L'ouvrage de 380 pages, publié par les éditions du Seuil, vient tout juste de sortir en librairie. Dans l'ultime chapitre de ces mémoires, Abdou Diouf raconte le scrutin de l'alternance, en 2000, qui va l'amener à quitter le pouvoir. L’ancien président y évoque avec des termes choisis « l'effervescence politique » dans laquelle le Sénégal a été plongé depuis le début des années 1990, le « coup de semonce » qu'a représenté pour lui l'élection législative de 1998, mais également les « secousses telluriques » qui ont traversé son parti, le Parti socialiste sénégalais, dans la marche à l'élection de 2000.
L'ancien président confie que jusqu'à la veille du premier tour, les comportements auxquels il a assisté, « allant de la trahison au chantage », l'ont poussé à souhaiter perdre le scrutin. Il raconte également, avec une pointe d'amertume, les défections qui ont eu lieu entre les deux tours du scrutin, notamment celles de « visiteurs du soir » se rendant chez Abdoulaye Wade.
« Retraite intérieure »
Le soir du second tour, le 19 mars 2000, Abdou Diouf explique qu'il est dans sa chambre, entouré de sa famille. Son ami Habib Thiam le tient informé des résultats diffusés par les radios. Il comprend progressivement que le peuple a choisi l'alternance. Abdou Diouf entre alors dans ce qu'il appelle une « retraite intérieure », un « dialogue avec lui-même ». Il prend la décision de reconnaître sa défaite, et d'appeler son adversaire.
Quand vers 23h00 Babacar Touré, le président du groupe de presse Sud Communication l'appelle, Abdou Diouf lui annonce qu'il a perdu, et qu'il fera une déclaration écrite le lendemain. « À partir du moment où un autre a gagné, je ne veux plus qu'on entende ma voix, dit alors le président sénégalais. Je suis maintenant dans l'ombre, c'est lui qui doit être en pleine lumière ».
(Photo : AFP / F. Coffrini)
Source : RFI
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