Le Premier Ministre présente la politique générale de son Gouvernement devant l’Assemblée Nationale

Le Premier Ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a présenté lundi matin devant les députés les grands axes de la politique de son Gouvernement dont nous vous livrons le texte intégral.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
J’ai l’honneur, au début de cette présentation, de vous féliciter pour la confiance que le peuple mauritanien vous a accordée, pour veiller sur le respect des droits des citoyens et défendre leurs revendications légitimes. Vos apports multiples et vos débats fructueux renforceront la démocratie, le pluralisme et la liberté d’expression et de pensée, afin que l’assemblée nationale demeure une tribune libre qui reflète la diversité et la pluralité de toute la classe politique qui y est représentée.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
C’est aussi un honneur et un grand plaisir, pour moi, de m’adresser à votre auguste assemblée pour vous présenter, et à travers vous au peuple mauritanien, les grandes lignes de la politique générale que nous comptons mener, et qui vient compléter et continuer les efforts énormes réalisés durant les cinq années passées. Je saisis cette opportunité pour vous exposer brièvement l’action gouvernementale pendant le mandat présidentiel écoulé.

Conformément au programme électoral de son Excellence le Président de la République, le gouvernement a œuvré à classer les priorités nationales de manière à :

• consolider l’Etat de droit, le pluralisme politique et la pratique démocratique ;
• asseoir les fondements du développement économique et les infrastructures de base nécessaires à la promotion de l’investissement, à l’augmentation de la production et à l’amélioration des principaux indicateurs économiques;
• adopter les textes réglementaires, les lois et les procédures nécessaires à la gestion efficiente et transparente des finances publiques ;
• et à mettre en œuvre des programmes multidimensionnels qui ont amélioré considérablement les conditions de vie des populations ; et généraliser un meilleur accès collectif aux services de santé, d’éducation, de logement décent, d’accès à l’eau potable, à l’électricité, au transport et aux infrastructures de base.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Le gouvernement a défini comme priorité, durant l’année écoulée, l’organisation des élections municipales et législatives qui ont été supervisées par une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), conformément à la réforme institutionnelle issue du dialogue politique national.

L’Etat a disponibilisé tous les moyens nécessaires pour que la CENI assure pleinement son rôle, préconisant la voie du dialogue en tant qu’option unique pour amener tous les acteurs à participer aux élections sans aucune condition préalable. Il n’a cessé d’encourager et de soutenir, jusqu’à la dernière minute, les initiatives visant à rapprocher les points de vues des acteurs en leur donnant les garanties nécessaires pour la participation aux élections. Bien que nous respections totalement l’appréciation de ceux qui ont décidé de ne pas participer, nous demeurons convaincus que la sécurité et la stabilité de notre pays imposent la participation de tous ses acteurs politiques et de toutes ses forces vives.

Comme le Président de la République à eu à le dire à maintes reprises : «nous préconisons l’option du dialogue comme moyen de surpasser les obstacles, de transcender les différends pour aboutir ensemble aux meilleures solutions pour notre pays et notre peuple ». Le gouvernement maintiendra cette option et la porte restera ouverte à toutes les initiatives visant à renforcer l’unité nationale et à enraciner la démocratie.

Les dernières élections ont connu la participation de 71 partis politiques ; 437 listes se sont présentées pour gagner les 146 sièges du parlement ; 1096 listes ont fait la compétition pour les 218 conseils municipaux. Le taux de participation était de 75% au premier tour et de 72% au second. Les élections ont été organisées dans de bonnes conditions malgré des insuffisances qui, quand bien même, n’ont pas atteint un niveau qui remet en cause leur régularité et leur crédibilité.

Grâce à la réforme de l’état civil, les élections ont pu être organisées à l’aide de documents nationaux sécurisés, raffermissant ainsi leur transparence. Elles ont abouti à la mise en place d’un parlement où est représentée une grande partie de l’échiquier politique, la proportionnelle ayant joué un grand rôle dans la diversité et la pluralité en son sein.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Le gouvernement a réussi, au cours du mandat actuel, à donner une forte impulsion à la solidarité sociale, à l’amélioration des conditions de vie des populations et à l’appui à leur pouvoir d’achat, ce qui s’est traduit par les opérations Ramadan des années 2008, 2009, 2010 ; puis par des opérations de plus grande envergure, comme le programme solidarité 2011 et Emel 2012. Rappelons ici que l’opération solidarité 2011 a été engagée pour faire face aux effets négatifs de la hausse des prix des matières de première nécessité au niveau mondial; elle a profité à 30% de la population et a créé 500 emplois.

Le programme Emel 2012, lui, devait faire face aux effets sur les agriculteurs et éleveurs de la baisse des niveaux de la pluviométrie en 2011; ce programme ambitieux et original dont le pays n’a jamais connu pareil, a permis de subventionner 54,49% de notre consommation en blé et 21,4% en riz, 48,57% en sucre, 50,8% en huile et 90,4% en aliment de bétail manufacturé, connu localement sous le nom de «Rakel».

Le volet boutiques de ce programme a été reconduit à travers « Emel 2013» et a profité à 1.243.000 citoyens, soit 30% de la population mauritanienne. Le Président de la République a donné ses instructions pour qu’il soit reconduit en 2014. Ce programme a permis de subventionner les prix de 472.000 tonnes de denrées alimentaires et fourragères et de créer plus de 2300 emplois. L’Etat a mobilisé environ 62 milliards d’ouguiya pour la subvention directe pendant trois ans de ces matières de première nécessité, hors frais de transport.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Dans le domaine des politiques économique, monétaire et financière et malgré une conjoncture internationale difficile, le gouvernement a engagé, au cours de l’année 2010, une politique économique impulsive dont les fruits, en matière de croissance ont été récoltés les années suivantes ; la moyenne du PIB a atteint 5,6% en 2010 (contre -1,1% en 2009), la situation extérieure du pays au niveau financier s’est améliorée et l’inflation est restée autour de 5%.

Le la renaissance économique amorcée en 2010 s’est renforcée par l’atteinte d’une moyenne du PIB autour de 4,8% en 2011, un taux moyen annuel d’inflation de 5,9% et les réserves en devises ont dépassé 600 millions de dollars à la fin de l’année 2011, soit l’équivalent de quatre mois d’importations.

L’accroissement du développement de l’économie nationale s’est poursuivi pour atteindre 6,2% du PIB en 2012, et ce malgré une conjoncture internationale caractérisée par la persistance de la crise financière, la hausse des prix des matières de première nécessité et une sécheresse des plus fortes connues par le pays depuis plusieurs années. Les réserves de la BCM en devises ont atteint 942 millions de dollars en 2012, ce qui correspond à sept mois d’importations. En 2013, la croissance économique a atteint 6,7%, le taux d’inflation est resté autour de 5%, les réserves de la BCM en devise ont avoisiné un milliard de dollars, soit sept mois d’importation, alors qu’elles ne dépassaient pas un seul mois d’importation le plus souvent avant 2009.

Le mandat actuel du Président de la république s’est distingué par les efforts considérables visant à améliorer les conditions de vie des populations, l’attention particulière accordée aux couches vulnérables, à la mise en place d’infrastructures, à la lutte contre la gabegie et à la bonne gestion des ressources publiques. Ce qui a permis d’augmenter le budget général de l’état et particulièrement le budget d’investissement, qui a atteint 236 milliards d’ouguiyas en 2013, contre 52 milliards en 2008. Ce cas est exceptionnel dans la sous région, car le budget d’investissement a doublé 5 fois en 4 années, ce qui a permis le financement de grands projets actuellement en cours d’exécution.

Dans le cadre de la protection de nos ressources nationales et pour que le plus grand nombre de citoyens en profitent, la révision de la convention de pêche avec l’union européenne a introduit des améliorations substantielles, aussi bien sur le plan technique qu’économique. Elles conduiront à une plus grande intégration de l’activité de la flotte européenne dans l’économie nationale et à l’augmentation de la main d’œuvre nationale qui passera de 35% à 60%; et l’allocation de 4% du produit de pêche au profit des pauvres en Mauritanie. Et conformément à la politique d’appui aux pêcheurs mauritaniens, la pêche des céphalopodes est désormais interdite aux navires européens. La nouvelle convention de pêche avec l’union européenne apportera à l’Etat mauritanien une enveloppe de 113 millions d’euros sur deux ans, alors que l’apport des conventions précédentes était de 84.5 millions d’euros pour une période de trois ans et en contrepartie de licences de pêche qui incluaient les céphalopodes. Cette convention impose aussi le débarquement des produits au port de Nouadhibou, créant ainsi une valeur ajoutée et des emplois ; et contribuera à une plus grande protection de nos ressources halieutiques.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
En matière d’accès aux services de base, des progrès remarquables ont été enregistrés sur le plan de l’accès à l’énergie, à l’eau potable et des routes.
En ce qui concerne l’énergie, le taux de couverture des besoins a atteint 45% à la fin de 2012 grâce à un effort d’investissement public considérable de l’ordre de 246 milliards Ouguiyas pour la période 2012-2013. Par la réalisation de ces projets à l’horizon 2015, nous parviendrons à couvrir 90% de nos besoins en matière d’électricité. La capacité de production s’élèvera à plus de 350 mw en 2014 après la réception de la centrale en cours de construction. Le nombre d’abonnés a doublé entre 2009 et 2013. Les travaux d’interconnexion entre Nouakchott et Nouadhibou vont bientôt démarrer et la liaison entre la Mauritanie et le Sénégal sera renforcée.

Pour ce qui est de l’hydraulique, trois grands projets sont en cours d’exécution, englobant Nouakchott, Aftout Echarqui et le Hodh Echarqui, d’un coût de 135 milliards d’ouguiya. Ils profiteront à des collectivités très peuplées et pour la plupart dans les zones les plus pauvres.

Grâce à l’achèvement de ces projets au cours de cette année, nous couvrirons 95% des besoins de la population de cette zone en eau potable. En 2009, la couverture de ces besoins ne dépassait pas 27%.

Dans le domaine des routes, une grande partie du programme de désenclavement des zones peuplées et des zones de production, ainsi que la liaison entre les villes et les réseaux routiers urbains est déjà achevée. 1177 Km de routes bitumées ont été réalisés, et la construction de 1400 km de routes se poursuit grâce à des investissements de l’ordre de 360 milliards d’ouguiyas dont 297 km déjà réalisés en 2013. Les travaux portant sur l’extension du Port Autonome de Nouakchott, dit port de l’amitié, la construction du nouvel aéroport international et la réhabilitation des aéroports de Selibaby et Zouérate se poursuivent. Comme conséquence directe de ces politiques réussies, 104.758 emplois ont été créés dans tous les secteurs.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Les réalisations incontestables dans le domaine économique constituent, sans nul doute, une avancée sans précédent pour notre pays depuis son indépendance. Mais nous demeurons persuadés que la meilleure garantie de la pérennité de la croissance consiste dans l’encrage de l’état de droit et l’instauration des libertés individuelles et collectives. Le gouvernement poursuivra, ainsi, son action pour la mise en œuvre de toute politique permettant aux citoyens de recouvrer leurs droits, et d’accéder aux services judiciaires. Et un centre de formation judiciaire sera créé pour combler le déficit en ressources humaines dans ce domaine.

Nous œuvrerons par ailleurs, et sans relâche, pour assurer le respect des normes internationales en matière de droits des détenus, améliorer les conditions de vie de la population carcérale et doter les centres d’arrêts en équipements informatiques et bureautiques nécessaires pour mettre le staff administratif dans des conditions de travail convenables.

Et afin de juguler la menace permanente des groupes armés et pour relever les défis sécuritaires qui résulte de la présence des bandes terroristes, du crime organisé transfrontalier et du trafic, nous poursuivrons la préparation et l’équipement de nos forces armées et de sécurité pour pouvoir répondre efficacement à la réalité sécuritaire et à la nature de l’ennemi. Dans ce cadre, nous continuerons le renforcement de la coopération sécuritaire avec nos voisins et nos alliés à travers le monde, aussi bien sur le plan bilatéral que sur le plan multilatéral. Cette politique nous a permis de défendre nos frontières et d’assurer la sécurité de nos citoyens et de leurs biens.

Mais l’Etat n’a pas limité le rôle de l’armée à ses missions traditionnelles purement sécuritaires ; il l’a engagée aussi à participer, efficacement, dans l’effort de développement national. Elle s’y est intégrée en s’investissant dans la construction des infrastructures, à travers le génie militaire, la direction des travaux publics de l’armée ; ainsi que dans la formation d’une élite nationale répondant aux exigences de l’excellence scientifique et de la discipline.

L’armée participe, à ce titre, à la formation de promotions de jeunes dans le lycée militaire et l’école supérieure polytechnique, suivant un système pédagogique rigoureux. Elle œuvre aussi à l’amélioration de certains domaines de production à travers la gestion d’unités industrielles.

Et pour améliorer les aptitudes et la compétence de nos forces armées et de sécurité à défendre nos frontières et nos eaux territoriales, un quai réservé à la marine nationale est en construction au port de Nouadhibou et une aile spécifique à l’armée de l’air est en cours de réalisation à l’aéroport international de Nouakchott.

Pour relever le niveau de la protection civile des citoyens et de leurs biens, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre du programme d’extension du domaine d’intervention des équipes de la protection civile pour couvrir toutes les Moughataa du pays.

Dans le but de généraliser et disponibiliser des documents personnels et d’état civil modernes adaptés aux nouvelles normes internationales en la matière, l’agence nationale d’enregistrement des populations et des documents sécurisés travaille sur l’augmentation de sa capacité de production au niveau des villes et l’élargissement de son domaine d’intervention, pour englober toutes les populations là où elles se trouvent, sur le territoire national et partout ailleurs dans le monde.

A l’heure actuelle, 230 bureaux d’enregistrement sont ouverts sur tout le territoire national, en plus de quelques bureaux pour nos colonies résidant à l’étranger ; ce qui a permis d’enrôler 2.923.142 personnes ; et de produire 1.835.033 cartes d’identité nationale et 137.770 passeports biométriques (ordinaire, de service, diplomatique). Parallèlement au recensement des populations, des centres de recensement et d’enregistrement des étrangers résidant dans notre pays ont été ouverts et ont permis d’enrôler plus de 100.000 étrangers résidant en Mauritanie. Grâce à ce travail et pour la première fois de notre histoire, nous sommes maintenant en mesure d’apprécier la présence des résidents étrangers dans notre pays. Sur le plan de l’emploi, l’Agence a recruté plus de 1175 employés.

Le gouvernement poursuivra son action en matière de décentralisation, par l’élargissement et la définition des missions confiées aux communes et collectivités locales, le renforcement des capacités de l’administration territoriale et l’appui au développement local intégré. Le transfert des établissements publics et d’enseignement de Nouakchott vers les autres villes, qui a débuté il y a cinq ans, constitue la première phase d’un programme complet qui va se poursuivre.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Dans le domaine de la politique étrangère et de l’intégration régionale et sous régionale, les efforts déployés par le gouvernement, conformément aux orientations et aux principes définis par le Président de la République, ont été mis au service des intérêts suprêmes du pays et du raffermissement de son rôle au niveau de ses différentes sphères d’appartenance, arabe, africaine et internationale, partant du devoir de plaider les causes justes ; et du principe du dialogue, de la coopération fructueuse et des intérêts mutuels. Je saisis ici cette opportunité pour féliciter le peuple mauritanien à l’occasion des succès de notre diplomatie ayant conduit, son excellence Mr Mohamed ould Abdel Aziz, à la présidence de l’union Africaine.

La diplomatie mauritanienne continuera ses efforts pour consolider la coopération et l’entente avec tous les pays voisins et la dynamisation du rôle des organisations régionales. Nous continuerons à œuvrer pour l’instauration de la sécurité et l’éradication du terrorisme dans les pays du Sahel et de l’Afrique ; au renforcement de leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire national ; et à la recherche de solutions pacifiques à leurs différends internes. Notre pays s’engage à contribuer à la recherche de solutions aux conflits dans la région arabe et africaine par la voie du dialogue et des procédés pacifiques.

Notre diplomatie soutiendra les efforts de paix au moyen orient visant au retrait d’Israël de l’ensemble des territoires arabes occupés et à l’instauration d’un Etat palestinien indépendant ayant pour capitale Al Qouds.

Dans le domaine de l’action sociale, le gouvernement intensifiera son assistance aux démunis et aux malades ; le financement des activités génératrices de revenus dans les zones pauvres ; l’appui et l’encadrement des organisations de la société civile et des acteurs non gouvernementaux (coopératives, associations) pour leur permettre d’acquérir les compétences professionnelles nécessaires à la participation aux efforts de développement. En matière de promotions des droits de l’homme, le gouvernement adoptera un plan d’action national pour combattre le racisme, la haine et l’intolérance. Un mécanisme national pour la prévention de la torture sera mis en place.

Et pleinement conscients que les règlements et les lois ne peuvent, à eux seuls, éradiquer les séquelles de l’esclavage et l’exploitation de l’homme par l’homme, le gouvernement a pris l’initiative de créer une agence nationale indépendante chargée, entre autres missions, de lutter contre ces séquelles, d’intégrer ceux qui en subissent les préjudices et d’apporter le soutien matériel et moral nécessaire pour leur insertion dans la vie active. Cette initiative a été complétée par la création d’une cour spéciale chargée de traiter des séquelles de l’esclavage, et par l’adoption d’une feuille de route qui permettra, à terme, de trouver des alternatives logiques et des solutions définitives à cette problématique sociale.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Le monde d’aujourd’hui est interconnecté grâce aux mass-media et à la communication à travers les fibres optiques. Pour que notre pays se joigne au mouvement et puisse s’adapter aux exigences techniques que cela impose, nous travaillons sur la mise en place du réseau national de fibres optiques afin de relier toutes nos capitales régionales ; et œuvrons à la mise en place d’une stratégie pour la transition numérique. Pour conserver nos archives administratives, la construction du centre de documentation pour la conservation de copies numériques des actes administratifs se poursuit.

Conscients du danger que peut constituer l’intégration du domaine numérique à large faisceau sans un système de contrôle viable, nous travaillons pour la création d’un centre d’accueil pour signaler et masquer, si nécessaire, le contenu immoral de l’internet ; à la recherche de solutions à la gestion des documents électroniques et à la création d’un espace commun et sécurisé pour le partage de fichiers.

Dans ce même ordre d’idées, la liberté de la presse et sa pluralité sont devenues une réalité vécue et un choix irréversible. Cela se concrétise à travers le nombre croissant de chaines de radios et de télévisions privées ; et le développement de toutes les nouvelles formes de communication. Au niveau de la presse écrite et de l’impression, le projet de modernisation de l’imprimerie nationale a été amorcé et la numérisation des archives de l’agence mauritanienne d'information a démarré. Toutefois, la liberté de la presse et de l’information restera incomplète tant qu’elle n’est pas accompagnée par la généralisation des services publics de l’information et leur proximité des citoyens, après l’ouverture des radios régionales dans toutes les wilayas du pays ; et tant que le professionnalisme et la formation des journalistes n’atteignent pas le niveau requis. Un domaine qui doit être réorganisé pour pouvoir répondre aux exigences du grand bond technologique en la matière ; ce à quoi nous espérons arriver dans un proche avenir.

Monsieur le président

Mesdames et Messieurs les députés

Le gouvernement mettra en œuvre, dans les prochaines années, une politique visant l’augmentation du taux de croissance tout en assurant la durabilité et le respect des normes environnementales, ainsi que l’amélioration du cadre de vie.

Dans cette perspective, le gouvernement poursuivra une politique macroéconomique et des reformes structurelles visant la réalisation d’un taux de croissance de 7% et maintenir l’inflation autours de 6% pour la période 2014-2017. Cette forte croissance sera réalisée grâce aux secteurs grands pourvoyeurs d’emplois et profitant à toutes les couches de la population, particulièrement les plus démunies. A cet effet, le gouvernement veillera sur le maintien des grands équilibres macroéconomiques en diminuant la dette publique qui ne devrait pas dépasser 70% du PIB jusqu’en 2017. Nous mettrons aussi en œuvre une politique de promotion de l’investissement étranger direct.

Nous espérons qu’à la fin de cette période, les investissements privés représenteront plus de 45% du PIB. D’autre part, le gouvernement fera tout pour diversifier l’économie afin qu’elle puisse être en mesure de limiter les dangers inhérents aux chocs exogènes et créer un climat propice à une croissance économique durable dans le cadre d’une économie ouverte et intégrée à l’économie universelle.

Dans nos priorités pour les prochaines années, un intérêt particulier sera donné aux reformes visant à améliorer le fonctionnement des mécanismes du marché, augmenter la productivité, et encourager l’émergence des industries de transformation, plus particulièrement les industrie agricoles ; en plus de la simplification des formalités de création des entreprises, du transfert de la propriété, de la flexibilité fiscale sur les entreprises et de l’accroissement de leurs recettes, sans oublier la création des conditions nécessaires pour l’intégration des secteurs des mines, des hydrocarbures bruts et de la pêche à l’économie nationale. Ce qui permettra la création de plus de valeur ajoutée et d’opportunités d’emploi.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
La construction, le développement et la généralisation d’infrastructures de base constituent un choix stratégique que l’état a préconisé dès le début du mandat présidentiel actuel. Le gouvernement poursuivra l’organisation et le développement du secteur de l’équipement et des transports, notamment les routes qui jouent un grand rôle dans la réalisation des objectifs du développement socioéconomique du pays, suivant un plan détaillé selon les objectifs fixés dans la politique sectorielle du transport pour la période 2011-2026.
Le programme de désenclavement des capitales régionales et l’intensification du réseau routier se poursuivra, afin de faciliter le transport en commun interurbain. Les efforts pour la construction des tronçons restants de l’axe nord-sud reliant les frontières algériennes et les frontières maliennes et sénégalaise continueront.

Les travaux de construction de plusieurs routes bitumées se poursuivent. Nous en citerons à titre d’exemple la route Atar-Tijikja ; Kiffa –Kankossa ; Ghayra-Barkewol ; Chagar-Male-Sawata ; Tiguend-Mederdra ; Noukchott –Rosso ; Fdérik- Ksayr Torchane ; Néma-Bassiknou ; Nouwamghar- Route de Nouadhibou ; Ammatt Lekariche- Amourj.

Nous continuerons à chercher le financement des routes dont les études ont été achevée, que sont : Tidjikja – Boumdeid en passant par El Ghiddiya ; Kankossa – Ouldyenjé – Boully ; Boully – Selibaby – Ghabou ; Sawata – Barkewol ; Amourj – Addel Begrou ; Mounguel – Elghabra – Boulahrath ; M’Boud – Lahrach – Barkeol ; Mounguel – Baskendy – Sawata ; Tintane – Ain Farba – Twil ; Iweïnat Zbil – Djiguenni ; Kaédi – Maghama, dont le tronçon Maghama Koundel été attribué. Le gouvernement a lancé un appel d’offre pour la construction du pont de Kamour ; les efforts sont déployés pour trouver le financement de l’autoroute Nouakchott – Boutilimitt, des routes Rkiz-Boutilimitt, Awjeft-Grarit livrass ; Akjoujt – Binnichab ; Nouadhibou ; du pont de Kankossa ; des routes Kiffa-Tamchekett-Aïoun et Nema-Walata.

Vu l’importance de l’entretien des routes, le gouvernement a signé avec l’établissement national de l’entretien routier (ENER) un contrat programme pour la période 2013-2015, en vertu duquel l’ENER assurera l’entretien de 3239 km de routes bitumées, plus 929 km de routes en terre améliorées ; et le gouvernement compte signer un nouveau contrat programme avec cet établissement pour assurer l’entretien de toutes les routes au niveau national.

Au niveau du transport aérien et grâce aux efforts énormes entrepris par l’agence nationale de l’aviation civile (ANAC) en matière de respect des normes internationales pour la sécurité des aéroports et de la navigation aérienne, notre pays a pu sortir de la liste noire et obtenir l’autorisation d’atterrir dans les aéroports européens. Les acquis en matière de sécurité aérienne seront consolidés à travers la formation de personnels et l’alignement des aéroports aux normes internationales ; la sécurité de la navigation dans l’espace aérien mauritanien sera renforcée aussi et un système de recherche et de secours aériens sera mis en place.

Le gouvernement compte également renforcer le partenariat avec le secteur privé en matière d’infrastructures, pour financer la construction et la gestion de grands ouvrages. Dans ce cadre, nous envisageons l’édification de l’autoroute Nouakchott- Boutilimitt, d’un quai pour les conteneurs au port autonome de Nouakchott et la généralisation de l’expérience pour englober ultérieurement les axes Boutilimitt-Aleg ; Nouakchott-Nouadhibou et Nouakchott-Rosso.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
La généralisation et la disponibilité de l’eau potable dans les milieux urbain et rural, et l’amélioration des services de l’assainissement resteront l’une des priorités constantes de l’action gouvernementale.

Dans ce cadre, la mise en œuvre de quatre grands projets pour le transport et la distribution de l’eau potable (Projet Dhar Nema et Aftout Echergui, Projet hydraulique des villes du Nord et le réseau de distribution à Nouakchott) permettra l’approvisionnement en eau potable de 14 départements et de plus de 600 villages dans l’est, le sud et le nord du pays ; et la couverture des besoins en eau des activités minières dans les régions du Nord. L’action se poursuivra par la généralisation et le renouvellement des réseaux d’adduction d’eau dans les grandes villes ; le développement et le renforcement des réseaux de distribution au niveau de 800 villages.

Nous comptons approvisionner la ville de Selibaby en eau potable à partir du fleuve et les villes de Guerou et Kiffa à partir de Voum Lighleïta. L’extension du projet Aftout Echergui englobera les zones qui ne sont pas couvertes par la première phase ; et la deuxième phase du projet « Dhar » permettra l’approvisionnement en eau des villes de la wilaya du Hodh Elgharbi.

La mise en œuvre de ce programme (dont le coût est estimé à 715 millions de dollars, en dehors du coût de l’approvisionnement des villes du nord) permettra l’atteinte, dans un proche avenir, d’un taux d’accès à l’eau potable de 80% de la population du pays. Et pour optimiser les ressources en eau douce, et dans le but de trouver des solutions durables au déficit chronique en sources d’eau potable, le gouvernement mettra en œuvre une stratégie efficiente basée sur la rétention des eaux de surface, par la construction de grands barrages et de digues, afin de retenir les eaux de pluies.

Sur le plan de l’assainissement, des réseaux seront mis en place dans les plus brefs délais dans les villes de Nouakchott, Nouadhibou et Rosso ; un programme sera mis en œuvre pour généraliser les services d’assainissement au niveau de 2150 localités dans les zones urbaines et semi urbaines, couvrant ainsi les besoins en services d’assainissement de 70% de mauritaniens.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Le gouvernement poursuivra ses efforts pour donner aux citoyens la possibilité d’accéder à un logement décent ; et à généraliser les services publics fondamentaux, des prestations administratives aux services sociaux, à travers la réorganisation des plans d’aménagement des grands centres urbains et la poursuite de la restructuration des quartiers précaires ; par la distribution de 127.997 terrains au profit des familles dans les villes de Nouakchott, Nouadhibou, Rosso, Kaédi, Zouerate, Binnichab, Tintane et Boutilimitt, la construction de plusieurs bâtiments administratifs et par l’amorce d’un programme d’aménagement effectif du territoire visant à regrouper les populations dans des zones spécialement aménagées à cet effet.

Dans ce cadre, l’encadrement de la sédentarisation et la création de nouvelles villes se poursuivront, ainsi que l’encouragement du regroupement des villages pour la mutualisation des ressources publiques. Le gouvernement a entamé cette année un programme ambitieux visant à construire 1.159 logements à Nouadhibou, et il sera élargi aux autres régions.

Nous poursuivrons l’élaboration des études générales sur les zones de regroupement potentiel au niveau national, après avoir terminé l’équipement des regroupements de N’Beikit Lahwach (Hodh Chargui) Termessa (Hodh El Gharbi) et l’achèvement des travaux et des équipements collectifs à Bouratt (Brakna) et la construction de 50 logements dans la nouvelle ville de Chami (Dakhlet Nouadhibou). Les travaux commenceront bientôt dans les ouvrages des regroupements de Boulahrath (Assaba), les infrastructures des regroupements de Addel Begrou (Hodh Charqui) et N’Dam Yalabé (Commune de Voum Lighleita) et l’achèvement de l’étude de regroupement de Dar El Avia (Brakna) et Techtaya (Trarza).

Se poursuivront aussi l’élaboration des outils d’aménagement du territoire, le programme de décentralisation, la construction des locaux régionaux pour toutes les administrations, le transfert des établissement à l’intérieur du pays, la dynamisation des structures régionales, départementales et locales du programme de dénomination des lieux (toponymie), l’opérationnalisation de la zone franche de Nouadhibou, le développement du partenariat avec les promoteurs immobiliers internationaux ; la réalisation d’une étude sur le logement collectif et une autre sur les mécanismes de financement du logement ; ainsi que la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’habitat, le programme de construction de logements sociaux, l’aménagement et la vente de terrains, la dynamisation du fonds d’appui au logement et l’achèvement de la restructuration des quartiers périphérique précaires

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
La nouvelle stratégie pour le développement du secteur rural accorde la priorité à la production animale et au renforcement des capacités et de la recherche dans ce domaine. Elle vise à améliorer la gestion des catastrophes naturelles pour atténuer leurs effets, et l’accès des populations à la nourriture appropriée aussi bien en quantité qu’en qualité. Le but étant d’inverser la balance commerciale alimentaire par le développement d’une production nationale compétitive et l’amélioration de l’accès des producteurs aux marchés, en s’appuyant sur deux fondements essentiels qui sont l’investissement et la solidarité. Et dans le cadre des efforts du gouvernement visant à créer un réel bond économique au niveau du secteur irrigué, à travers l’aménagement de nouvelles terres cultivables, le Président de la république a lancé en mars dernier un projet d’excavation d’un canal de 50 kilomètres à partir du fleuve vers le nord.

Nous travaillerons particulièrement à la promotion de l’élevage en augmentant le taux de couverture de la production nationale en lait et ses dérivés pour atteindre 60% des besoins du marché local ; à la valorisation de la production de viandes rouges en prenant les mesures nécessaires pour l’exporter aux pays de la sous région et par l’amélioration de la production de peaux tannées. Nous comptons par ailleurs atteindre l’autosuffisance en viande de volailles et en œufs dans les plus courts délais.

Au niveau de l’agriculture, nous projetons la réalisation de l’autosuffisance en riz et en céréales traditionnelles, l’intensification de la culture du blé pour couvrir près de 40% des besoins de consommation des citoyens à moyen terme, l’accroissement de la production maraichère nationale pour couvrir 65% des besoins à court terme et l’introduction et le développement des industries agricoles (sucre et huiles) afin de remplacer 67% des importations de sucre par une production locale.

Le gouvernement poursuivra la protection et la promotion des unités industrielles nationales ; nous mettrons en place, dans ce sens, une stratégie permettant aux investisseurs nationaux et étrangers l’installation d’unités industrielles et la simplification des procédures dans ce domaine. Les grands projets que conduit le gouvernement pour fournir l’électricité, l’eau, la main d’œuvre spécialisée, les routes et les ponts participeront à la création de conditions préférentielles pouvant attirer davantage d’investissements dans le domaine de la production industrielle.

Et avec la sécurisation continue de nos frontières, nous serons en mesure de rendre à la destination touristique mauritanienne le niveau permettant à ce secteur d’avoir une nouvelle impulsion, après l’arrêt qu’il a connu ces dernières années.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Conformément à notre volonté d’assurer un développement harmonieux à notre pays, nous poursuivrons les efforts énormes consentis actuellement pour disponibiliser l’électricité en quantité suffisante pour impulser la production ; et pour la mettre à la portée des citoyens. Les travaux dans la station hybride 180 MW qui fonctionne avec le gasoil et le gaz ont atteint des phases avancées, sa réception doit se faire à la fin de cette année. Cette station, ajoutée à une autre fonctionnant avec le gaz d’une capacité de 120 MGW, constituent la première phase d’un grand projet visant la production de 700 MGW d’électricité grâce au gaz naturel.

Dans ce même sillage, le gouvernement a lancé le projet d’interconnexion électrique à haute tension entre Nouakchott et Nouadhibou, et entre Nouakchott et Toubine au Sénégal, dans le but d’exporter la surproduction vers l’espace de l’OMVS.

Les énergies renouvelables ont atteint aujourd’hui 25% de la production énergétique totale du pays grâce à l’exploitation de la station solaire Cheikh Zayed, au début de 2013 d’une capacité de 15 MW et la station hydroélectrique de Félou, d’une capacité de 20 MW. Le niveau du mix énergétique doit être de 30% avant la fin de 2015, après l’achèvement prévu à la fin de cette année, des travaux dans la station éolienne au sud de Nouakchott d’une capacité de 31.5 MW.

Dans le cadre de l’électrification du Hodh Chergui, il est envisagé la création de deux stations hybrides, l’une à Néma, l’autre à Addel Begrou d’une capacité de 6 et 4 MW successivement, pour assurer le pompage de l’eau à partir de deux nappes : Nbeika au Nord et Boughla au Sud. L’électricité sera transportée par deux lignes dans la zone des deux Hodh, la première ligne Néma – Achemim, est longue de 126 km, la seconde Néma – Amourj – Addel Begrou est longue de 135 km ; tous les villages par lesquels passeront ces lignes seront approvisionnés en électricité. Les travaux commenceront incessamment dans la station hybride de Kiffa d’une capacité de 05 MW et l’interconnexion sera faite avec le réseau Kiffa – Sélibaby.

Au niveau d’Aftout Chergui, un projet hybride de production de l’électricité à Foum Lighleita est en cours de préparation.
Dans le domaine des mines et du contrôle minier, des équipes régionales de la police minière ont été créées. Les inspections et les contrôles continus s’opèrent constamment sur les exportations de Tasiast et MCM. Un plan détaillé d’inspection et de contrôle des licences minières et des carrières est en cours d’exécution. Le gouvernement poursuivra, dans le domaine de l’exploitation minière, son action en terme de respect dee l’environnement; au niveau de la mauritanisation des emplois et l’augmentation des recettes provenant des mines.

Le programme de prospections et de recherches pétrolières se poursuit en on shore et en off shore ; et en perspective du démarrage de la station électrique de 300 MW, l’activité se concentrera sur la construction des infrastructures de production et de transport du gaz à la station d’accueil dont la fin des travaux est prévue avant la fin de l’année 2014.
Dans le domaine des hydrocarbures, le gouvernement poursuivra le raffermissement de son rôle de régulateur pour assurer l’approvisionnement durable, la qualité du produit et la saine concurrence entre les acteurs.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Etant donné que le développement et la modernisation du secteur de la pêche et l’augmentation de son rendement sur l’économie nationale sont un objectif principal constant dans l’action du gouvernement, le profit maximum des citoyens de ce secteur et son apport dans la lutte contre la pauvreté resteront aussi un objectif fondamental pour nous.
Dans ce cadre, le gouvernement s’investie dans le développement et la modernisation des moyens de congélation et de stockage pour que les citoyens dans tous les coins du pays puissent avoir du poisson et parviennent à l’intégrer dans leurs traditions alimentaires. En appui à cette politique, un port de pêche artisanale est en cours de réalisation à Tanit et une société de construction des bateaux à Nouadhibou.
La société nationale de distribution des poissons est créée et doit mettre en place un plan de stockage et de distribution du poisson sur l’ensemble du territoire national, pour le mettre à la disposition des citoyens et particulièrement les plus démunis. Dans le même sens, de grandes unités de stockage d’une capacité de 500 tonnes seront construites respectivement à Nouadhibou, Nouakchott et Kiffa ; des unités moyennes de stockage seront mises en place dans toutes les Moughataa. Les opérations de distribution ou de vente des poissons à des prix symboliques (50 um le kilogramme) se poursuivront dans le cadre du programme « Emel ».

La construction et l’habilitation des infrastructures de pêche, la promotion des services de la pêche traditionnelle la valorisation de sa production avec le début des travaux du port de Tanit ; la création d’un quai pour la pêche côtière au km 144 sur la route Rosso- Nouakchott se poursuivront.

Le gouvernement travaillera sur l’élaboration d’une nouvelle convention de pêche avec l’union européenne conservant les acquis de la convention actuelle et accordant une plus grande importance à la valorisation de la valeur ajoutée du secteur en augmentant le niveau de débarquement dans les ports nationaux.

Le gouvernement penche sur la réalisation d’un projet pour la protection de la ville de Nouakchott contre la montée de la mer et de la nappe phréatique provenant de la stagnation et à l’accumulation des eaux usées et des eaux de pluies. Le projet démarrera cette année par l’élaboration d’une étude à la lumière de laquelle se définiront la forme de la protection et les domaines d’intervention. D’autre part l’état à fait de la protection de l’environnement et du développement durable l’un des fondements de sa politique de développement en intégrant la dimension environnementale dans toutes les politiques sectorielles.

Dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnelle et afin d’améliorer la qualité et les services de l’enseignement supérieur, le gouvernement a procédé à la construction d’un complexe universitaire presque achevé, comportant plusieurs facultés, une bibliothèque et un restaurant universitaires, des logements pour les étudiants d’une capacité de 4000 lits et des bâtiments administratifs. L’université d’Aïoun pour les sciences islamiques est ouverte et l’état a créé des lycées d’excellence et de grandes écoles spécialisées parmi lesquelles l’école des ingénieurs d’Aleg, l’école des mines d’Akjoujt et l’école supérieure pluridisciplinaire de Nouakchott ; il a aussi redynamisé et restructuré l’école d’administration, de la magistrature et de la presse et lui a confié la mission de formation des administrateurs, des magistrats et des journalistes du pays.

Bien que des progrès importants ont été réalisés dans ce domaine, nous demeurons persuadés que notre système éducatif demande plus de reforme substantielles pour recouvrer sa crédibilité et répondre aux exigences et aux besoins du marché professionnel.

Pour rompre définitivement avec le passé, le gouvernement s’attèlera à la mise en œuvre de sa stratégie visant la promotion et la généralisation d’un enseignement de qualité, l’amélioration de son rendement interne et externe, le développement de la gestion de la gouvernance et l’offre de formation, la promotion de l’excellence et la garantie de l’égalité des chances.

S’agissant de la promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et sa dynamisation effective, le gouvernement œuvrera pour sa restructuration et son orientation vers les grandes questions du développement. Une stratégie de la recherche scientifique a été définie suivant les domaines prioritaires pour les cinq prochaines années.

Le défi majeur que nous devons tous relever consiste à asseoir un système éducatif intégré et orienté vers les objectifs du développement socioéconomique du pays. Ce travail commence par l’attention capitale qu’on doit donner à l’enseignement de base en tant que fondement sur lequel repose tout notre système pédagogique, ainsi que la lutte contre la déperdition scolaire due à la précarité dans les familles. Pour soutenir cet effort, des cantines scolaires doivent être ouvertes dans les capitales communales, assurant la continuité de l’enseignement des enfants des couches pauvres et leur préparant les conditions de la réussite scolaire et de l’épanouissement. Nous œuvrons pour avoir une école au sein de laquelle cohabitent toutes les composantes de notre société dans une synergie où disparaissent les différences et fusionnent les diversités. Nous accorderons une importance particulière, et d’une manière plus efficiente, à l’enseignement des enfants des « ADWABA » et des quartiers pauvres. Nous envisageons l’atteinte d’un taux de 40% de réussite dans les examens du baccalauréat (ce taux représente la moyenne dans la région). Nous continuerons l’action d’adaptation des programmes d’enseignement et de formation aux besoins du marché du travail.

Notre engagement pour la préservation de notre clémente religion, sans excès ni extrémisme, et garantir l’accomplissement des obligations religieuses suivant les pratiques multiséculaire de nos sociétés musulmanes, oblige le gouvernement à intervenir efficacement pour éviter toutes les dérives.

Conformément à cet objectif, le gouvernement a défini comme priorité la formation des imams, l’appui et la promotion des mahadras, l’accompagnement de leurs élèves pour faciliter leur intégration au sein des structures de l’enseignement supérieur et leur insertion dans le marché de l’emploi. Des centres islamiques de formation moyenne ont été ouverts dans toutes les régions, l’université islamique d’Aioun a démarré et dispense un enseignement complet et moderne des sciences islamiques et la promotion de la pensée et l’économie islamiques. L’Institut supérieur des études et recherches islamique (ISERI) continue d’assurer sa mission de formation des étudiants dans divers domaines. L’Etat a engagé une large réflexion et des débats autour de l’islam et de la dialectique de la modération et l’extrémisme dans la compréhension et le comportement. Des symposiums internationaux ont été organisés à ce propos ; nous en citons celui ouvert par le Président de la République en janvier 2010 sous le thème : « pour une vraie compréhension de l’islam ».

Au cours des cinq dernières années, le gouvernement a accordé un intérêt particulier à la formation et à l’encadrement des imams et l’amélioration de leurs conditions de vie ; la construction de 20 nouvelles mosquées et, pour la première fois dans l’histoire du pays, elles sont construites sur financement de l’Etat ; ainsi que le recrutement de 800 imams qui perçoivent des salaires mensuels sur le budget de l’Etat, ce qui coûte 749 millions annuellement.

Afin d’améliorer les conditions des instructeurs dans les mahadras, 104 nouveaux parmi eux bénéficient d’un traitement mensuel sur le budget de l’Etat représentant une enveloppe annuelle de 67 millions.

L’appui aux organisations et aux groupements de jeunesse, à travers l’édification de plus d’infrastructures de jeunesse et de sport, sera renforcé. Nous projetons, dans ce cadre, la construction de maisons de jeunes et d’infrastructures sportives dans toutes les Moughataa du pays, et la poursuite de l’encadrement et de soutien de l’ensemble des acteurs dans ce domaine.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Le gouvernement, agissant pour l’accélération du développement socioéconomique du pays, renforcera davantage les grands efforts entrepris pour la diversification des filières au sein des écoles et des centres de formation professionnelle, afin de les adapter aux exigences du marché de l’emploi. Il multipliera le nombre d’établissements de formation technique et professionnelle en les diversifiant pour répondre aux exigences de la formation et des besoins du marché de l’emploi. Une attention particulière sera accordée dans ce sens aux élèves qui n’ont pas réussi les examens du baccalauréat.

Au niveau de la Fonction Publique et des politiques de travail, le gouvernement agira suivant deux axes fondamentaux : la modernisation de l’administration et la révision de la politique générale en matière de fonction publique, de l’administration du travail et de la prévoyance sociale. Cela s’effectuera suivant deux niveaux : le développement des capacités humaines, la reforme de la fonction publique et l’égalité des chances pour l’accès aux fonctions publiques et le rapprochement de l’administration des usagers. Le deuxième axe est celui du développement de l’administration du travail, la redynamisation des services régionaux, la mise en application du programme de restructuration de la sécurité sociale, la généralisation des services d’information, l’appui au dialogue entre les partenaires sociaux, l’adoption des solutions consensuelles dans les conflits du travail et l’amélioration des prestations de la médecine du travail.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Avant 2009, le secteur de la santé était dans une situation très difficile caractérisée par le manque de moyens, l’insuffisance aigue en infrastructures d’équipements médicaux et en ressources humaines. En comparant cette situation à celles des pays africains subsahariens, nous réaliserons clairement combien notre secteur est déficitaire en ressources humaines. Les statistiques montrent que pour 10.000 habitants nous ne disposons que d’un seul docteur et six aides médicaux, alors que la moyenne dans les pays du sahel est de deux docteurs et 11 aides médicaux pour le même nombre d’habitants. Le gouvernement s’est vite attelé au changement de cette situation et ce à travers des axes principaux : la construction d’infrastructures, d’hôpitaux et de centres médicaux (les hôpitaux de Nouadhibou, Kiffa, Selibaby, Nema, Rosso, le centre d’oncologie et l’hôpital mère et enfant de Nouakchott) et l’acquisition des équipements médicaux nécessaires (appareils d’échographie, IRM, scanners, unités d’hémodialyse, blocs opératoires) ; en plus de la formation des ressources humaines (infirmiers et aides médicaux) dans les écoles de santé de Rosso, Selibaby et Nema ; et le recrutement de tous les docteurs et infirmiers se trouvant au pays. Au total 3344 fonctionnaires ont intégré le secteur de la santé ces cinq dernières années, en plus de la contractualisation avec 54 docteurs étrangers.

Pour garantir l’accès aux services médicaux et hospitalier, le gouvernement mettra en œuvre dans les trois prochaines années une politique sanitaire efficace qui réduira le taux de mortalité chez les couches vulnérables, et facilitera l’accès aux services fondamentaux de santé à tous les citoyens quels que soient leurs niveaux de vie leur résidence. L’état adoptera un système de santé efficient et participatif à la portée de tous les mauritaniens en accordant une attention particulière à la participation collective et la responsabilité interactive, suivant le principe de contrats fructueux multidimensionnels avec les institutions hospitalières.

En matière de protection sociale, l’état poursuivra la prise en charge gratuite de tous les malades démunis au niveau des hôpitaux nationaux, la gratuité de la prise en charge sanitaire des malades nécessitant des soins à l’étranger, l’allocation d’aides sociales aux familles pauvres et aux malades atteints d’insuffisance rénale et du cancer dans le centre national d’oncologie. La stratégie nationale de la protection sociale sera vite opérationnalisée. Dans ce cadre, l’attention accordée aux enfants, et particulièrement les enfants handicapés, sera renforcée et les programmes ciblés d’appui aux femmes (particulièrement dans les zones rurales), leur insertion dans l’activité économique, leur formation pour résorber les écarts ; et la mise en application du code de la famille se poursuivront.

Le gouvernement procédera à la mise en œuvre d’une politique efficace pour faire face aux catastrophes naturelles comme les inondations, le déficit pluviométrique et les feux de brousse. Un fonds spécial pour le faire face aux catastrophes sera mis en place ; et un nouveau mécanisme sera adopté pour permettre une intervention immédiate et efficace. Poursuivant les efforts de développement et dans le soucis de garantir la distribution équitable des ressources nationales, le gouvernement emploiera tous les moyens possibles pour assister les couches les plus vulnérables dans le but d’améliorer leurs conditions de vie, pour créer davantage d’emplois et généraliser les services fondamentaux, afin de limiter la pauvreté et asseoir la justice sociale.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Nous vous avons présentés les réalisations partielles des efforts continus engagés par le gouvernement au cours de cinq dernières années, pour la mise en œuvre des axes principaux du programme électoral du Président de la république. Ces efforts continueront, sans relâche, pour achever dans les délais les projets en cours d’exécution et engager d’autres nouveaux projets structurants, dans le but d’améliorer encore plus les conditions de vie des populations et de continuer notre lutte acharnée contre la pauvreté.

Parmi nos plus importantes réalisations, le renforcement du cadre institutionnel de toutes les composantes organisationnelles, humaines et logistiques de la gouvernance démocratique ; ce qui nous a permis d’organiser des élections législatives et municipales d’une manière transparente et démocratique. Les conditions sont aussi réunies aujourd’hui pour parachever le processus démocratique. Nous sommes en train de préparer les prochaines échéances présidentielles en offrant les meilleures conditions pour leur bonne organisation et pour qu’elles soient un nouveau point de départ qui nous permettra de dépasser toutes les polémiques électorales et pouvoir consacrer et concentrer tous nos efforts pour le développement de notre pays.

D’autre part, les réalisations consécutives au renforcement des infrastructures et leur généralisation au niveau de toutes les Moughataa ce sont poursuivies, couvrant aussi les domaines du désenclavement, d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la santé et à l’éducation. Les efforts en matière de sécurité, de stabilité, de protection des frontières, de promotion des investissements et de raffermissement des relations traditionnelles de l’Etat mauritanien avec tous les Etats frères amis.

Les constantes qui ont distingué le début du mandat de Monsieur le Président de la république ont été scrupuleusement suivies, surtout en ce qui concerne l’appui continu aux couches pauvres et marginalisées et la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle qui ont permis le recrutement de milliers de jeunes chômeurs.

Monsieur le président
Mesdames et Messieurs les députés
Nous sommes à quelques semaines des prochaines élections présidentielles ; et le programme électoral de Monsieur le Président de la république s’est incontestablement concrétisé sur le terrain.

La Mauritanie nouvelle est la Mauritanie de la souveraineté, de la stabilité, de la réalisation des grands chantiers, de la justice, de la lutte contre la gabegie, de la réponse aux besoins des pauvres et des marginalisés et de la promotion des libertés individuelles et collectives.
L’action du gouvernement se poursuivra pour conserver et consolider ces acquis dans l’espoir de réaliser des progrès considérables qui conduiront notre pays à plus d’émancipation, d’épanouissement et de développement 

 

 

Source : AMI

 

 

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