Paris à la reconquête d’une Afrique en plein essor

Le Forum franco-africain pour la croissance ouvre aujourd'hui à Paris. Un continent dynamique en quête de relations concurrentielles avec la France.

 

Paris accueille aujourd'hui le continent le plus dynamique du monde. Ce sont une centaine d'entreprises et d'organisations professionnelles de cette Afrique au taux de croissance économique (5 % par an au cours de la décennie écoulée) et démographique impressionnant (1,14 milliard d'habitants en 2014 et peut-être 2 milliards en 2050) qui assisteront aujourd'hui à l'ouverture du Forum franco-africain pour une croissance partagée.

Absence de l'Algérie et de l'Afrique du Sud

La session plénière du forum devrait être l'occasion d'une intervention de François Hollande en présence de dirigeants africains de premier plan, comme Ngozi Okonjo-Iweala, la ministre des Finances du Nigeria, Habib Essid, le chef du gouvernement tunisien, Macky Sall, le président du Sénégal, Ali Bongo, le président du Gabon, ou Alassane Ouattara, le président de Côte d'Ivoire. Si l'Algérie et l'Afrique du Sud ne seront pas présents, Mohamed Boussaïd, le ministre marocain de l'Economie, viendra en revanche illustrer la fin de la brouille diplomatique entre Paris et Rabat déclenchée il y a un an pour une affaire judiciaire.

Dès la fin de son discours le président français doit s'envoler pour Moscou afin de travailler à éviter une guerre entre la Russie et l'Ukraine (lire nos informations page 3). Une problématique malheureusement familière pour les dirigeants africains, mais en passe de devenir moins obsédante. Jamais le continent n'a compté autant de gouvernements élus légitimement et si peu de conflits meurtriers (plus de 10.000 morts tout de même en 2014), même si ceux en cours en Libye ou provoqué par Boko Haram au Nigeria sont dans tous les esprits.

Des positions menacées

Ce forum est poussé par l'Elysée et le patronat français, 14 mois après la conférence économique du Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité. Il doit prolonger la réflexion sur la refondation des relations économiques entre la France et des pays africains, dont beaucoup furent ses colonies jadis. Les positions françaises sont menacées, tant dans le commerce que dans les appels d'offres, par la concurrence chinoise, indienne, brésilienne, turque, émiratie, américaine, allemande, italienne, espagnole ou même britannique. Les entreprises françaises ne fournissent plus que 4,7 % des importations de l'Afrique subsaharienne, contre 10,1 % il y a dix ans. La France n'est plus que le deuxième fournisseur de l'Algérie, derrière la Chine, et le quatrième de la Côte d'Ivoire.

Yves Bourdillon, Les Echos

 

(Photo : La ministre des Finances du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala (ici, lors d'un précédent forum en 2013)

Source : Les Echos (France)

 

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