Le bureau du Collectif des Victimes de la Répression (COVIRE), reçu au palais présidentiel

Ould Abdel Aziz a reçu en audience au palais présidentiel, le bureau du Collectif des Victimes de la Répression (COVIRE) conduit par son président, M. Sy Abou Bocar, dimanche passé.
 

 

Rien n’a filtré de leur entretien mais au sortir de cette audience, M. Sy Abou Bocar a fait une déclaration à l’Agence Mauritanienne de presse pour dire que « la rencontre a permis à la délégation qui a regroupé toutes les associations des victimes de poser l'ensemble des problèmes et des questions qui les intéressent, précisant que ces problèmes ont trouvé auprès du Président de la République une oreille attentive ». Il a ajouté : « Nous pouvons dire à l'opinion publique nationale et internationale que cette rencontre a constitué pour nous une occasion de passer en revue tous les problèmes posés par nos différentes associations ». « Nous sortons de cette rencontre avec une grande satisfaction et nous pouvons dire aussi que cette question que nous posons dans le cadre du passif humanitaire, comme l'a dit le Président de la République et nous affirmons nous aussi cela, s'inscrit dans le cadre de notre attachement total à l'unité nationale », a-t-il conclu.

Il est à noter que cette rencontre a lieu alors que des forces de police avaient violemment dispersé hier une marche de commémoration organisée par des partisans de TPMN et qu'une autre marche des ex réfugiés s'est ébranlée de Boghé en direction de Nouakchott.

Cela dit, qu’est-ce qui fait bouger ce collectif composé d’hommes et de femmes en quête permanente d’une justice qu’on leur refuse ? Bien vrai que le 10 novembre 2008, que le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de l’Etat et président du Haut Conseil d’Etat qu’il était alors, avait fin de convaincre les plus sceptique sur sa volonté manifeste à l’époque, à instaurer un climat serein pour le renforcement de l’unité nationale. Toutes les victimes civiles et militaires avaient salué en son temps le courage et la détermination du Général pour la concrétisation de certaines recommandations formulées au cours des Journées de Nationales Concertation et de mobilisation pour le retour des déportés et le règlement du passif humanitaire, de Novembre 2007, et retenues dans les conclusions des Etats Généraux de la Démocratie en Décembre 2008 – Janvier 2009. Le discours tenu à Kaédi, la prière nationale aux morts effectuée le 25 Mars 2009, sont autant de signes de reconnaissance à l’endroit des victimes qui ont été confrontées durant près de deux décennies au déni.

Malgré toutes les difficultés qui jalonnent le chemin de la résolution de ce dossier du Passif Humanitaire, le Collectif des victimes de la répression (COVIRE), garde toujours espoir d’arriver à résoudre les problèmes qui jalonnent son chemin. Pour preuve, le 25 mars dernier dit journée de la réconciliation nationale, a été une fois de plus, l’occasion pour son président entouré de ses différents collaborateurs, de se prêter à la difficile appréciation du bilan des actions et mesures entreprises par l’Etat mauritanien, pour assurer un succès maximal dans le règlement du passif humanitaire, de sorte à baliser le terrain devant une véritable réconciliation entre les différents fils de ce pays, même si parmi les victimes profondément marquées par les douloureux événements des années de braise, certaines, malgré leur pardon, ne pourront jamais oublier. Ce bilan mi-figue, mi-raisin de la Coordination des Organisations Victimes de la Répression en Mauritanie (COVIRE) trouve toute sa signification dans le discours tenu en ces circonstances par le président de la coordination Sy Abou Bocar, dans lequel il passe en revue les doléances satisfaites et celles non encore entamées, déplorant ce qu’il a appelé la lenteur dans le traitement du dossier en cours.

Dans son allocution, Sy, qui n’a pas manqué de féliciter vivement tous ceux qui ont contribué au démarrage concret du Passif humanitaire dont le « Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz », à l’implication de la coordination à l’amont et à l’aval dans la conception du dossier du Passif humanitaire, appelant également toutes les bonnes volontés à accompagner le parachèvement du processus. Notons qu’il y a quatre ans révolus, COVIRE et le HCE nouaient un partenariat pour le règlement consensuel du passif humanitaire destiné à tourner définitivement une page sombre de l’histoire alambiquée du pays. En exécution du Protocole d’Accord signé le 24 Mars 2009, le président de la république avait reconnu courageusement et officiellement les exactions commises sur la communauté négro-africaine avant d’organiser une prière aux morts sous un soleil d’aplomb, demandant le pardon pour le mal qui a été fait et prenant l’engagement solennel à régler le passif humanitaire. Devant des centaines d’habitants de cette localité, Mohamed Ould Abdel Aziz dira : « Je vais panser les plaies béantes .Aucune indemnisation, aucun compromis n’équivaudra jamais à une vie humaine. L’être humain est irremplaçable dans son milieu. Pour les veuves et les orphelins, nous compatissons du fond du cœur. Nous sommes là, pour mettre fin aux souffrances du peuple quelque soit leur nature. ». Et enfin, il a institué le 25 Mars comme journée nationale de la réconciliation. Dans ce discours, écouté dans toute la vallée meurtrie par des années de répression, le Président dira : « Grâce à notre attachement à notre religion musulmane et à notre foie en allah , la raison et la sagesse avaient toujours fini par nous réconcilier avec nous- mêmes ».

C’est ainsi que l’espoir renaît chez toutes les victimes. Pour entamer le processus de règlement de ce douloureux passif, sur la base des doléances des victimes, la commission chargée de ce dossier, avait procédé à l’étude des cas des veuves et ayants droits qui a abouti à la signature d’un accord cadre prescrivant un certain nombre de mesures pour atténuer les souffrances des bénéficiaires. A l’issue de la satisfaction de toutes ces doléances, COVIRE s’engageait à l’organisation de manifestations pour sceller (fêter) la réconciliation.

Diop Moussa

 

Source :Le Quotidien de Nouakchott

 

 

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