Cette première bataille des rebelles touaregs post Serval suscite des interrogations sur l’efficacité de l’intervention militaire française , l’impuissance de l’armée malienne et la question de l’autonomie du mouvement touareg .
Et pourtant IBK avait promis avant son élection de faire de la question touareg sa priorité avec des états généraux pour impliquer tous les maliens dans un processus de paix et de réconciliation nationale. Les accords de Ouagadougou en juin 2013 ont permis les élections à Kidal, fief des touaregs sans pour autant résoudre le statut particulier demandé par l’AZAWAD. Depuis septembre 2013 ce processus semble avoir du plomb sur l’aile. Le président malien est poussé par l’opposition à abandonner l’idée d’une autonomie des touaregs qui ont fait de Kidal leur forteresse. Profitant du retrait progressif des forces françaises les séparatistes touaregs refusent l’autorité de Bamako. Ce qui agace l’armée malienne en pleine réorganisation grâce à la formation d’instructeurs de l’Union européenne.
Mais ça n’a pas suffit pour faire face à la guérilla de l’AZAWAD .Les affrontements sanglants cette semaine qui ont fait plus d’une dizaine de morts et des blessés sont significatifs à cet égard. Cette déroute de l’armée malienne inquiète les observateurs mais surtout le président de l’UA. Ould Aziz qui vient de séjourner à Bamako a promis à son homologue malien de s’engager plus du côté de Bamako. Doit-on s’attendre à ce le président mauritanien lâche ses amis de l’AZAWAD qui ont pignon sur roue à Nouakchott ? Peut-être le temps de la présidence de l’UA pour ne pas jouer un double jeu comme la France qui a protégé les rebelles à Kidal contre les d’éventuelles exactions des soldats maliens lors de l’opération Serval qui a permis de bouter les terroristes islamistes hors du Nord du Mali. Cette situation ni guerre ni paix résulte du fait que IBK n’a pas résolu la question de l’autonomie de la région incontrôlable à cause des incursions occasionnelles des Djihadistes dont certains éléments sont signalés par les rescapés des derniers combats. L’AZAWAD s’est restructurée au niveau de trois instances le MNLA ( Mouvement national de libération de l’AZAWAD), le MAA ( mouvement arabe de l’AZAWAD) et HCUA ( Haut conseil pour l’Unité de l’AZAWAD). Pas étonnant qu’il y ait au moins une tendance islamiste proche des terroristes. Après ce revers de l’armée malienne Paris a décidé d’envoyer une trentaine de soldats pour rejoindre le peu de contingent à Kidal .Une façon de calmer les mécontents manifestants à Bamako qui accusent le libérateur une certaine mollesse vis-à-vis des touaregs. L’heure est à la médiation. L’Algérie est sollicitée par l’Elysée pour apporter sa contribution.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 23 mai 2014)
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