Partis de l’Opposition : Un regroupement en vue ?

Yahya Ould Ahmed Waghef, leader du Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL), ex premier ministre sous le régime du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (2007-2008), rêve d’un rassemblement des « petits »  partis de l’opposition sous la bannière d’une seule formation politique. Un objectif difficile à atteindre dans un pays où travaille pour soi… Ainsi, après avoir muri l’idée pendant plusieurs semaines, l’ancien PM s’est ouvert à un certain nombre d’acteurs qui l’ont, a priori,  approuvée.

Dans la foulée, une première réunion  a été organisée  le lundi 18 août. Au terme de cette rencontre,  les acteurs politiques présents ont  décidé de mettre sur pied un comité de réflexion pour étudier les conditions de réalisation de cette idée. Il s’agirait d’un vaste regroupement de l’opposition impliquant son parti et toutes les formations constituant le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), ainsi que  des personnalités indépendantes.

Mais à  l’exclusion  des grandes associations politiques  telles que le  Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD),  TAWASSOUL et   l’Union des Forces de Progrès (UFP). L’ancien PM  justifie sa démarche par la situation politique du pays dont l’expression basique est une démocratie au rabais, avec « une oligarchie militaire exerçant le pouvoir d’Etat depuis une quarantaine d’années ».

Un autre avantage à tirer de la matérialisation d’une telle idée serait « une mutualisation de forces trop dispersée aujourd’hui et la création d’un parti politique plus performant,  dont le  fonctionnement serait  moins couteux dans un environnement de profonde crise ». Cependant, le concepteur de la future formation avance  les arguments sur la base desquels « les grosses pointures » ne sont pas dans son viseur.

Vers un accouchement par césarienne

Face au  caractère séduisant de la proposition du président du PNDD-ADIL se dresse la réalité et une multitude de difficultés de nature à plomber sa traduction dans les faits. Des obstacles de nature à la fois politique, sociologique et psychologique, dans un environnement façonné par la survivance de la culture du nomadisme et un individualisme forcené.

La configuration  d’une société au sein de laquelle  les tribus, les ethnies et les individus  rêvent de disposer de leur parti politique, ONG ou journal à défaut d’un démembrement de l’Etat au service d’une cause partisane. Un contexte dans lequel les hommes ont des convictions politiques à géométrie volatile et donc hautement variable suivant les circonstances. Ce qui  les expose au phénomène fréquent des  retournements   de  « boubou » suivant la bonne direction. D’où la nécessité d’un véritable formatage des mentalités.

Du reste, le fait d’avoir mis sur pied un comité de réflexion après la réunion du lundi dernier augure des chausses et des pièges sur le parcours. Il  pourrait bien être une manière très  diplomatique d’enterrer une  bonne idée au niveau des principes. Crainte d’autant plus fondée qu’aucune nouvelle échéance  n’a été fixée pour la prochaine retrouvaille.

Ce nouveau bébé,  sous réserve qu’il vienne au monde, regrouperait  alors le PNDD/ADIL, la Convergence Démocratique (CD), le HATEM, le Mouvement Pour la Refondation (MPR), Le Renouveau Démocratique (RD), le Parti pour la Liberté, la Justice et l’Egalité (PLEJ), Arc en Ciel…..Plus quelques personnalités indépendantes.

Mais lesquelles ? Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine, actuel président du FNDU ? Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef de l’Etat, qui ne rate plus aucune opportunité médiatique de  cracher le feu sur le pouvoir d’un cousin « au destin fabuleux  de putschiste et président de la République » adoubé par plus de 81% des mauritaniens, l’Union Africaine (UA) et toute la communauté internationale.

L’idée lumineuse de Ould Waghf ressemble à une forte aspiration. L’homme semble ainsi s’être approprié  cette longue citation « très souvent, au cours de notre existence, nous voyons nos rêves déçus et nos désirs frustrés, mais il faut continuer à rêver, sinon notre âme meurt ».  

Samba Alaar

Source: Biladi

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