Rien d'étonnant à la forte participation internationale lors de la manifestation historique de Paris [du 11 janvier contre le terrorisme]. Plus personne ne peut ignorer l'étendue du problème et des dangers. Plus personne ne peut dire que le problème concerne les autres et que son propre pays restera à l'abri de cette folie meurtrière.
Cette participation internationale s'explique par la conviction que le monde glisse vers une "troisième guerre mondiale". A moins que ce ne soit déjà chose faite. Cela peut paraître excessif. En effet, il n'y a pas de front de guerre avec armées et chars déployés de part et d'autre. Mais c'est une guerre d'un autre genre, différente de celles qui avaient ravagé le monde au cours du XXe siècle.
Cette troisième guerre mondiale est différente parce que, désormais, les théâtres de guerre sont multiples. Parce que ce sont de petits groupes, affiliés à de petites armées qui la mènent. Des groupes qui récusent l'idée même de frontières, tout comme ils refusent la coexistence avec ceux qui revendiquent d'autres idées qu'eux. C'est une guerre qui peut aussi bien se passer à la frontière d'un pays qu'au cœur d'une capitale. Il peut suffire d'un kamikaze pour semer l'effroi et ébranler un pays.
Transformer le mode de vie des habitants
Aucun pays au monde ne peut surveiller toutes les sources du danger, protéger toutes les infrastructures, monuments et autres endroits sensibles. Qui plus est, des combattants en petit nombre peuvent frapper n'importe quel supermarché, n'importe quelle école ou simplement des passants dans la rue.
Nous assistons à des choses qui ne sont pas banales. Des gorges coupées, des bombes qui explosent dans la foule, des hommes qui veulent par leurs armes transformer le mode de vie des habitants.
Le monde paie aujourd'hui le prix d'échecs politiques. Ces échecs sont incarnés par des hommes. Le premier d'entre eux s'appelle Barack Obama. Il a bien le droit de rappeler les soldats des théâtres de guerre sur lesquels les avait envoyés son prédécesseur George Bush. Mais il n'a pas le droit d'oublier la responsabilité internationale de la seule superpuissance au monde.
Les forces américaines ont quitté l'Irak sans la moindre garantie pour éviter la guerre civile, dont le risque n'était un secret pour personne. De même, sa façon de traiter le conflit en Syrie n'a pas été à la hauteur de la responsabilité qui est la sienne, ni de la rationalité qu'on aurait été en droit d'attendre de lui.
Crises identitaires
Il y a quelqu'un d'autre dont on ne peut ignorer l'échec, à savoir le nouveau tsar Vladimir Poutine, dont beaucoup de gens vantent la supposée intelligence. On peut y ajouter son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lui aussi objet d'un flot de louanges pour ses supposées qualités.
Poutine a fait preuve d'un grand talent pour se venger des Etats-Unis et pour réagir aux "humiliations" que l'Otan aurait infligées à la Russie. Mais Poutine n'a pas été, lui aussi, à la hauteur de sa responsabilité internationale.
Le monde paie également le prix des terribles échecs des Etats du Moyen-Orient. Ils n'ont pas été capables de s'inscrire dans la modernité. Que des dictatures produisant des flots de discours de haine de l'autre. Depuis des décennies, les écoles du Moyen-Orient enseignent le fanatisme. Sans compter les échecs économiques et les injustices, ainsi que les crises identitaires qui ont permis aux fanatiques de prendre en otage le discours public et de s'arroger le droit de parler au nom du collectif.
Nous sommes en effet au début d'une troisième guerre mondiale. Et notre responsabilité est plus grande que celle de l'Occident et de l'Otan.
Rien d'étonnant à la forte participation internationale lors de la manifestation historique de Paris [du 11 janvier contre le terrorisme]. Plus personne ne peut ignorer l'étendue du problème et des dangers. Plus personne ne peut dire que le problème concerne les autres et que son propre pays restera à l'abri de cette folie meurtrière.
Cette participation internationale s'explique par la conviction que le monde glisse vers une "troisième guerre mondiale". A moins que ce ne soit déjà chose faite. Cela peut paraître excessif. En effet, il n'y a pas de front de guerre avec armées et chars déployés de part et d'autre. Mais c'est une guerre d'un autre genre, différente de celles qui avaient ravagé le monde au cours du XXe siècle.
Cette troisième guerre mondiale est différente parce que, désormais, les théâtres de guerre sont multiples. Parce que ce sont de petits groupes, affiliés à de petites armées qui la mènent. Des groupes qui récusent l'idée même de frontières, tout comme ils refusent la coexistence avec ceux qui revendiquent d'autres idées qu'eux. C'est une guerre qui peut aussi bien se passer à la frontière d'un pays qu'au cœur d'une capitale. Il peut suffire d'un kamikaze pour semer l'effroi et ébranler un pays.
Transformer le mode de vie des habitants
Aucun pays au monde ne peut surveiller toutes les sources du danger, protéger toutes les infrastructures, monuments et autres endroits sensibles. Qui plus est, des combattants en petit nombre peuvent frapper n'importe quel supermarché, n'importe quelle école ou simplement des passants dans la rue.
Nous assistons à des choses qui ne sont pas banales. Des gorges coupées, des bombes qui explosent dans la foule, des hommes qui veulent par leurs armes transformer le mode de vie des habitants.
Le monde paie aujourd'hui le prix d'échecs politiques. Ces échecs sont incarnés par des hommes. Le premier d'entre eux s'appelle Barack Obama. Il a bien le droit de rappeler les soldats des théâtres de guerre sur lesquels les avait envoyés son prédécesseur George Bush. Mais il n'a pas le droit d'oublier la responsabilité internationale de la seule superpuissance au monde.
Les forces américaines ont quitté l'Irak sans la moindre garantie pour éviter la guerre civile, dont le risque n'était un secret pour personne. De même, sa façon de traiter le conflit en Syrie n'a pas été à la hauteur de la responsabilité qui est la sienne, ni de la rationalité qu'on aurait été en droit d'attendre de lui.
Crises identitaires
Il y a quelqu'un d'autre dont on ne peut ignorer l'échec, à savoir le nouveau tsar Vladimir Poutine, dont beaucoup de gens vantent la supposée intelligence. On peut y ajouter son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lui aussi objet d'un flot de louanges pour ses supposées qualités.
Poutine a fait preuve d'un grand talent pour se venger des Etats-Unis et pour réagir aux "humiliations" que l'Otan aurait infligées à la Russie. Mais Poutine n'a pas été, lui aussi, à la hauteur de sa responsabilité internationale.
Le monde paie également le prix des terribles échecs des Etats du Moyen-Orient. Ils n'ont pas été capables de s'inscrire dans la modernité. Que des dictatures produisant des flots de discours de haine de l'autre. Depuis des décennies, les écoles du Moyen-Orient enseignent le fanatisme. Sans compter les échecs économiques et les injustices, ainsi que les crises identitaires qui ont permis aux fanatiques de prendre en otage le discours public et de s'arroger le droit de parler au nom du collectif.
Nous sommes en effet au début d'une troisième guerre mondiale. Et notre responsabilité est plus grande que celle de l'Occident et de l'Otan.
Ghassan Charbel
Source : Al-Hayat via Courrier international
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