La CAN-2015 au Maroc victime d’Ebola

Le Maroc a demandé le report de la de la Coupe d’Afrique des nations qui devait se tenir en janvier.

 

La tenue en janvier de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2015), la plus importante compétition sportive du continent, apparaît très compromise, après la décision vendredi soir du Maroc, pays hôte, de demander son report face à la propagation de l’épidémie d’Ebola.

A trois mois du coup d’envoi prévu à Marrakech, le 17 janvier, la décision du royaume constitue une surprise totale. Elle fait suite à une recommandation du ministère marocain de la santé «d’éviter les rassemblements auxquels prennent part des pays touchés», a indiqué vendredi soir dans un communiqué le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Selon la même source, la balle est désormais dans le camp de la Confédération africaine de football (CAF), avec qui une réunion officielle est prévue «la semaine prochaine» afin d'«examiner les mesures de mise en œuvre de ce report».

Dans une interview samedi à Atlantic Radio, un conseiller du ministère des Sports, Hamid Faridi, s’est montré optimiste sur l’issue de cette requête. «Je pense que la CAF s’attendait à cette demande et que tout le monde travaille en bonne intelligence de manière à ce que la fête du football africain reste une fête», a-t-il déclaré.

Principe de précaution

Selon Hamid Faridi, «rien ne peut-être placé au-dessus de l’intérêt des citoyens marocains et africains». «Le Maroc a formulé cette demande sur la base de recommandations sanitaires très sérieuses. Nous ne pouvons en aucun cas nous acheminer vers une prise de risque, le principe de précaution doit primer», a-t-il ajouté.

La pire épidémie d’Ebola de l’histoire, qui touche essentiellement trois pays d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia et Sierra Leone), a désormais franchi le cap des 4000 morts, et des premiers cas sont apparus hors du continent (Etats-Unis et Espagne), renforçant les craintes à l’échelle mondiale.

En l’absence du moindre signe précurseur, la décision du Maroc est toutefois inattendue: le royaume, où aucun cas d’Ebola n’a été recensé à ce jour, a jusque-là mis un point d’honneur à ne pas se laisser impacter par les craintes liées à la propagation du virus.

En septembre, il a certes élevé son niveau de vigilance. Mais, pour le reste, au nom de la solidarité africaine, le Maroc est le seul pays à avoir maintenu l’ensemble de ses liaisons aériennes avec les pays les plus touchés.

Ce même mois, il a accueilli une importante délégation -13 ministres et une centaine d’hommes d’affaires- venue de Guinée, pour un forum bilatéral.

Au niveau de la CAN-2015  elle-même, le Maroc avait répondu en août aux premières interrogations par la mise en place d’une «commission nationale» chargée de préparer un «plan sanitaire».

Samedi soir, Casablanca, la capitale économique, accueille en outre un match de qualifications de la Guinée, face au Ghana, délocalisé sur décision de la CAF.

Quand et où?

Dans l’attente d’une décision définitive, les qualifications suivent effectivement leur cours, au même titre que la préparation de la sélection marocaine: après avoir battu (4-0) en amical la Centrafrique jeudi soir, les Lions de l’Atlas affrontent le Kenya lundi.

Seize nations au total doivent participer à la CAN-2015 (17 janvier-8  février), la seconde à se dérouler au Maroc après celle de 1988. Le tirage au sort de la phase finale était prévu le 26 novembre à Rabat, une des villes hôtes (avec Tanger, Marrakech et Agadir).

En décembre, le royaume doit par ailleurs accueillir le Mondial des clubs, pour la seconde fois d’affilée, et le tirage au sort a lieu ce samedi soir à Marrakech. La tenue de cette épreuve, à laquelle doivent participer le Real Madrid, champion d’Europe, et San Lorenzo, vainqueur de la Copa Libertadores, n’est pas remise en cause.

La perspective d’un report de la CAN-2015 constitue un gros casse-tête pour la CAF, qui peut difficilement trouver un pays-hôte de substitution dans un laps de temps aussi réduit.

Par ailleurs, un report de la compétition poserait un problème aux clubs européens, employeurs de nombreux joueurs africains, et chamboulerait les calendriers.

La CAF doit déjà gérer le retrait de la Libye pour l’organisation de l’édition 2017. Tripoli s’était déjà vu retirer l’organisation de la CAN-2013 et avait été remplacé par l’Afrique du Sud, en raison de l’instabilité politique et sécuritaire dans ce pays.

 

(Photo :  ( © AFP Abdelhak Senna))

 

Source : Libération (France)

 

A lire : Football  : pas de report de la CAN 2015 à cause d’Ebola pour l’instant

 

 

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