Les Mourabitounes se cramponnent et étonnent

Qualifiée pour le Championnat d'Afrique des Nations de la CAF, la Mauritanie a participé à sa première phase finale continentale au début de l'année, en Afrique du Sud. Ce tournoi réservé aux joueurs évoluant en Afrique n'a certes pas le prestige de la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF, mais il constitue tout de même une planche d'appel intéressante. Depuis cette première participation, les résultats sont en amélioration constante. 

Après un nul encourageant (1:1) face au Niger en amical, les Mourabitounes ont enregistré deux succès face à l'île Maurice dans le tour préliminaire de la CAN. La sélection mauritanienne n'avait plus goûté à la victoire dans cette compétition depuis octobre 2007, contre le Burundi.  

Portée par ces bonnes performances, la Mauritanie a entamé une belle remontée au Classement mondial FIFA/Coca-Cola. En mai, elle pointait au 41ème rang en Afrique et au 139ème échelon de la hiérarchie mondiale, soit une amélioration de 13 places par rapport au mois précédent. Il s'agit en outre de son meilleur classement depuis juin 2008. La Fédération mauritanienne a fait un premier pas dans la bonne direction au début de l'année 2012, en confiant les rênes de l'équipe à Patrice Neveu. Depuis, le Français n'a pas ménagé ses efforts pour en orchestrer la montée en puissance.   

Le technicien expérimenté a notamment dirigé la Guinée, le Niger et la RD Congo par le passé. Sa première tâche a consisté à trouver le bon équilibre entre les expatriés en France, comme le Bastiais Adama Ba et le Brestois Diallo Guidileye, et des joueurs moins expérimentés mais avides de succès. Ahmed Ahmedou appartient à cette catégorie. Il évolue actuellement au sein de l'équipe de jeunes de Three Bridges FC, une formation de septième division anglaise. Contrairement à ses nombreux coéquipiers en sélection nés en France, Ahmedou a vu le jour en Mauritanie avant de s'installer en France. Il y a notamment fréquenté le centre de formation de Saint-Étienne. "Mes parents voulaient absolument que je fasse des études. Je suis donc parti en Angleterre pour passer un diplôme d'ingénieur à l'université du Sussex", raconte-t-il.   

Dévoué à la cause
Ahmedou reconnaît qu'il a parfois eu du mal à trouver le bon équilibre entre les études et le football, surtout lorsque les convocations en équipe nationale s'ajoutent aux obligations en club. Toutefois, le jeune homme semble bien décidé à tout faire pour gagner sur les deux tableaux. "Au début, j'ai eu du mal, mais je ne voulais pas renoncer", assure-t-il. "J'étudie le matin et je m'entraîne l'après-midi et le soir. J'y passe tout mon temps. J'essaye de finir mon travail avant le week-end, de façon à ce que les déplacements n'affectent pas trop mon emploi du temps."

S'il devait choisir entre le football et le métier d'ingénieur, la décision serait apparemment facile. "J'opterais pour le football sans hésiter !", promet-il. "Mais ma famille souhaite que j'obtienne un diplôme. Dans un peu moins d'un an et demi, j'aurai terminé mes études et je pourrai enfin me consacrer entièrement à ma passion."

Ahmedou a été contacté par les dirigeants mauritaniens peu de temps après la nomination de Neveu. "On m'a invité à faire partie de l'équipe l'année dernière, pour deux matches amicaux contre le Canada. J'étais fou de joie. C'est une grande fierté d'être appelé en sélection", se souvient-il, même s'il est resté sur le banc pour ces deux premières rencontres