« Les gouvernements européens ont fait passer cet argent par un réseau d’intermédiaires, en le déguisant parfois en aide au développement, selon les témoignages que nous avons pu recueillir auprès d’anciens otages, de négociateurs, de diplomates et d’officiels dans dix pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient. Le fonctionnement de ce business de l’enlèvement est également détaillé dans des centaines de pages de documents internes à Al Qaeda, trouvés par un reporter d’Associated Press au Nord-Mali l’an dernier. »
De fait, cet argent devient l’une des premières sources de financement de l’organisation terroriste, qui l’utilise à des fins de recrutement ou d’achats d’armes. En moyenne, un otage rapportait 200 000 dollars en 2003, il vaut jusqu’à 10 millions de dollars aujourd’hui.
« L’enlèvement d’otages est un butin facile, que je pourrais décrire comme un commerce rentable et un précieux trésor » écrit Nasser al-Wuhayshi, chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
« Les autorités françaises ne paient pas »
Sur les 53 otages officiellement retenus par Al Qaeda ces cinq dernières années, un tiers sont français. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères rappelle la position officielle de Paris : « Les autorités françaises ne paient pas de rançon. » Mais le New York Times détaille les sommes versées ces dernières années :
- 30 millions d’euros pour les quatre otages d’Arlit, libérés en octobre 2013 après trois ans de captivité ;
- 12,5 millions d’euros pour Françoise Larribe, un Togolais et un Malgache en 2011 ;
- 9,5 millions d’euros pour trois Français enlevés par Al Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) au Yémen en 2011.
Dans les deux premiers cas, le journal précise que c’est le géant du nucléaire Areva qui a versé l’argent, même si l’entreprise dément toute rançon.
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