En 2009, il y a eu élections. Il y a eu dialogue, difficile certes mais dialogue quand même. L’opposition a menacé de boycotter, puis a finalement participé aux élections. Pendant qu’elle tergiversait le pouvoir faisait campagne et on connait la suite. En 2013, il y a eu aussi élections. Législatives et communales celles là. Il y a eu re-dialogue.
Pendant que l’opposition hésitait le pouvoir faisait encore campagne. Cette fois-ci il y a eu boycott (d’une partie de l’opposition) et on connait encore la suite. Le pouvoir est toujours au pouvoir et l’opposition s’oppose toujours.
Voila que maintenant encore on va aller aux élections, pour la plus haute magistrature du pays. On dialogue encore, on parle de boycott encore,… et on peut imaginer la suite.
On prend les mêmes et on recommence, et les mêmes causes vont produire les mêmes effets. C’est à croire que nos hommes politiques ne tirent pas les leçons du passé.
En général, les milieux qui se targuent d'appartenir à l'opposition, sont des nébuleuses d'éléments disparates composées d'anciens détenus politiques, de barons aigris de l'ancien régime (du gouvernement, de l'administration, des syndicats…), de technocrates d'organisations internationales, de taupes plantées dans les milieux dissidents, de nouvelles générations d'apprentis politiciens, de journalistes, d'agitateurs estudiantins à buts mal définis etc.
Ces gens de l'opposition ne prennent pas la peine de réfléchir individuellement ou collectivement aux problèmes politiques, économiques, sociaux, culturels, philosophiques, moraux et autres auxquels ils sont confrontés dans le nouvel environnement national et mondial.
Ils ne définissent ni les politiques, ni les programmes alternatifs à mettre en œuvre, et ne se demandent pas d'où leur viendront les ressources financières dans un monde en profonde crise.
Les luttes d'influence, les chocs d'ambitions irréconciliables, la démagogie et l'irréalisme de certaines déclarations et de certains des mots d'ordre qu'ils lancent, figurent parmi les autres manifestations de l'inexpérience politique des opposants. Les dirigeants, les cadres ont des attitudes politiques qui reflètent naïveté et ignorance.
C'est ainsi que, par exemple, pour protester contre la loi électorale jugée conçue sur mesure pour favoriser le parti au pouvoir, les partis de l'opposition ont recours à la pratique de la chaise vide. Dans d'autres situations, ils donnent l'impression d'attendre la solution des chancelleries étrangères.
Ces comportements dénotent de l'incompréhension de certaines règles et réalités du jeu démocratique. La démocratie est le résultat d'un processus long, permanent, qui s'intègre et se reflète dans tous les autres aspects du vécu individuel et collectif des citoyens.
La démocratie résulte des efforts et de la lutte des citoyens eux-mêmes et non de la volonté de forces extérieures quelles que soient les bonnes dispositions de celles-ci vis-à-vis d'une ou de toutes les parties en compétition.
En démocratie, la partie gagnante est celle qui utilise au mieux de ses intérêts, les règles universellement reconnues des jeux démocratiques.
Dans une consultation électorale par exemple, la victoire ou l'échec dépendent de la loi électorale, du découpage des circonscriptions électorales, du profil et de la compétence des candidats, de la campagne électorale (immédiate ou permanente), de la profession de foi, des finances
électorales, etc. L'expérience montre que tout parti au pouvoir utilise toujours ces éléments en sa faveur et au détriment de l'opposition.
Ce serait faire preuve de naïveté que de s'imaginer qu'un parti au pouvoir élabore une loi électorale qui lui soit défavorable. La stratégie de la chaise vide en matière électorale dessert toujours le ou les partis qui ont choisi librement de s'absenter.
L'on peut donc dire que sur le plan politique, les populations, les organisations politiques et autres intéressées au succès du processus de démocratisation ou bien qui y sont engagées, traversent actuellement une phase d'acquisition d'expérience. Plus elle sera longue, plus les fondements de la démocratie dans le pays vont se consolider.
BAC
Source : Le Rénovateur Quotidien
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