Débarquement de Provence : “Des liens de sang entre l’Afrique et la France”

On en parle beaucoup moins que de son “grand frère” parce qu’il était moins impressionnant et a fait moins d’histoires, mais il est pourtant aussi décisif. Le coup d’envoi du débarquement de Provence, dans le sud de la France, a été donné 70 jours après celui de Normandie, et après avoir célébré le 70e anniversaire de l’aîné le 6 juin dernier, on ne pouvait pas oublier celui de l’opération “Dragoon” le 15 août.

Une quinzaine de cérémonies se sont déroulées dans le département du Var, dont deux plus importantes, l’une à Toulon, l’autre, exceptionnelle et spectaculaire, sur le porte-avions Charles-de-Gaulle. 13 chefs d’Etat et 15 représentants de pays étrangers étaient présents sur le bâtiment, ainsi que près de 200 vétérans français et étrangers, en majorité africains. Il faut dire que les troupes coloniales de l‘époque, composées de ceux que l’armée d’Afrique appelait les “indigènes”, ont joué un rôle crucial : tirailleurs algériens et sénégalais, goumiers (soldats de compagnies d’infanterie légères) et tabors (bataillons) marocains, marsouins (infanterie de marine) des Antilles et du Pacifique, ont notamment libéré les villes de Marseille et de Toulon les 27 et 28 août 1944.

“On mésestime l’importance” du débarquement en Provence, estime l’historien français Jean-Marie Guillon, alors qu’il a permis de donner un coup d’accélérateur à la libération de la France. En fait, il devait avoir lieu en même temps que le “Jour J” en Normandie, mais selon l’historien, “le nombre de chalands de débarquement disponibles était insuffisant pour assurer les deux”. “Dragoon” doit avant tout servir à prendre en tenaille les forces allemandes, et à s’emparer des ports en eaux profondes de Marseille et Toulon. Ce dernier objectif est atteint bien plus rapidement que prévu : “La libération de Marseille, explique Jean-Marie Guillon, était prévue à J+40, celle de Lyon à J+90. Or, 14 jours après le débarquement, les villes de Marseille et Toulon sont libérées, dès le 3 septembre, Lyon est dépassé”. Au fond, selon la théorie originale et intéressante de cet historien, “La Normandie fait ombrage à la Provence. Le débarquement (du 15 août 1944) pâtit aussi du fait qu’il a trop bien réussi ! C’est finalement un débarquement sans histoire…”

BREVE CHRONOLOGIE

BREVE CHRONOLOGIE

14 août au soir :

15 août :

PROGRAMME DES CEREMONIES

14 août :

15 août :

Par Joël Chatreau

Source: Euronews

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