Ce qui est le plus terrible, c’est de risquer sa vie pour rien ! C’est affreux à dire mais nous ne sommes plus à l’époque où l’information méritait tant de risques car les gens sont bombardés tous les jours d’images de guerre, de maladies, de misère jusqu’à saturation sans pouvoir bouger le doigt. C’est fini l’époque des reportages photos ou des reportages tout court qui peuvent faire réagir. Tout cela dans la télé du salon ou de la cuisine ou sur l’écran entre facebook et le reste, cela n’a plus de sens.
Bien sûr que c’est exaltant d’aller là-bas au milieu de rien au milieu de tant de dangers, être en première ligne avec son appareil photo avec dans l’esprit d’être sur les traces de tant de grands photographes de guerre mais cela vaut-il la peine de mourir à 26 ans pour une guerre dont presque tout le monde s’en fout ?
A 26 ans, on n'est plus un enfant mais on est encore tellement jeune dans ce terrible monde sans pitié. Quelle tragédie ! Cela me rappelle cette psychiatre qu’on a déjà oubliée, attachée à un arbre et égorgée par un patient que l’hôpital a laissé seul avec elle. C’est toujours mourir en voulant aider.
26 ans ! C’est un âge tellement formidable où la raison et la passion cohabitent en bonne intelligence. C’est un âge où peut encore changer le monde n’eussent été les barrières des plus vieux que nous sommes, qui ne croient plus que c’est possible et qui les regardent comme des enfants naïfs alors que nous sommes nous des jeunes assassinés par la nécessité de survivre dans le rang pour pouvoir creuser son trou !
L’autre jour j’ai reçu le message d’une jeune fille de 25 ans que je n’ai vue qu’une fois dans ma vie et qui a pensé à moi, ce qui est incroyable car chez nous on ne pense qu'à soi ou aux siens, parce qu’elle quitte son métier de journaliste et voulait me recommander pour la remplacer dans un groupe de presse très sérieux. Hélas je n’ai plus l’âge d’être exploité comme il se doit quand on débute partout mais qui, à part des jeunes de 25 ans, peut penser à quelqu’un gratuitement sinon des étrangers venus en Afrique en tournant le dos à une carrière prometteuse à Paris ? On parle toujours de la françafrique mais il a tellement de jeunes occidentaux qui viennent en Afrique par amour, fuyant la société de consommation pour se mélanger aux populations locales et dont on ne parle jamais.
Une pensée à Camille et à tous ceux qui viennent en Afrique par passion pour vivre des choses plus vraies…
Vlane A.O.S.A.
Source : Chez Vlane (le 14 mai 2014)
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