Françafrique : l’autre intervention militaire décomplexée de l’Elysée en Afrique

Alors que la Côte d'Ivoire vient de signer un nouvel accord militaire avec la France qui exclut toute intervention militaire, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est attendu le 16 juillet prochain à Bamako pour régler définitivement la question de la base militaire Tessalit pour la France.Un nouvel accord qualifié déjà par l'opposition de néo-colonial.Cette offensive diplomatique intervient au moment où l'opération Serval en 2013 au Mali cède la place à l'opération« Barkhane » pour lutter efficacement contre le terrorisme au Sahel.Pour les observateurs cette nouvelle réorganisation d'occupation de l'armée française en Afrique apparaît comme une continuité coloniale mais décomplexée de l'Elysée.Version virtuelle de « Papa Hollande ».

 

 

La visite du ministre français de la défense au Mali était prévue de longue date mais le fiasco de Kidal avait ralenti les élans de l'Elysée.Et puis surtout c'est la métamorphose de l'opération Serval depuis plus d'une année qui était dans le collimateur dans le cadre de la réorganisation de l'armée française en Afrique.C'est fait depuis cette semaine la dune de sable « Barkhane » prend le relai de l'animal du désert. Derrière ce nouveau vocable se cache de nouvelles opérations militaires pour lutter efficacement contre le terrorisme au Sahel.La France élargit ainsi son intervention militaire dans les autres pays de la bande sahélo-saharienne où se cachent encore les barbus d'Aqmi et leurs alliés Boko Haram du Nigéria.Jean-Yves Le Drian est attendu donc le 16 juillet prochain à Bamako pour rassurer IBK et en même temps signer un nouvel accord militaire entre les deux pays qui porterait sur la base militaire de Tessalit pour mieux contrecarrer les Jihadistes qui ont pris l'habitude de faire des visites inopinées dans cette vaste partie Nord-Mali qu'ils ne contrôlent plus. Si cette base revient aux français cela revient à une reconquête d'une partie du territoire malien qualifiée par l'opposition de néo-coloniale.Cet accord au départ très secret est finalement tombé dans les rédactions et permettrait à la France d'intervenir sans s'en référer aux autorités de Bamako.

C'est clair Serval a servi de prétexte pour débouter hors du Nord-Mali les terroristes islamistes.Barkhane permet à la France de s'installer durablement dans une plus grande zone subsaharienne avec près de 3000 soldats équipés de drones d'hélicoptères et des avions de chasse.Et pourquoi pas venir en aide au Nigéria un jour.Dans cette reconfiguration militaire française la Côte d'Ivoire ne fait pas exception à la règle malgré un accord de défense avalisé cette semaine à Abidjan par les députés qui exclut l'intervention militaire mais Paris met à la disposition du pays tout une panoplie militaire et des formations diverses pour faire face à une crise intérieure. Une autre façon d'interposition pour garder toujours l'oeil sur les évènements.Une intervention virtuelle militaire décomplexée de l'Elysée.Le président Hollande a intérêt à jouer plus vite que les violons dans la mesure où les Etats-Unis sont entrain de refaire leur retard en Afrique. En effet plus de 47 pays sont attendus les 5 et 6 août prochain à la Maison blanche pour un sommet qui pourrait renforcer la présence diplomatique américaine dans le continent.Il sera beaucoup question de sécurité et de développement.

 

Bakala Kane

(Reçu à Kassataya le 14 juillet 2014)

 

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