Le dialogue politique en salle de réanimation !

« Le dialogue est mort ! vive le dialogue ! ». Voilà un portrait qui correspond parfaitement à ces concertations mauritano-mauritaniennes éphémères qui n’existent que de nom, auxquelles on fait régulièrement tous les festins possibles pour les crédibiliser aux yeux de l’opinion nationale et internationale.

Des rapprochements qui finissent par émerger leur partie invisible, qui conduisent de nouveau les protagonistes se regarder en chiens de faïence, incapables de s’entendre sur l’essentiel.

La dernière recetterecette en la matière est sans doute cet apaisement temporaire concocté en pleine décrispation politique entre les différents pôles, visant à s’entendre d’abord sur les modalités des pourparlers à venir avant le démarrage de discussions sincères.

Très beau pour croire réellement à une fin imminente et définitive de la crise politique, puisque le temps de mettre en place de manière concertée l’agenda des négociations, le pays entrera pleinement et irréversiblement en période préélectorale pour le choix du futur Président de la République.

L’instinct de conservation du pouvoir en place aidant, conjugué à la non préparationpréparation cruelle des opposants à une bataille électorale décisive qui profile à l’horizon, prête sur tous les plans constitutionnel, logistique, moral et politique pour une majorité dominante, finiront par conduire le pays à se diriger vers la tenue de la présidentielle de juin dans les délais initialement prévus par la Ceni au 21 juin, en faisant abstraction de ses défauts.

En effet, la principale insuffisance qui pourrait réellement affecter les futures élections présidentielles, est l’absence d’un dialogue politique. Une lacune qui n’est pas inédite pour revêtir des attitudes de tolérance, dés lors où les principaux partis de la COD qui ont boycotté les dernières élections législatives et municipales avaient finalement reconnu les résultats de ces scrutins.

L’accord conclu jeudi dernier entre le pouvoir et l’opposition pour s’entendre sur les modalités du dialogue politique ne serait dont qu’une prescription faite à un malade condamné qui agonise dans une sallesalle de réanimation, attendant de rendre l’âme d’un moment à l’autre.

Après l'échec d'une première réunion le 2 avril dernier, opposition, majorité et gouvernement sont parvenus, indique-t-on à s'entendre sur un ordre du jour de trois points pour le dialogue à venir, qui doit permettre la tenue d'une élection présidentielle consensuelle en juin prochain.

Il s’agit d’abord de mettre en place des mesures nécessaires pour instaurer un climat de confiance, d’établir les garanties à instaurer pour des élections transparentes et consensuelles et enfin d’adopter un calendriercalendrier pour mettre en place ces garanties.

Un ordre du jour qui rappelle à bien des égards l’accord de Dakar de juin 2009 dont les clauses n’ont jamais vu le jour et que le pouvoir avait optimisé l’instrumentalisation pour ramener la normalité constitutionnelle à l’époque et pour mettre main basse sur les institutions constitutionnelles au terme d’une élection présidentielle où les opposants les plus réputés ont enregistré des scores catastrophiques, de loin sans commune mesure avec leur considérable popularité.

Cette nouvelle trêve pour aboutir à un dialogue laisse ainsi planer le doute sur un planplan « B » mis en place par le pouvoir pour rééditer l’exploit électoral de 2009 en activant les mêmes procédés appliqués aux clauses de Dakar aux fameux points de l’ordre du jour.

Une technique qui marche bien et qui créditant le Président sortant d’un plébiscite, pour un second mandat déferlera des milliers de personnes sur les grilles du palais pour témoigner leur bénédiction au succès du nouveau ancien locataire.

C’est cela la volonté forcée du peuple contre laquelle rien ne peut s’opposer, ce sera le fait accompli auquel l’opposition n’aura plus que ses larmes pour pleurer une fois encore ses entêtements.

 

Md O Md Lemine

 

Le Rénovateur Quotidien

 

 

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