Khorasan, l’autre groupe frappé par les États-Unis en Syrie

Cette filiale méconnue d'al-Qaida s'est spécialisée dans l'organisation d'attentats sur le sol occidental. Or, selon Washington, leurs projets étaient proches d'une phase d'exécution.

 

 

Il préparait des attaques imminentes contre l'Occident. Khorasan était avec l'État islamique l'objet du raid américain qui a eu lieu ce mardi en Syrie. Huit frappes ont ainsi visé le groupe terroriste à l'ouest d'Alep. Parmi les cibles retenues figuraient, à en croire le Pentagone: des camps d'entraînement, des ateliers de fabrication d'explosifs et des munitions et un centre de communications. Leurs projets funestes «s'approchaient de la phase d'exécution», affirme la Maison-Blanche afin de justifier cette action préventive. Pourtant, avant d'être pointé du doigt par Washington, cette filiale d'al-Qaida était assez peu médiatisée.

• Qui sont les combattants du groupe Khorasan?

Ils tirent leur nom d'une province perse qui s'étendait au-delà des frontières actuelles de l'Afghanistan, l'Iran, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan. Les membres de cette cellule qui opèrent aujourd'hui depuis la Syrie viennent d'Afghanistan et du Pakistan. Le Pentagone parle de «vétérans aguerris d'al-Qaida». Leur nombre exact est inconnu. Contrairement à l'État islamique, le groupe reste affilié à la maison-mère. Mais Khorassan se distingue des autres filiales de la nébuleuse islamiste, comme peut l'être le front al-Nosra chargé de combattre le régime de Bachar el-Assad en Syrie. Car une tâche bien spécifique lui est dévolue: organiser des attentats sur le sol occidental. Les hommes du groupe terroriste ont ainsi fait du maniement des explosifs une spécialité.

• Qui est leur leader Mohsen al-Fadhli?

Mohsen al-Fadhli.

 

 

Le Koweitien est seulement âgé des 33 ans. Il aurait été tué dans les frappes américaines, à en croire les comptes de plusieurs djihadistes sur les réseaux sociaux. L'information n'a cependant pas été confirmée par le Pentagone. Malgré son jeune âge, Mohsen al-Fadhli a connu une ascension fulgurante au sein d'al-Qaida, dont il est aujourd'hui l'un haut cadre. Le renseignement américain n'a pas tardé à s'intéresser à l'itinéraire de cet ancien proche de Ben Laden. Son nom est apparu en 2005 dans la bouche de George W. Bush. Washington venait tout juste de l'ajouter sur les listes des djihadistes recherchés pour avoir commandité un attentat contre un pétrolier français en 2002 au large du Yémen. Sa tête est aujourd'hui mise à prix 7 millions de dollars. Avant d'arriver en Syrie, le Koweitien a longtemps travaillé depuis l'Iran d'où il supervisait les transferts de fonds au sein de la nébuleuse islamiste. Il a également combattu en Afghanistan. Et Mohsen al-Fadhli aurait été l'un des rares à avoir été informé au préalable des attentats du 11 Septembre.

• Pourquoi Washington s'inquiète-t-il subitement?

«En termes de menace directe, Khorasan pose un danger aussi grand que l'État islamique», estimait James Clapper, le directeur du renseignement national, qui avait publiquement lancé l'alerte la semaine dernière. Le groupe aurait ainsi conclu «un partenariat avec des fabricants de bombes yéménites», affirme le Washington Post. Et, selon Nicolas Rasmussen, «Les efforts répétés du groupe pour dissimuler des explosifs dans les avions montrent à quel point ils persévèrent à réaliser des attaques de grande envergure contre l'Occident». Ces derniers temps, Khorasan cherchait également à former des djihadistes occidentaux en vue de mener des attentats dans leur pays d'origine. Début juillet, la conjonction de ces deux mêmes menaces avaient conduit les États-Unis à exiger auprès de leurs alliés le renforcement des contrôles dans les aéroports.

 

Roland Gauron

 

( Crédits photo : Carlos M. Vazquez II/AFP)

 

Source : Le Figaro (France) Le 23 septembre 2014

 

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