Le Président de la République, Président de l’Union Africaine appelle à l’investissement dans le secteur agropastoral

Washington,  04/08/2014  –  Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a adressé dimanche à Washington DC un important discours suivant devant le sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Afrique et des Etats-Unis qui abordera les questions relatives à l'investissement, à la paix et la sécurité et la gouvernance pour les générations futures.

Voici le texte intégral de ce discours

Je voudrais, tout d'abord adresser mes sincères remerciements au Président des Etats Unis d'Amérique, Son Excellence Monsieur 8arack Obama, pour son leadership en général et en particulier, pour l'initiative de ce Sommet, le premier de son genre entre l'Afrique et les Etats Unis d'Amérique.

Je voudrais également remercier mes frères et soeurs, leur Excellence les chefs d'Etats et de Gouvernement Africains qui honorent, par leur présence, cet important Sommet, et dont les contributions à sa réussite sont déterminantes.

Je saisis l'occasion pour saluer la diaspora africaine aux Etat Unis, pour son important rôle dans le développement et le renforcement des relations entre les Etats Unis d'Amérique et les pays Africains et pour la très bonne image qu'elle donne de notre cher continent l'Afrique.

Ce Sommet sera l'occasion pour les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Afrique et des Etats Unis d'Amérique d'échanger leurs points de vue sur les questions d'intérêt commun et plus particulièrement celles inscrites à son ordre du jour, à savoir :

– Investir dans le futur de l'Afrique;

– La paix et la sécurité régionale

– Gouverner pour les générations futures.

Ainsi, les questions liées au développement seront au centre des débats au cours de ce sommet, en raison des opportunités prometteuses et des espoirs légitimes qu'autorisent les immenses richesses naturelles et les taux de croissance élevés, dans les pays africains, d'une part, et les capacités financières et technologiques de la première puissance économique du monde, les Etats unis d'Amérique, d'autre part.

Dans cet ordre d'idée, le développement durable inclusif et le développement d'une croissance forte en Afrique constituent des objectifs stratégiques que le Sommet abordera à l'entame de ses travaux.

Il s'agira de mieux faire connaître les opportunités en Afrique, de développer le partenariat dans les secteurs clés de l'économie tels que l'agriculture, l'énergie, le commerce, le transport et l'exploitation des ressources naturelles.

La transformation de l'Afrique, dans la vision pour 2063, appelle des investissements lourds et une meilleure orientation des fruits de la croissance pour réduire conséquemment la pauvreté.

L'extension de l'accès à l'énergie figure parmi nos priorités, en faisant une part de plus en plus importante aux énergies renouvelables peu couteuses et respectueuses de l'environnement.

Les projections démographiques indiquent que la population de l'Afrique devrait doubler d'ici à l'année 2050. Ce capital humain est la vraie richesse du Continent, à condition que des investissements conséquents soient consacrés pour que chaque africain soit en bonne santé, accède à une scolarisation de qualité et puisse prendre en main son destin. —

La jeunesse est une frange sensible de la population qu'il est indispensable de comprendre et d'appuyer en lui créant les conditions nécessaires à son épanouissement et à la libération de ses énergies créatrices. Une jeunesse autonome est un excellent levier pour le développement. Notre continent est peuplé en majorité de jeunes, avec 60% des moins de 30 ans.

La croissance doit permettre la création de suffisamment d'emplois durables au profit des millions de jeunes demandeurs d'emploi. Ainsi nous aurons répondu aux attentes de notre jeunesse.

Les indicateurs en matière de santé restent préoccupants malgré les avancées réalisées ces dernières années dans les domaines de la prévention, du renforcement des systèmes de santé et l'investissement dans les ressources humaines de santé.

Le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose constituent encore de graves menaces pour la santé des populations africaines. Une initiative des Chefs d'Etat et de Gouvernement s'est mobilisée contre ces fléaux.

L'investissement dans le secteur agro-pastoral permettra non seulement d'assurer notre autosuffisance alimentaire, mais également de créer plus d'emplois durables, d'augmenter la valeur ajoutée de nos produits et de rendre la croissance plus inclusive au profit des jeunes et des femmes en milieu rural. Cependant, l'agriculture et le pastoralisme font face à des aléas dont le plus pesant reste le changement climatique. Les populations du Continent doivent développer une plus forte résilience et s'adapter résolument au nouveau contexte.

L'Afrique dispose d'un marché de plus d'un milliard de consommateurs mais le montant total du commerce intra-africain reste faible, de même que la part de l'Afrique dans le commerce mondial malgré l'évolution positive observée au cours des dix dernières années. Nous apprécions l'initiative de l'AGOA et souhaitons en amplifier les impacts positifs, en élargissant son champ d'action à davantage de pays et de produits d'exportation du continent.

L'Afrique est confrontée à des foyers de tensions civils et de conflits armés dont certains sont en voie de résorption. Cependant, le plus grand défi sur le plan de la paix et de la sécurité, reste bien évidemment le terrorisme et les trafics illicites dont ce terrorisme se nourrit. Dans ce cadre, l'Union Africaine dispose d'instruments pertinents à savoir le Conseil de Paix et de Sécurité et l'Architecture Africaine de Paix et de Sécurité. Nous venons d'accomplir un pas important, en mettant sur pied la Capacité Africaine de Réponse Immédiate aux Crises (CARIC). Ce dispositif est appelé à se renforcer dans le proche avenir.

Le futur du Continent nous préoccupe à plus d'un titre. C'est pourquoi toute notre action doit tenir compte du fait que nous gouvernons aujourd'hui pour le présent mais également pour les générations futures.

Nous devons être soucieux de' léguer à ces générations un continent prospère, stable et en paix, débarrassé de la pauvreté et de la maladie.

Le modèle démocratique pluraliste a fait ses preuves et s'est affirmé comme l'unique mode de gouvernance répondant aux aspirations des peuples et développant des gages de pérennité.

Dans ce cadre, les pays africains ont consenti des efforts louables et accompli des progrès incontestables, notamment dans l'enracinement de la démocratie et l'état de droit, la promotion des droits de l'homme et des libertés individuelles et collectives, l'implication des femmes et des jeunes dans la vie publique, la gestion impartiale et transparente des processus électoraux et la bonne gouvernance politique.

La bonne gestion des ressources nationales et l'assainissement des finances publiques, par le biais d'une lutte sans merci contre la corruption et toutes les formes de mauvaise gestion, ont fait l'objet de politiques nationales réussies sur le continent.

Ces politiques ont permis de mobiliser d'importantes ressources qui ont été investies dans des domaines prioritaires, tels que l'éducation, la santé, l'accès à l'eau et à l'électricité et le renforcement des infrastructures.

Je voudrais, avant de finir, remercier et féliciter " Believe in Africa" et " Africa24", pour l'organisation de cet important événement} en marge du premier Sommet Afrique-Etats Unis d'Amérique.

Je vous remercie''.

Source: AMI

WWW.KASSATAYA.COM

Quitter la version mobile