« Abdel Aziz réélu, l’opposition ne reconnaît pas le résultat »

Comme prévu, depuis que la fin du premier mandat quinquennal à commencer à s’approcher inéxorablement, dès 21 heures, un samedi soir de juin ou de juillet 2014, à une heure tardive, les supporters du président-candidat Abdel Aziz à sa propre succession, célébreront bruyamment la victoire en défilant dans les rues de Nouakchott.

C’est de la fiction politique diront certains, à la différence d’autres, très nombreux encore pris dans le suspens du prodige présidentiel survenu vendredi dernier en Algérie.

Un vieux candidat à la magistrature suprême, incapable de se tenir sur ses deux pieds pour voter, se fait pousser sur son fauteuil roulant jusqu’à l’urne, rendant omniprésent à l’esprit des mauritaniens ce scénario qui a de fortes chances de se reproduire demain chez nous, avec un chef d’Etat, plutôt debout, dynamique, et jeune qui a encore du fil à revendre.

L’élection hier du président Algérien a été beaucoup décryptée par les observateurs mauritaniens comme une prouesse politique du vieux Bouteflika entièrement réussie grâce au système qu’il a installé depuis sa première élection aux commandes de cette puissance arabe et africaine, il y a de là quelques décennies, à une époque où il était le messie d’une Algérie prise en tenaille par les relents d’une guerre civile.

« Même si comparaison n’est pas raison », les partisans de Ould Abdel Aziz, le Président mauritanien sont convaincus que leur candidat sera plébiscité en juin prochain, du fait de son actif politique à la tête du pays pendant ces cinq dernières années où à leur avis il avait trouvé la Mauritanie au bout de l’abime.

Pour ces partisans, comme leurs fidèles militaires et civils de Bouteflika, il faut entretenir les réalisations, poursuivre les réformes, maintenir le pays dans la bonne voie dans laquelle il est engagé pour aller de l’avant sans jamais accepté d’autres alternatives capables de le basculer dans le néant.

Un droit de rêver pour les sympathisants du Président mauritanien qui est réalisable, si l’on se réfère à plusieurs indicateurs, permettant de lire l’avenir politique à court et moyen terme.

Le dialogue inter mauritanien est au point mort, créditant une présidentielle à venir où l’homme fort de Nouakchott n’aura pas à rivaliser de grosses pointures.

C’est d’autant vrai que le FNDU aurait finalement accepté de ne pas s’opposer à la convocation du collège électoral qui devra intervenir demain 21 avril, pour la présidentielle de juin prochain, pour laquelle ce collectif de partis, de syndicats et d’acteurs de la société n’est pas bien préparé face à un challenger puissant à tous les égards.

C’est aussi certain, avec ces précisions du Président mauritanien faites récemment sur les antennes d’Euronews, dans lesquelles il donne clairement le ton sur ses ambitions pour les années à venir.

Evoquant la peur de ses opposants à la présidentielle de 2009 de la défaite, Ould Abdel Aziz dit : « les neuf candidats qui n’ont pas eu la chance, qui n’ont pas eu la dernière fois la chance de passer, se sont sentis frustrés et se sont dits que les élections n’ont pas été transparentes. Mais c’est toujours comme cela.

On n’est pas satisfait. Mais à eux de se présenter aux prochaines élections en juin, qui seront des élections transparentes comme les élections passées ».

Et d’ajouter en réponse à une question sur son grand optimisme d’être réélu : « Je suis optimiste pour mon pays. Dans mon pays, la démocratie est en train de s’ancrer aussi bien dans les esprits de gens que dans le pays ».

Des précisions qui attestent un alignement du pouvoir mauritanien à la stratégie de son frère algérien, avec une continuité dans la stabilité, mettant l’accent plus sur la sécurocratie que sur la démocratie.

 

Md O Md Lemine

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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