Megd’! Depuis presque deux décennies, mon ventre ne supporte plus ce genre de breuvage. Lorsque le gonré et le zamnè s’en mêlent, le mélange devient des plus toxiques. Toute la nuit je n’ai pas dormi. Jamais je n’ai eu de douleurs aussi désagréables. J’ai même failli soupçonner un empoisonnement. Mais j’étais allé à une fête chrétienne. Et personne n’aurait osé me faire ça. En tout cas pas à moi. Ce que j’ai bu et mangé ne convenait pas à mon abdomen. Je n’étais plus habitué à la sucrerie.
Megd’! Le malaise ayant déclenché très tard dans la nuit, je ne pouvais même pas me soulager avec une Guigui bien fraîche. Tous les maquis étaient déjà fermés. Comme il n’y en a pas de garde, je n’avais d’autre choix que de supporter la douleur jusqu’au matin. Quand j’ai réveillé un de mes voisins pour lui demander conseil, l’enfoiré n’a eu rien d’autre à me proposer que de diluer de la potasse dans de l’eau. La solution m’a un peu soulagé, mais le goût était encore plus insupportable que celui du bissap.
Megd’! La prochaine fois que je serai tenté d’aller à une fête pareille, je m’assurerai d’abord qu’on y sert de la Guigui. Sinon, je préfère encore rester chez moi et dormir tranquille plutôt que de torturer ainsi mon ventre. Puisque je ne suis pas obligé de boire tout ce qu’on me présente, je ferai parvenir à toutes les familles qui prévoient de m’inviter de me communiquer, au préalable, leur menu avant d’effectuer tout déplacement.
(Journal du Jeudi N°1186 du 12 au 18 juin 2014)
Source : Journal du Jeudi (Burkina Faso)
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