R’IRA tout le monde ou ne rira personne

IRA est en prison. Certain jubilent. C'est la fin d'un mal, ou au moins sa maitrise. Nous devons être plus intelligents et essayer de voir plus loin que les bouts de nos nez. Garantir la sécurité d'un peuple, c'est d'abord définir et défendre ses droits.
 

 

Le grand savant Avicenne a dit: "Quand la tumeur est cachée, la cure devient plus difficile, et survient inévitablement la mort."

IRA à la surface, vaut mieux qu'IRA au fond des abysses, dans le noir de l'anonymat. Les harratins sont les dignes fils de ce fils. Ils sont braves affables, bons et honnêtes. Aussi bien ceux qui sont représentés par l'IRA que ceux qui sont représentées par d'autres formations, ou qui ne sont représentées par personne. Cette dernière catégorie est la plus nombreuse et celle sur laquelle l'influence de ces tiraillements renégats fait le plus d'effets. Subitement on leur signifient qu'ils étaient des parias d'une société, en laquelle ils croyaient plus que tout et qui les a exploités de façon traitresse pendant des siècles.
 

C'est une grave scission que les militants d'IRA aussi bien que certain maures militants du racisme, ont et sont en train d'opérer dans cette société.
 

Quand on se sent marginalisé par une société, on ne se sent pas concerné par son unité ou sa dislocation. En fait, tous ces "militants" de gauche et de droite ne militent que pour des intérêts bien étriqués et biens égoïstes.

Je parle aussi bien d'IRA, qui a usé de beaucoup de violence dans le verbe, au point de donner une bien piètre image de l'image même de cet exploité eternel qu'on nomme Harratin, que de ceux qui maures, pensent qu'ils sont plus fins et plus nobles que les autres et passent le temps sur les pages du web a caricaturer le noir esclave avec des chaines au cou et qui n'a de place que sous les pieds de son blanc, son "arbi". Comme si le "arbi" avait plus de mérite que les autres que par sa foi, son humanité et sa droiture vis-à-vis de Dieu et des hommes.

Le prophète mohamed (psl) a bien précisé que "Pas de supériorité pour l'arabe sur le non arabe, ni du blanc sur le noir ou du noir sur le blanc ou le rouge que par la piété."
 

Nous étions racistes et j'espère que nous ne le sommes plus. Ou du moins que nous sommes en sérieuse convalescence de ce mal ignoble et répugnant. Espérons le du plus profond de nos cœurs et de nos âmes. Ne sommes nous pas allés jusqu'à nommer Dieu "arbiye", (mon arabe)? Et la main droite "eyd arbiye" la main arabe? Ceci ne se trouve qu'en Mauritanie. Tous les autres arabes disent autre chose. C'est tout simplement de l'extravagance inutile.
 

 Le plus grave reste la position du gouvernement qui ne veut pas prendre "VRAIMENT" la peine de statuer sur les situations une fois pour toutes. Un gouvernement est fait pour prendre des décisions rapides fortes justes et sans appel dans ce genre de situations.
 

A supposer que Biram ould Abeid était parti dans la Chamama pour semer la zizanie et attiser les haines raciales, pourquoi lui avoir laissé depuis, avant sa naissance, cette opportunité pourrie par les décennies de déclencher les conflits? Pourquoi on  ne veut pas trouver des solutions a ces problèmes? Il faut bien reconnaitre que quelque part quelque chose ne va pas!!
 

A supposer que l'IRA revendique l'émancipation des harratins, pourquoi l'action de l'état garant des droits et des libertés ne dépasse t elle pas celle de l'IRA?
 

Nous avons deux monstres qui sèment la terreur dans notre société et qui portent préjudice également aux maures et aux noirs : le monstre politique et le démon de l'ethnocentrisme. Ce sont deux cancers qui s'imposent a nous, sans nous demander notre avis, ni notre consentement. Le devoir du dirigeant est d'y faire face "Sérieusement" dans le respect franc et sincère des droits des citoyens et de la préservation de leur intégrité, de leur dignité et de leurs droits, mais aussi avec la fermeté inébranlable de corriger les erreurs du passé, tout en cultivant de nouvelles valeurs qui auraient pour nom: la citoyenneté, la fraternité nationale, et la cohésion sociale. En toute honnêteté…en toute franchise…en toute clarté. Ce qui tue notre société c'est que nous disons une chose et faisons une autre. Ce qui nous jettent les uns sur les autres, c'est que nous ne faisons aucun effort sérieux de rapprochement entre les points de vue. Chacun veut sauter par dessus une fosse virtuelle avant de la voir et craint par conséquent de tomber dans ce qui n'existe que dans son imagination malade.

Est il concevable qu'après 54 ans d'indépendance nous continuons a parler d'esclavage, de servage foncier de clivages sociaux tribaux etc.?
 

Si l'état qui est le premier garant des droits des citoyens, s'en soucie comme de sa première chaussette, ou est le secours??? La Mauritanie pourra t elle survivre avec un tel lot de pannes accrochés a son châssis?

Soyez intelligents! Que laissez vous a vos enfants? La rancune et la haine? Est-ce vraiment une sage décision de fermer les yeux et de penser qu'on est des surhommes jusqu'au jour ou on se retrouve devant l'amas historique de péchés que vous avez sciemment cultivés et desquels vous mangerez tôt ou tard les fruits?
 

Il n'y a pas de divisions au sein des populations. Les divisions ce sont les malhonnêtetés de ses intellectuels, de ses politiques, de ses religieux, de ses représentants partout, qui ne voient en ces populations qu'une matière première bonne a tout donner et corvéable et malléable a merci.
 

Le peuple est malade de son élite. Qu'elle soit civile ou militaire, l'élite mauritanienne traite les problèmes du pays en fonction de ses intérêts étroits et non en fonction de l'avenir de tout un peuple, qui a longtemps souffert d'avoir été la nourriture de tout le monde et le soucis de personne.

Certain pensent que Flam, El Hor ou Ira ou autre sont simplement des chancres a sectionner et en finir une fois pour toutes. Je pense que c'est une lourde erreur. Ce ne sont que les parties visibles d'un iceberg que nous ne voulons pas voir. Les expressions "contactables" de tourments qui sommeillent sournoisement dans notre corps social et que nous devons traiter en profondeur pour notre avenir et celui de nos enfants.

Tous les enfants de la Mauritanie sont soit bons et il faut les aider à le rester, ou mauvais et il s'agit de les confondre directement, en public.

Dans ce pays je pense que tout le monde rira bien ou personne ne rira le dernier.
 

Mohamed Hanefi

Koweït

 

(Reçu à Kassataya le 13 novembre 2014)

 

 

 

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