L’année scolaire 2014-2015 commencera très bientôt.Ce sera dans un mois. Les milliers d’élèves et d’étudiants mauritaniens reprendront le chemin de l’école avec une grande interrogation : qu’est-ce qui nous attend ? Ils savent, pour la plupart, que des journées nationales de réflexion sur le système éducatif ont été organisées. Ils savent aussi, pour la plupart, que ces journées ont été assorties de beaucoup de choses, et que « le bla-bla » n’a pas été exclu de ce qui a été dit.
Ils savent comme tous les Mauritaniens que le système est malade, gangrené qu’il est par les pratiques maffieuses entretenues par un lobby d’obscurantistes mercantiles qui le tient en otage depuis plus de quatre décennies.
L’année scolaire va bientôt commencer et notre souffrance pour ce pauvre pays s’accentuera chaque fois que nous verrons nos enfants enfiler leurs sacs pour aller à l’école. Là-bas, ils ne savent pas ce qu’on va leur inculquer. Leur maître, supposé être leur éducateur, ne le sait même pas lui-même. Souvent, il se contente de les maintenir en position assise en classe. Une cravache à la main, il distribue des coups à gauche et à droite. Son cours d’arabe de français ou d’histoire n’est que les bribes de notions qu’il appréhende lui-même à peine.
L’atmosphère est délétère dans l’école. Les bâtiments sont généralement sales, mal entretenus et peu sûrs pour les enfants. Les battues que les élèves organisaient dans le temps pour nettoyer l’école, n’existent plus. Personne ne s’intéresse à cette propreté. Le maître s’occupe plutôt de tromper le directeur, par certificats médicaux, le directeur s’évertue à berner les inspecteurs et ceux-ci trompent le ministre sur le rendement des uns et des autres. Le ministre lui, s’accommode des chiffres et des statistiques bidon pour ensuite se vanter d’avoir, à chaque fois, réussi une prouesse non égalée dans tous les pays de la zone ! Et la Mauritanie, elle attend toujours que son école soit autre chose qu’une usine de formation de cancres.
Disons-le clairement, l’enseignement est le malade de la Mauritanie. Que ceux qui prétendent vouloir nous sauver nous sauvent d’abord de notre enseignement, le réhabilitent, le réfléchissent très objectivement pour créer le nouvel homme mauritanien à même de nous extirper du cercle vicieux dans lequel nous tournons depuis des décennies.
La mercantilisassions de l’école, la dévalorisation du savoir et le mépris de la morale ont sonné le glas de ce pays, jadis lanterne des sciences et des grandes valeurs humaines. Depuis, ce sont les viles normes de la roublardise, de l’argent facile qui a ouvert la voie à la culture de la triche, de la falsification et du mensonge. Depuis, c’est la Mauritanie qui périclite, titube et sombre dans une myopie aveuglante se nourrissant de grandeur et de bravoure. Et pour sortir de ce cercle vicieux, nous nous interrogeons toujours par savoir par où commencer…
Fatimetou Mint Cheikh
Source : Lautentic.info
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