Campagne électorale : Le discours vole bas

La campagne électorale est terne, morne et même atypique avec un discours qui vole parfois très bas. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’arrive pas à se faire respecter. Le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz est traité lors de ses déplacements en  chef d’Etat,  avec protocole,  sécurité et troubadours et il  s’attaque verbalement au FNDU,  la véritable opposition  qui a boycotté le scrutin,  et qu’il  traite de «groupe de délinquants». 

 

Lui, et le candidat Biram s’attaquent particulierement à cette opposition boycottiste (FNDU)  :  une convergence de vues,  qui gagnerait à être expliquée. Et qui est en tout cas étonnante!

Deux candidats MM. Sarr et Biram tiennent  des propos victimisants  pouvant inciter à la haine raciale. Dr Saad Ould Louleid,  directeur de campagne  du candidat Biram lui a ravi la vedette. Il a agressé  physiquement des journalistes d’une télévision privée et détruit leurs équipements lors d’une émission après avoir  fait des déclarations racistes.

Des propos stigmatisant la  tribu du chef de l’Etat ont été tenus au cours d’un meeting du  candidat Boidiel  président du parti El Wiam.

 Parmi les candidats en lice dans cette presidentielle au rabais   le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, élu une première fois en 2009, Boidiel Ould Houmeid,  ancien ministre président du Parti Wiam, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss,  une femme haut fonctionnaire, Biram Ould  Abeid,  président d’une organisation de lutte contre l’esclavage (Ira) et Sarr Ibrahima Moktar,  journaliste,  député et président du parti Ajd/mr.
 

En somme, et pour les adeptes de la lecture raciale,et Dieu sait qu’il y en a   un seul candidat maure blanc (ou «arabo-berbère»)  contre quatre candidats: deux maures noirs (negro-arabes) , un negro-africain et une femme métisse .
 

Le président sortant Ould Abdel Aziz grand favori en raison de son statut de  son expérience et de son bilan,  a ouvert sa campagne électorale à partir de Kaédi (Sud),  Ibrahima Moktar Sarr de Zouerate (Nord) tandisque   les autres candidats ont réservé leurs premières sorties aux habitants de Nouakchott avant leurs déplacements à l’intérieur de la Mauritanie.
 

Le président sortant  Ould Abdel Aziz  affirme dans ses meetings que depuis qu’il est au pouvoir, la Mauritanie a franchi  des "pas de géant" dans les domaines de la sécurité et de l’économie indiquant que lorsqu’il a pris le pouvoir en août 2008, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) était active en Mauritanie où elle commettait attentats et enlèvements alors que  le pays  est aujourd’hui  un havre de paix dans la bande sahélo-saharienne, grâce à "la réorganisation des capacités de l’armée et des forces de sécurité".
 

 En 2010 et 2011, l’armée Mauritanienne a en effet,  mené avec succès des raids spectaculaires contre des bases et des unités combattantes d’Aqmi dans le nord du Mali, d’où la branche maghrébine d’Al-Qaïda préparait et lançait ses actions en territoire mauritanien.
 

M. Aziz  également président en exercice de l’Union africaine (UA), est très impliqué dans la résolution du conflit au Mali où, le 23 mai, il a réussi à obtenir  un cessez-le-feu entre la rébellion touareg et l’armée après une reprise des hostilités à Kidal (Mali).

Dans le domaine économique, la Mauritanie a enregistré en 2013 un taux de croissance de 6% confirmé par ses partenaires internationaux. Le président Aziz se targue également d’avoir fait baisser le taux d’inflation à moins de 5% ainsi que ceux  du chômage et de la pauvreté. Unique zone d’ombre qui plane sur ce scrutin l’absence de candidats de taille de l’opposition démocratique,  présentée comme  « radicale». 

Un autre candiadt Boidiel Ould Houmeid président de El Wiam (10  députés sur 147 à l’assemblée nationale)  plusieurs fois ministre sous Ould Taya et sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi,  a développé dans plusieurs meetings  des  axes de son programme électoral,  basé a-t-il dit  sur l’amélioration  du niveau de vie des fonctionnaires, le raffermissement de l’unité nationale en luttant contre les injustices et tares sociales, la relance économique à travers le développement des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et le secteur minier.

Biram Ould Abeid,  président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste  (IRA)  se présente comme "l’unique candidat sorti des couches défavorisées du peuple" et affirme que son programme s’articule sur la construction de l’Etat de droit, la renaissance économique, la promotion des libertés et le secours aux victimes de l’oppression et de l’injustice.
 

"La validation de mon dossier par le conseil constitutionnel est une preuve formelle répondant à mes détracteurs qui mettent en doute la conformité de mes comportements avec notre sainte religion et nos valeurs" a également déclaré M. Ould Abeid en allusion aux griefs retenus contre lui, suite à l’autodafé des livres religieux qu’il avait supervisé en avril 2012.
 

Mme Lalla Mariem Mint Moulay Idriss a dans un  meeting de campagne organisé  samedi dernier à Nouadhibou promis de résoudre les problèmes  des pêcheurs , de créer des zones maritimes spéciales et de développer une industrie de transformation pour booster l’emploi et faire reculer le chômage.

Ibrahima Mokhtar Sarr president de l’Ajd/mr (4 députés à l’assemblée nationale) qui a recueilli 7% des suffrages  lors de la présidentielle de 2007 et  seulement 4% dans celle de 2009  axe son programme sur «l’ancrage des bases de l’unité nationale» et «la réforme du système éducatif». Il a estimé dans un meeting tenu à Akjoujt  que l’économie mauritanienne est soumise au «pillage» des sociétés étrangères en contrepartie de taxes versées à l’Etat  qui sont «détournées» à des fins individuelles sans qu’elles ne se répercutent positivement sur la vie des citoyens.On est où là?

MAOB

 

Source :  Journal Tahalil Hebdo

 

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