Le rassemblement des mauritaniens de France devant l'ambassade à Paris le 31 mai prochain à l'appel de l'organisation des Travailleurs mauritaniens en France revêt une triple signification.
D'abord il intervient un mois après les incidents à l'ambassade de la Mauritanie à Paris au cours desquels 15 étudiants ont été arrêtés avant que 6 ne soient libérés et 9 devant toujours répondre devant la justice française. Ce saccage des locaux de la représentation diplomatique est la traduction du ras-le-bol des travailleurs et étudiants devant les difficultés à s'enrôler et le traitement différent des mauritaniens par l'ambassadeur mauritanien qui refuse toujours son affectation. Et cette situation fait d'eux des sans papiers et des apatrides.Et puis les étudiants entendaient surtout manifester leur soutien aux marcheurs rapatriés du Sénégal victimes de la violence policière dès leur arrivée à Nouakchott.Les manifestants vont donner de la voix pour protester contre la poursuite judiciaire des 9 étudiants .
Dans un communiqué qu'ils ont publié après leur libbération ,les étudiants pointent du doigt le chantage qu'ils continuent de subir et l'exclusion de beaucoup d'entre eux des étudiants essentiellement noirs de l'octroi d'une bourse et de l'intimidation des journalistes.Autant de réalités qui illustrent le sombre tableau national du régime de Ould Aziz .
Ensuite la manifestation du 31 mai prochain intervient quelque semaine seulement après que le président mauritanien ait reçu les représentants des marcheurs à Aleg à l'occasion de sa tournée dans le Guidimaka et le Brakna.La diaspora entend mettre la pression pour que la promesse de Ould Aziz ne retombe pas dans l'oubli.Une situation qui pourrait aggraver la vie des rapatriés du Sénégal dans tous les camps installés dans les régions du Sud du pays si rien n'est fait surtout à l'approche de la saison des pluies.Enfin ce rassemblement intervient à quelque semaine des présidentielles du 21 juin prochain.L'occasion pour la diaspora d'envoyer un signal fort à tous les candidats pour la réconciliation nationale condition sine qua non de la cohésion sociale et de l'unité nationale.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 28 mai 2014)
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