Fin de l’opération Serval au Mali, la France lance au Sahel l’opération « Barkhane » contre le terrorisme

INTERNATIONAL – Un an, six mois et deux jours. C'est la durée de l'opération Serval, menée au Mali par l'armée française depuis janvier 2013. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, en a annoncé la fin dimanche 13 juillet.

 

Serval sera remplacée dans les prochains jours par "Barkhane", une opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel. Elle mobilisera 3000 militaires français. Au plus fort de l'opération contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du Mali, au printemps 2013, le contingent français était de près de 5000 hommes.

"Le président de la République a souhaité qu'il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone" du Sahel, avec "l'opération Barkhane" dont "l'objectif est essentiellement du contre-terrorisme" dans toute la région, a déclaré le ministre de la Défense lors de l'émission "Le Grand Rendez-vous" Europe 1-Le Monde-iTélé.

Ce basculement du dispositif militaire au Sahel était dans les tuyaux depuis plusieurs mois mais avait dû être reporté fin mai en raison d'un regain de tension dans le nord du Mali. Cette opération "durera le temps nécessaire", avait prévenu Paris en janvier 2011.

Lire aussi : BLOG – Lutte contre le terrorisme et aide au développement en Afrique, quels liens pour quels enjeux ?

Lancée le 11 janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes, l'opération Serval est "terminée de fait", a dit Jean-Yves Le Drian. "L'opération contre le terrorisme a été menée à bien, avec une grande efficacité", avec "beaucoup d'élimination" de terroristes "et beaucoup de stocks d'armes repris", selon le ministre. Au total, 200 tonnes d'armements et de munitions ont été saisis, dont 20 tonnes de nitrate d'ammonium, qui sert à fabriquer des engins explosifs, a précisé son entourage.

Huit soldats français sont morts en un an et demi durant l'opération Serval.

 

Mais face aux "risques majeurs de développement de jihadistes" dans cette zone "qui va de la Corne d'Afrique à la Guinée-Bissau", Paris entend organiser un dispositif militaire permanent dans toute cette région sahélo-saharienne.

L'opération Barkhane va donc se mettre en place "dans les jours qui viennent". "Ça se fait en partenariat avec les cinq pays de la zone" (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) et cela représente "à peu près 3000 militaires en tout", a indiqué le ministre en soulignant qu'il s'agissait bien d'une "présence durable".

En outre, l'opération comptera 20 hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones, a précisé à l'AFP le ministère de la Défense. L'état-major sera basculé sur N'Djamena mais un millier d'hommes devrait rester au Mali pour lutter contre "les groupes terroristes combattants".

La France a-t-elle vocation à devenir le gendarme du Sahel? "Le but, c'est d'empêcher que ce que j'appelle l'autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent, de reconstitution des groupes jihadistes entre la Libye et l'océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour notre sécurité. C'est notre sécurité qui est en jeu !", a-t-il insisté.

Le mot Barkhane désigne une dune de sable prenant la forme d'un croissant sous l'effet du vent.

 

Source : AFP / HuffPost

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Quitter la version mobile