A chacun ses problèmes. Et les miens sont de plus en plus connus de vous. Pour ceux qui ne sont pas ou pas encore touchés par le phénomène, il est important de savoir que nous sommes toujours en période de soudure. Et que même la vendeuse du riz de mon quartier a décidé d’en tirer toutes les conséquences sur ce qu’elle nous sert désormais comme plat de base. La vache! Elle a eu au moins l’intelligence de ne pas augmenter le prix. Mais la quantité a nettement diminué. Quant à la couleur de la sauce, elle est complètement passée de rouge à blanc sale. Lorsque j’ai osé lui demander pourquoi la sauce a aussi radicalement changé, la bonne dame m’a simplement dit qu’il n’y avait plus de tomates au marché et que même quand elle peut en trouver, les légumes sont carrément hors de prix. Megd’!
Vous imaginez le goût d’une sauce qui était déjà approximative vidée maintenant de tous les légumes qui nous faisaient l’appeler «rendez-vous en bas». Walaye, il ne reste plus rien à y attendre. Comme des moutons obligés de brouter l’herbe qu’on leur présente, nous mangeons simplement pour remplir nos panses. Même là, il faut avoir le prix de deux plats pour espérer ne pas laisser trop de creux dans son ventre. Megd’!
En attendant d’acquérir la capacité de vivre uniquement de Guigui fraîche, je dois subir une période de soudure qui n’en finit pas de finir. Aujourd’hui, ce sont les légumes qui ont disparu des sauces. On ne sait pas encore ce que demain nous réserve. Si ça continue d’être aussi dur, je pense qu’il ne me restera plus qu’à émigrer aux Iles Caïmans.
Journal du Jeudi N°1188 du 26 juin au 2 juillet 201
Source : Journal du Jeudi (Burkina Faso)
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