Seul le directeur de cabinet du président, Ahmed Ould Bahiya, se trouvait dans une salle d’adjacente équipée d’un écran géant lui permettant de suivre le débat avec intérêt, en buvant un thé préparé par un employé, pour atténuer la pression d’une soirée qui paraissait à l’avance longue et qui obligeait à être prêt à faire face à n’importe quel type d’imprévus.
L’ambiance, dans le plus grand amphi de la nouvelle faculté de médecine paraissait calme au début – et bien organisé – chaque participant s’asseyant sur une chaise portant le numéro de sa carte d’invitation, et trouvant devant lui un dossier contenant le programme de la rencontre et celui des ateliers, en plus d’un cahier et d’un stylo ; des dossiers qui ont tous porté la photo du président et le slogan de la rencontre : « vous êtes l’espoir ».
Le président, au début de son intervention, a demandé la traduction en français, question posée plusieurs fois, avant qu’on ne distribue à ceux qui ne parlent pas arabe les appareils de traduction, traduction qui, cela était clair, était improvisée, s’éloignant, dans la plupart des cas, de ce que disaient les intervenants, y compris le président lui-même.
Plus de cinq heures ont été nécessaires pour le Président pour écouter et répondre à plus de quarante jeunes, choisis pour la plupart de manière anarchique, alors que certains se sont imposés pour parler au président et lui transmettre leurs messages – et ceux d’autres qui n’étaient pas là. La façon choisie par les organisateurs pour trier les intervenants a été à l’origine des protestations à l’intérieur de la salle, où les voix s’élèvent quand le président choisit un jeune pour parler.
On entendait alors du tout : « Monsieur le président », « par ici Monsieur le président », ou encore « regardez à droite, M. le président », « Levez la tête, M. le président, nous sommes là derrière ». Et quand le président choisit un jeune, d’autres tentent de convaincre les organisateurs qu’il s’agit bien d’eux.
Le président a tenté de varier ses choix entre les différentes composantes sociales, et aussi de donner souvent la parole aux femmes, disant avec humour, au moment où il donnait la parole à une jeune fille : « accepteriez-vous de moi que j’exclue la femme ? »
La commission d’organisation peinait à maitriser la situation, tentant de convaincre les jeunes à respecter l’ordre, mais le désir de ceux-ci de parler au président était plus fort, donnant l’impression que la plupart d’entre eux participent uniquement pour réaliser cet objectif ; ce qui a fait que pratiquement aucune idée ou projet importants n’ont été soumis, mais seulement des requêtes locales, communautaires et même individuelle.
Les enfants de l’école d’excellence étaient restés calmes, comme pas concernés du tout, jusqu’au moment où un garçon de 14 ans a pris la parole pour qu’ils se mettent à applaudir, comme s’il avait vraiment parlé pour eux, surtout quand il s’est présenté comme de la « génération de l’i phone et de l’i pad », ce qui a fait rire le président.
Ce jeune n’était pas la seule exception à ce que les organisateurs avaient posé comme fourchette (18-40 ans) puisqu’il y avait certains qui avaient dépassé la quarantaine et étaient plus désireux à prendre la parole. Comme cet homme venu de Kiffa qui, après avoir désespéré de parler au président, s’est levé et a marché avec assurance vers la tribune officielle et s’est assis à côté du Rais, un comportement a fait rire la salle et a encouragé d’autres à en faire de même, déposant même des dossiers devant lui. Chose qui a poussé la sécurité à intervenir pour séparer chef de l’Etat des participants à la rencontre.
Parmi les participants, figuraient trois joueurs de l’équipe nationale de football invités par la commission d’organisation, sans qu’elle ait pensé à insérer le sport dans l’un des ateliers, chose qui a été réparée en cours de route pour qu’ils puissent rejoindre l’atelier « religion, société, culture et sport » !
La volonté du président de s’éloigner de la politique n’a pas empêché certains à faire des commentaires disant que la rencontre étaient, finalement, en dessous des espérances, laissant plus de place à la propagande politique au détriment des projets de développement, l’un d’eux disant : « plus de quatre cents jeunes sont entrés dans l’amphithéâtre portant un seul rêve, celui d’une patrie meilleure, et en sont sortis portant quatre cents photos du président et un ensemble de promesses et de chiffres ».
Source : Saharamédias.net
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