Maroc : heurts entre migrants et résidents à Tanger, un Sénégalais tué

Un Sénégalais a été tué et plusieurs  personnes blessées dans la nuit de vendredi à samedi dans de nouveaux   affrontements entre migrants africains et résidents marocains d'un quartier de   Tanger, dans le nord du Maroc, ont annoncé la préfecture et une ONG.

 

Une personne a trouvé la mort et 14 autres ont été blessées dans un   "accrochage" entre "habitants du quartier" d'un côté et "candidats à   l'émigration clandestine" de l'autre, a annoncé la préfecture de Tanger, selon   laquelle les deux groupes se sont affrontés par "jets de pierres".    

Le communiqué, qui évoque un "différend" entre membres "des deux parties"   -sans autre précision-, ne fournit aucune indication sur l'identité de la   victime.    

Interrogé par l'AFP, Hicham Rachidi, fondateur du Groupe antiraciste de   défense et d'accompagnement des étrangers et des migrants (Gadem), a affirmé   qu'il s'agissait d'un ressortissant sénégalais.    

Parmi les blessés, "un Ivoirien a par ailleurs été hospitalisé et se trouve   dans un état critique", a-t-il ajouté.  Il a souligné que des violents heurts s'étaient déjà produits dans ce même   secteur (Boukhalef) de Tanger dans la nuit du 15 au 16 août.    

Selon un rapport établi par la "plate-forme des associations et communauté   des migrants subsahariens au Maroc", au moins cinq personnes avaient été   blessées lors de ces précédents affrontements.    

D'après le document, des personnes "munies de machettes, couteaux et   bâtons" s'en étaient pris à des migrants, leur reprochant diverses nuisances   ("tapage", "prostitution", "consommation publique d'alcool", occupation   illégale de maisons). Ces heurts "deviennent récurrents", s'est alarmé Hicham Rachidi.    

Selon lui, "entre 800 et 1.000 migrants" vivent actuellement dans ce   secteur périphérique de Tanger, dans l'attente d'une hypothétique traversée   vers l'Europe.    

La préfecture a de son côté annoncé que neuf personnes "des deux parties"   avaient été arrêtées après les violences de la nuit dernière. Une enquête a été   ouverte.    

De vives tensions avaient déjà agité ce quartier fin 2013 après la mort,   dans des circonstances confuses, de deux migrants. Confronté à un afflux aux portes de l'Europe en même temps qu'aux critiques   d'ONG, Rabat a entrepris une vaste opération de régularisation, sur l'ensemble   de 2014, parmi les 30.000 migrants qui se trouveraient sur son sol.    

Fin juin, plus de 16.000 demandes avaient été déposées. Seules 3.000   avaient été acceptées, mais une commission de recours a été mise en place.   

 

Source : AFP via El Watan (Algérie)

 

(Photo : by PhillipC via Flickr CC)

 

 

 

 

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