Quel pays est le plus crédible comme hôte de la CAN 2015 ?

Alors que l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015 a été retirée au Maroc, la Confédération africaine (CAF) doit trouver une solution de repli. Nous avons dressé une liste de pays-hôtes potentiels, candidats déclarés ou non, avec leurs atouts et leurs inconvénients.

 

 

ANGOLA (cote : ***)

Les + L'un des points forts de l'Angola est d'avoir déjà accueilli récemment la compétition, en 2010. L'ancienne colonie portugaise possède donc toujours les stades et infrastructures nécessaires. De plus, ce pays est riche et politiquement stable. Ce qui n'est pas négligeable quand il s'agit de trouver le candidat idéal dans des conditions d'urgence pareilles.

Les – Deux points d'interrogation pourraient faire réfléchir la CAF au moment de se pencher sur le dossier angolais. 1) La vie très chère sur place pourrait causer des problèmes de logistique et impacter notamment la couverture médiatique de la compétition. Face au coût élevé des transports, de nombreux journalistes pourraient décider de ne pas s'y rendre. 2) L'insécurité régnant dans l'enclave de Cabinda, théâtre du dramatique attentat il y a quatre ans au sein de l'équipe du Togo, est un élément à prendre en compte.

 

BRÉSIL (*)

Les + Le pays du football par excellence, qui sort tout juste de la Coupe du monde, dont l’organisation a été reconnue unanimement comme une vraie réussite. Toutes les infrastructures sont encore à disposition.

Les –L’éloignement géographique avec le continent africain pourrait augmenter les frais des fédérations africaines pour le transport et l’hébergement de leurs sélections, certaines pouvant même remettre en cause leur participation pour des raisons financières ; la situation économique qui n’est pas au mieux actuellement. Enfin, jamais encore la CAN n’a été organisée hors du continent africain…

 

EGYPTE (**)

Les +La CAF pourrait être tentée par cette candidature car d'un point de vue logistique, l'Egypte a déjà tout à disposition. Son principal avantage est de posséder des stades aux normes, héritage de l'organisation de la CAN 2006. Ses infrastructures sont également de bonne qualité, tout comme ses nombreux hôtels, habitués à accueillir les touristes du monde entier. Enfin, en termes de liaisons dans les transports, la plupart sont fonctionnelles.

Les – Depuis les affrontements meurtriers entre supporters au stade de Port-Saïd, en février 2012, le Championnat égyptien se dispute à huis clos. Même si la sélection nationale joue toujours ses matches à domicile, devant des tribunes vides, le climat reste tendu dans le pays, conséquence de la révolution de 2011 et du renversement du président Hosni Moubarak. C'est pourquoi confier la CAN à l'Egypte constituerait une forme de danger.

 

FRANCE (*)

Les + Cela pourrait constituer une bonne répétition avant l’Euro 2016, et les présidents des clubs de Ligue 1 seraient sûrement ravis d’éviter des trajets longs et fatigants aux 79 joueurs du Championnat pouvant prétendre à une participation à la CAN.

Les – Hormis le Stade de France, un véritable casse-tête risque de se poser au moment de trouver des dates dans les plus grands stades, notamment ceux des équipes du Championnat encore engagées sur plusieurs tableaux. La météo, aussi, risque de poser problème : plusieurs matches de l'élite hexagonales sont souvent annulés ou déprogrammés l’hiver en raison de conditions climatiques rendant les terrains impraticables.

 

Le Stade de l'Amitié à Libreville, au Gabon. (L'Equipe)

 

GABON (***)

Les + Si le Gabon se retrouve à nouveau en haut de la liste pour accueillir la CAN, c'est avant tout parce que la précédente édition qu'il a organisée, en 2012, s'est très bien déroulée. D'autant que le pays est déjà doté de deux enceintes en parfait état, quasiment neufs.

Les – La tension sociale qui y règne en ce moment n'est pas forcément la bienvenue au moment de convaincre la CAF. Une nouvelle compétition internationale hébergée sur place ramènerait-elle le calme ? Autre problème et pas des moindres : les stades aux normes ne sont pas assez nombreux, ainsi que les infrastructures mal entretenues. De ce fait, le Gabon aurait nécessairement besoin d'être épaulé par un voisin, pour devenir une solution très crédible.

 

GUINÉE ÉQUATORIALE (****)

Les + A l'instar du Gabon, avec qui elle avait accueilli l'édition 2012, la Guinée Equatoriale a laissé un très bon souvenir aux dirigeants de la CAF. S'il décide de tout faire pour renouveler l'expérience et surtout pour faire dire du bien de son pays, le pouvoir en place, en l'occurrence le dictateur Teodoro Obiang Nguema, y mettra à nouveau les moyens.

Les – Son manque flagrant d'infrastructures ne l'avait pas empêché d'être choisie il y a deux ans. A une condition néanmoins : la Guinée Equatoriale avait déposé une candidature commune avec le Gabon. N'ayant toujours pas assez de stades, elle devra forcément rééditer l'opération.

 

NIGERIA (**)

Les + L’OMS a déclaré il y a trois semaines la fin de l’épidémie Ebola dans le pays le plus peuplé d’Afrique, 42 jours depuis la confirmation du dernier cas. Côté infrastructures, le président Goodluck Jonathan a récemment inauguré un stade ultra-moderne à Uyo (sud du pays), le Akwa Ibom Stadium, d’une capacité de 30 000 personnes.

Les – Même si le pays a endigué le virus Ebola, il reste encore très proche du principal foyer infectieux en Afrique de l’Ouest. La situation géopolitique du pays ne s’est, en outre, toujours pas stabilisée. Les islamistes armés de Boko Haram multiplient les attaques terroristes dans le Nord-Est du pays, comme dans le delta du Niger. On peut aussi remettre en question la capacité de la Fédération nigériane, en proie en octobre à des conflits internes lors de l’élection de son président, à s’impliquer dans la plus grande sérénité dans l’événement. Enfin, la dernière CAN organisée dans le pays remonte à 2000…

 

QATAR (***)

Les + Même si le pays hôte du Mondial 2022 est déjà très contesté, la possibilité de le voir choisi par la CAF ne serait pas illogique d'un point de vue organisationnel. Car de nombreux médias et sponsors notamment y sont déjà implantés. Ça lui permettrait aussi d'effectuer une répétition générale avant la Coupe du monde. Enfin, là-bas, il n'y aurait absolument aucun risque d'être exposé au virus Ebola.

Les – L'argument essentiel qui va à l'encontre du riche émirat est sa localisation. Situé au Moyen-Orient, et par conséquent hors d'Afrique, l'hypothèse d'offrir cette compétition au Qatar représenterait un véritable camouflet pour le continent. De fait, elle empêcherait aussi tout déplacement pour les supporters des nations engagées.

 

SOUDAN (*)

Les + Le match d’appui à la Coupe du monde 2010 Algérie-Egypte, en novembre 2009, s’était déroulé au stade al-Merreikh d'Omdurman sans accroc majeur, un précédent positif vu l’explosivité de la rencontre. Le conflit sud-soudanais, pour lequel un cessez-le-feu vient d’être signé, ne menace pas directement les lieux où serait accueillie la compétition.

Les – Le pays n’a jamais organisé de CAN donc il paraît difficile, en deux mois, de faire ses preuves aux yeux de la CAF. Surtout que la capacité d’accueil des stades soudanais reste encore assez mystérieuse, et qu’on ne pourrait envisager la solution soudanaise qu’en binôme avec un pays co-organisateur.

 
 
 
 
 
(Photo : L'entrée des joueurs lors de Cameroun-Gabon, à Lubango, lors de la CAN 2010 organisée en Angola. (L'Equipe)
 
 
Source : L'Equipe (France)
 
 
 

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