ÉTATS-UNIS : La vague républicaine annonce deux années bien difficiles pour Obama

Le Parti démocrate de Barack Obama a perdu sa majorité au Sénat le 4 novembre. La presse américaine pousse à la coopération entre le président et les républicains.

 

 

"Une vague républicaine", annonce The Washington Post au lendemain des élections américaines de mi-mandat du 4 novembre. En remportant au moins sept nouveaux sièges, le Grand Old Party (GOP) s'assure la majorité au Sénat. Il consolide également son emprise sur la Chambre des représentants.

"Le GOP gagne gros", titre USA Today. D'autant que les républicains ont aussi remporté les deux postes de gouverneur les plus disputés de ces élections, en Floride et dans le Wisconsin.

Pour la presse américaine, cette défaite est bien avant tout celle du président Obama. The New York Times, quotidien de centre gauche, estime en sous-titre que les résultats signent le "rejet de Barack Obama" et brosse le portrait d'un président qui va devoir "se battre pour garder un peu d'importance".

Le quotidien conservateur The Wall Street Journal évoque "un référendum sévère" contre le chef de l'Etat. Et le tabloïd New York Daily News titre "Nope" ("non"), détournant la fameuse affiche de 2008 où était écrit "Hope" ("espoir").

Mettre fin à l'obstructionnisme

Après ce résultat attendu, tous les titres se tournent vers les deux dernières années de mandat d'Obama. Avec une même question : les républicains peuvent-ils coopérer avec le président pour légiférer sur quelques sujets essentiels ?

La victoire amène "davantage de responsabilités dans la conduite du pays", souligne The Washington Post dans son éditorial. "Si le GOP veut prouver avant 2016 qu'il gouverne mieux que les démocrates, voilà une chance de s'occuper de tout un tas de problèmes en attente".

Parmi les questions brûlantes : la campagne contre l'Etat islamique, dont le Congrès n'a toujours pas débattu ; les coupes budgétaires ; les infrastructures ; ou encore l'immigration.

"Le Congrès est en mesure de traiter ces sujets, de concert avec Barack Obama, si les leaders républicains choisissent de convertir l'enthousiasme en résultats tangibles plutôt que de tracer des lignes rouges, et si le président se montre plus habile que par le passé", poursuit The Washington Post. "Les électeurs attendent, à bon droit, mieux que ce que Washington a offert ces deux dernières années."

Une présidence à relancer

Le message est le même du côté du Wall Street Journal, même s'il est adressé au président. Pour le quotidien économique, Obama est le premier responsable des blocages de ces dernières années en ayant mené une politique "partisane" et "progressiste". Résultat : "une croissance molle et des revenus en baisse pour tout le monde, sauf pour les riches".

La seule solution serait désormais d'adopter des mesures favorables à la croissance : finaliser l'accord commercial transpacifique, libéraliser la production et l'exportation d'énergie, augmenter les dépenses militaires et investir dans les infrastructures.

Certains titres se veulent optimistes. "Les deux partis seront incités à se pencher sur des questions non partisanes", veut croire USA Today, citant la réforme fiscale et appelant le président à ne pas céder à la tentation des décrets.

Mais beaucoup sont sceptiques quant aux chances de coopération. "Presque tous les candidats républicains ont fait campagne sur une seule chose : l'échec d'Obama", souligne The New York Times.

Les groupes républicains au Congrès vont être encore plus conservateurs qu'auparavant et "de nombreux candidats se sentiront obligés de tenir leurs promesses d'obstruction". Mitch McConnell, le probable futur chef de la majorité au Sénat, a promis un vote sur l'abrogation de la réforme de l'assurance-santé.

"Le blocage a de l'avenir", écrit également le Los Angeles Times. "Il serait naïf de s'attendre à ce que l'élection mette fin à la polarisation entre les deux partis", regrette le quotidien. Même le Washington Post se veut réaliste dans son analyse : "Il y a deux scénarios quant à ce qui pourra être accompli à Washington dans les deux prochaines années : pas grand-chose et rien du tout."

 
 
Gabriel Hassan
 
 
(Photo : Barack Obama à Portland le 30 octobre 2014 – AFP / Brendan SMIALOWSKI)
 
 

Source :  Courrier international

 

 

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