoué, au milieu d’un silence coupable du gouvernement qui apporte pour le moment tout son soutien à l’ADG Mohamed Abdallahi Ould Oudaa. Mais l’entrée en lice de Nouadhibou dans le mouvement et la grogne sociale qui monte de Zouerate risquent d’être décisives dans le rapport de force instauré depuis plus d’un mois.

Face à l’entêtement de la direction générale de la SNIM à ouvrir les négociations avec les ouvriers de Zouerate, compromettant ainsi dangereusement la vie de la première entreprise nationale, les travailleurs de Nouadhibou sont entrés dans la danse, le mardi 3 mars dernier. Ils accusent la direction d’avoir failli à un engagement auquel ils seraient parvenus lundi passé, après la promesse faite par le Directeur des ressources humaines de la société d’entamer les démarches pour l’ouverture de négociations syndicales avec leurs collègues de Zouerate.

Pour la SNIM, les activités se poursuivent normalement tandis que les grévistes parlent déjà d’une paralysie de 90% des capacités de production. A Nouadhibou comme à Zouerate, la direction et le personnel gréviste se livrent ainsi depuis quelques jours à une bataille de chiffres et de bilan.

Fort de l’appui sans appel du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui avait qualifié la grève des travailleurs de Zouerate d’échec patent, l’ADG Ould Oudaa pourra ainsi appuyer sur l’accélérateur de l’entêtement, quitte à faire fonctionner la machine de la SNIM en servant de bras inexperts, au risque de bousiller le matériel de la société, comme le lui reprochent les grévistes.

Pour l’heure, la SNIM reste sourde à tous les appels pour l’ouverture d’un dialogue avec ses employés, exigeant une capitulation de ces derniers et une reprise sans condition du travail. Ce que ces derniers continuent de refuser, fort de leur nombre et de l’impact réel de leur mouvement sur le fonctionnement de l’entreprise. Toute évaluation que la direction de la société réfute, elle qui parle de performances enregistrées et de l’absence de toute conséquence de la grève sur sa capacité productive.

Plusieurs observateurs croient cependant que la donne a beaucoup changé depuis deux jours, avec la suspension du travail à Nouadhibou et la grogne sociale qui commence à monter à Zouerate et à Nouadhibou.

Les femmes de la cité minière semble d’ores et déjà les plus impliquées dans la contestation populaire face aux mesures de restrictions prises par la SNIM qui non seulement a licencié des centaines de grévistes mais a privé leurs familles d’accès à ses services sociaux de base.

 

JOB

 

Source :  L'Authentic.info

 

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