Condamnation à mort de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir : La justice des lâches et des hypocrites

Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir a été condamné mercredi 24 décembre à mort, pour apostasie, «par peloton d'exécution» par le tribunal de Nouadhibou. Une première en rien d'étonnant, commise par une justice inféodée à l'éxécutif, et qui perpétue l'un des pires modèles d'injustice sociale, politique et économique au monde. Un apartheid tu par les grandes démocraties, comme elles taisaient celui des Afrikaaners. Bienvenue en Mauritanie en 2014.

 

 

«La justice s’est saisie de cette affaire et elle fera son travail mais soyez certains que l’islam est au-dessus de tout, de la démocratie et de la liberté» avait déclaré Mohamed Ould Abdel Aziz, à une foule furieuse devant les portes du palais présidentiel, venue réclamer la tête du jeune Cheikh Ould Mkeitir.

Monsieur le président, l'Islam englobe justement toutes ces grandes valeurs contenues dans la démocratie : l'égalité des individus, la justice, la volonté des peuples. Tout ce que votre système ne perpétue pas, malgré les promesses que vous aviez faites au peuple mauritanien, durant la campagne de votre premier mandat.

Mohamed Ould Mkeitir n'a pas blasphémé. Il s'en défend, et l'explique de manière fort limpide et précise. Une explication que seul un système hypocrite comme celui de cette justice indigne pouvait ignorer, et balayer d'un revers de main, au profit d'une cabale juridique pour détourner le pauvre mauritanien lambda, des VRAIS problèmes de ce pays : de l'augmentation de l'extrême pauvreté, de la gabegie endémique, du problème de l'emploi des jeunes, du racisme d'état, de la poursuite d'assassins avérés, qui siègent à vos côtés.

Vous avez préféré céder aux sirènes de la démagogie et du populisme. Oui, encore vous, car nous savons tous pertinemment, que la justice est entre vos mains.

Le «crime» d'Ould Mkeitir ? Avoir soumis une critique argumentée du système de caste tel qu'il est pratiqué en Mauritanie, et tel qu'il pouvait exister dans le contexte de l'époque du Prophète (psl). Les «zawiyas» de ce pays dont d'ailleurs le procureur (qui a demandé la peine) se réclamait fièrement le hérault, dans un témoignage dont le compte-rendu a été présenté sur le site d'Essirage, avant de miraculeusement disparaître après deux heures de temps de mise en ligne à peine.

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Mamoudou Lamine Kane

 

Source : Mozaïkrim

 

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