Mauritanie : le premier test politique des FLAM à Nouakchott

Le report du meeting des Forces de Libération Africaine de Mauritanie ( FLAM) pour le 23 mars prochain à Nouakchott faute d’autorisation suscite des interrogations de l’opinion publique. Il s’agissait pour le président Samba Thiam et ses militants de marquer le retour sur le sol national après 27 années d’exil. Vu l’ampleur de l’évènement les Hakems de Sebkha et de Travragh Zeina en passant par le Wali de Nouakchott se sont réfugiés derrière le tout sécuritaire pour repousser le meeting.

 

Les observateurs semblent retenir l’hypothèse de l’amalgame avec l’interdiction du meeting du parti islamiste TAWASSOUL dont certains membres sont accusés d’accointance avec les présumés auteurs de la profanation contre le Coran le 3 mars dernier dans une mosquée de la capitale.

 

Au départ le meeting des FLAM devait se dérouler dans un stade du quartier Sebkha.Annulé au dernier moment. Ensuite la proposition des Hakem de Sebkha et de Travragh Zeina de jouer sur le temps pour une salle fermée avant que cette dernière soit tranchée par le Wali de Nouakchott qui invoque des raisons de respect des délais. Il a fallu ainsi beaucoup de patience pour le président Samba Thiam et ses militants d’accepter le fait accompli après cette odyssée rocambolesque qui cache la première confrontation politique des FLAM avec le régime de Ould Aziz. Pour le leader négro mauritanien qui s’apprêtait à organiser le premier grand rassemblement des militants et sympathisants depuis le redéploiement en Mauritanie ce n’est qu’une partie remise. Le 23 mars prochain fera date dans l’histoire du mouvement. Le premier anniversaire à Nouakchott après 27 ans d’exil est un moment de retrouvaille avec le peuple mauritanien. Le sillon est déjà tracé. Ce n’est qu’un simple report qui ne gâchera pas la fête. Mais d’ores et déjà ce premier test politique en dit long sur le chemin qui reste qui reste à parcourir. Il est révélateur de la nature du pouvoir actuel avec son autoritarisme croissant qui irrite l’opinion publique et l’opposition.

Cette péripétie que les FLAM viennent de vivre n’est qu’un exemple. Et l’amalgame avec l’interdiction du meeting du parti islamiste TAWASSOUL n’est pas du tout du goût du leader pacifiste négro mauritanien qui est loin d’épouser les thèses violentes des salafistes. En réalité c’est la guerre contre la terreur qui est déclarée par le gouvernement de Ould Laghdaf qui craint sombrer dans la violence politique. C’est la première bataille de nerfs pour les FLAM qui comptent faire de ce 31ème anniversaire un succès et une réflexion sur l’avenir.

 

 

Bakala KANE

 

(Reçu à kassataya le 15 mars 2014)

 

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