Les infirmiers libériens qui traitent Ebola menacent d’entrer en grève

Selon eux, la prime de risque que prévoit de leur verser le gouvernement est trop faible.

 

Les autorités libériennes ont annoncé, le 1er octobre, le déblocage d’une importante somme d’argent à l’endroit des personnels soignants  et non-soignants impliqués dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.

Il s'agit, relate FrontPageAfrica, de primes de risques allant de 75 dollars à 850 dollars par mois, en plus du salaire, et d’un capital décès d’un montant de 5.000 dollars. Les fonds ont été obtenus avec l’appui de la Banque mondiale.

Cette initiative vise à récompenser les efforts des personnels soignants et aussi à protéger leurs familles, explique le gouvernement libérien.

«Dès le début de l’épidémie, ce sont les personnels de santé qui ont le plus été touchés. Ces hommes et femmes sont des soldats en première ligne de la lutte contre Ebola», rappelle Amara Konneh, le ministre libérien des Finances sur le site de Front Page Africa.

En effet plus de 200 soignants ont été infectés par le virus depuis mars de cette année et 92 d’entre eux en sont décédés.

Si l’initiative est généreuse, elle n’en crée pas moins de frustrations, souligne BuzzFeed. Selon le site, plusieurs agents de santé menacent de se mettre en grève si le gouvernement ne revoit pas la répartition des fameuses primes de risques.

Le barème annoncé, il y a une semaine, attribue 850 dollars par mois à chaque coordonnateur d’unité de traitement, 825 dollars aux médecins, 450 dollars aux infirmiers et de 350 à 75 dollars pour les travailleurs sociaux, ambulanciers et les agents administratifs.

Là est tout le problème. Les infirmiers, notamment, s’insurgent contre la disparité entre leur prime de risques et celle des médecins.

«Tout ce qu’un médecin peut faire, nous pouvons le faire. La seule chose que nous ne puissions pas faire, ce sont des opérations chirurgicales. D’ailleurs dans la plupart des centres de santé, au Liberia, ce sont les infirmiers qui s’occupent de tout», fait savoir à BuzzFeed, Emmanuel Reeves, le président de l’Association nationale des infirmiers.

Cette grogne intervient dans un contexte où le personnel hospitalier fait déjà face à de nombreuses difficultés liées à des retards de salaire ou à des mauvaises conditions de travail.

Déjà en septembre, rappelle BuzzFeed, qui cite une dépêche de l’agence Reuters, le plus grand hôpital libérien, le J. F. Kennedy Medical Center, avait déjà été frappé par une grève pour retard de salaires.

 

Raoul Mbog

 

(Des personnels de santé dans un hôpital de Monrovia, Liberia / REUTERS)

 

Source : SlateAfrique

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page