Après la relance de l’initiative du dialogue avec les groupes armés au lendemain des tragiques événements de Kidal, le Haut Représentant du président de la République pour le dialogue inclusif inter-Maliens a pris son bâton de pèlerin.
L’ancien Premier ministre Modibo Kéita était à Ouagadougou le week-end dernier pour officiellement prendre contact avec certains groupes dont le MNLA. Le Haut représentant du président de la République a rencontré dans la capitale burkinabé le MNLA, le HCUA et le MAA (« séparatiste « ), revigorés par les récents succès remportés à Kidal. Malgré sa disponibilité et son ouverture au dialogue, ces derniers ont contesté la légitimité du mandat de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita.
Hier, mardi 3 juin, ce sont des représentants du MAA (« loyaliste « ) et la Coordination malienne des Forces patriotiques de résistance (CMFPR) qui se sont envolés de Bamako à destination de Nouakchott pour prendre langue avec le Représentant de Koulouba pour la paix dans le septentrion malien.
De sources bien informées, ces groupes ont dans leur cahier de revendications un point touchant à l’armée malienne dans un contexte de crise au sein de la grande muette après le drame du 21 mai à Kidal.
En effet, le MAA et la CMFPR projettent de demander au représentant d’IBK de nommer le Général El Hadj Gamou comme chef d’Etat-major des forces armées maliennes (FAMA), après la démission (en instance de confirmation par IBK) du Général Mahamane Touré et celle du ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga.
Les responsables de ces deux groupes armés estiment qu’après le revers enregistré à Kidal le 21 mai et tout ce qui s’en est suivi, le général Gamou est l’officier qui est mieux à même de consolider les liens au sein de l’armée malienne.
Signalons qu’à Ouaga, les représentants des groupes armés ont rappelé que l’ancien Premier ministre Modibo Kéita ne peut pas être facilitateur dans la crise du nord du pays, puisqu’il représente l’Etat malien. Ils ont aussi réitéré leurs revendications relatives au fait que la médiation se déroule hors du Mali dans un pays neutre sous l’égide d’un médiateur international. Au même moment, les groupes qui sont allés à la rencontre du haut Représentant du chef de l’Etat à Ouaga sont prêts à aller à ce dialogue inter-maliens sur le territoire national ou à l’étranger.
Il y a lieu de rappeler que parmi les dispositions de l’accord de cessez-le-feu signé récemment à Kidal pour stopper l’offensive des séparatistes et leurs alliés narco-jihadistes l’une concernait la reprise du dialogue dans les 30 jours suivant la signature du document. Les protagonistes n’ont même pas attendu l’expiration de ce délai pour reprendre les discussions. Un fait encourageant même si c’est toujours un dialogue de sourds.
Bruno D SEGBEDJI
(Photo : Général Gamou)
Source : L'Independant via Afribone (Mali)
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