FLAMNET-AGORA: « Parler de décentralisation ne constitue pas une hérésie! » – Réaction de Bara Ba.

A lire cet article, publié récemment dans l'authentique, on  ne peut, honnêtement, dénier à l'auteur la distance et une certaine dose d'objectivité et  de franchise.  C'est tout à son honneur, et ce d'autant plus que, par les temps qui courent,  nos médias nous offrent une toute autre image de nos intellectuels que semblait si bien décrire  Edward Said  par ces mots : « rien ne défigure plus l'image de l'intellectuel que le vacarme patriotique, le reniement théâtral, les silences prudents…  »     

 

Examinons maintenant  l'article dans son fond; que dit l'auteur en substance ?

D'abord que  la réaction du  féderal de l'UPR  qui fustige les Flam et leur projet  lui semblait farfelue, en ce sens que  l'idée ( autonomie ) n'est pas nouvelle, même pour l'administration mauritanienne qui  eut à la retenir comme projet, et même à lui trouver des avantages  pour  '' favoriser l'épanouisement de la démocratie participative ''.  Lorsque  les Flam   préconisent  ''la gestion des terroirs par les  populations, elles mêmes''elles ne disent rien d'autre !      

En second lieu, nous dit l'auteur, cette option se justifiait amplement parce que la gestion des collectivités locales depuis le centre a montré ses limites.

Enfin, conclut–il, sur  le principe, les Flam ont raison; leur proposition relève du  bon sens…

Bref, selon Ahmed Jiddou Aly,  les Flam –aujourd'hui FPC, n'en déplaise aux plaisantins – ont bel et bien eu raison de proposer  ce projet  d'autonomie. Encore  omettait-il l'argument –massue qui justifiait l'autonomie : elle  permet  indiscutablement d'atténuer, à défaut de résorber, les tentions inter tribales et inter -communautaires recurrentes.

Si  l'article demeurait largement favorable à la proposition des Flam, il n'était, néanmoins, pas exempt de réserves…

En effet, argue  l'auteur si, en soi, la proposition lui semblait  bonne et même justifiée, en revanche  le découpage suggéré laissait à redire : nombre de régions trop réduites pour être gouvernables , l'opposition prévisible des groupes Soninko et Wolofs qui n'accepteraient pas d'être sous la gouverne  des Pulaars ;  projet  muet sur le  sort à  réserver à  l'entité hassanophone -partie  prenante historique dans cette vallée du fleuve- .

Examinons ces resérves ….

D'abord  il faut s'interroger sur ce qui  fonde l'auteur à  soutenir que  Soninko et Wolofs préféreraient  vivre sous la coupe des  Maures- plutôt que sous celle des  Pulaars ? Au regard de cette  unité culturelle qu'ils partagent, forgée par  l'histoire millénaire de leur coexistence ? Cet argument fait sourire, car, visiblement il apparait un peu forcé et quelque peu partisan;  et ce d'autant plus que  l'auteur, (délibérement ?) occulte ce  qu'en dit notre texte  qui stipule, clairement, que les terroirs soninké et wolof, tout comme le Fuuta, seront érigés en provinces.

Concernant maintenant l'objection  portant sur le caractère d'une  Mauritanie numériquement petite pour être divisée en 4 régions , l'argument- que je récuse –  me semble un peu court  … Il faut savoir ce qu'on veut … ; en effet , c'est bien  parce que la population est faible qu'il faut, justement, la concentrer, afin de  créer un marché économique acceptable, mieux,  viable ! Le découpage initial évoqué en  une dizaine ou douzaine de régions, reste très discutable, et répondait, en réalité, à des considérations d'ordre politique voire  idéologique, surtout idéologique, cachant un agenda secret, à l'époque…   Enfin, la Mauritanie trop grande ou trop petite ? Il faut savoir…En outre,  la réalité historique 'invoquée par  l'auteur est prise en compte  dans le projet d'autonomie des Flam;  la question c'est : qu'elle réalité historique ?

Dernière réserve enfin de l'auteur : le sort réservé à la minorité hassanophone qui, dit –il, est partie prenante historique dans cette vallée du fleuve. Notre projet d'autonomie y répond  clairement, sans ambages, en  page une (1) : « l'autonomie choisie par nous sera inscrite dans le cadre unitaire, ouverte à l'interaction et à la mutuelle  influence entre nos groupes nationaux, sans entrave pour la libre circulation des biens et des personnes, respectueuse de toutes les identités locales ». C'est aussi clair que l'eau de roche !

 Ahmed Jiddou Aly, pour conclure,  n'use  pas de faux fuiyants, ne verse pas dans de faux débats, de faux arguments du genre ''imbrication des populations, pertinence (douteuse) du concept, contradictions intra-ou inter-groupes ethniques négro-africains''. Au lieu d'aller à l'essentiel, on objecte pour objecter, sans contre- proposition en retour… 

 Merci Ahmed Jiddou Aly, pour la lucidité, l'obectivité, la franchise et surtout pour l'honnêteté, traits plutôt rares en ces temps de crise morale dans notre faune politique et médiatique.

Merci.

 

La lutte continue!

 

BARA BA– Militant des FPC.
 

WWW.FLAMNET.INFO

    FLAMNET Le 03 Decembre 2014

 

 

(Reçu à Kassataya le 4 décembre 2014)

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page