La nuit du 30 novembre 1990, la tension était palpable à N’Djamena, la capitale du Tchad. Le président Hissène Habré, qui s’était emparé du pays par la force huit ans plus tôt, était toujours au pouvoir mais l’étau se resserrait.
Les rebelles affluaient vers la ville à bord de pick-up Toyota sur lesquels des mitrailleuses avaient été installées. Les véhicules débordaient de soldats, protégés de la poussière et du sable par leurs turbans, armés jusqu’aux dents et hurlant durant toute leur turbulente traversée du désert tchadien. Equipés et financés par la Libye, ils avaient parcouru le Tchad depuis leur basebase