Présidentielle de Juin 2014 : Un calendrier très serré

Décidément ce gouvernement mauritanien semble avoir la plus grande peine à respecter les échéances électorales dont il a responsabilité. Après avoir prorogé le mandat des députés et des maires ainsi que celui de deux groupes de sénateurs voilà que pour l’élection majeure qu’est la présidentielles la marge de manœuvre se rétrécit comme peau de chagrin.

 

 

Selon l’article 26 de la Constitution de la République islamique de Mauritanie du 20 juillet 1991modifiée par la loi constitutionnelle n° 2012-015 du 20 mars 2012 « L'élection du nouveau président de la République a lieu trente jours au moins et quarante cinq jours au plus avant l'expiration du mandat du président en exercice. » or le président en exercice en l’occurrence Mohamed Ould Abdel Aziz, a été investi le 05 Aout 2009 c'est-à-dire que son successeur devrait être définitivement élu au plus tard le 05 Juillet 2014.

Donc compte tenu des deux semaines obligatoires entre les deux tours et des 2 jours de recours en plus des 8 jours qu’a le Conseil Constitutionnel pour se prononcer, le premier tour devrait avoir lieu au plus tard le Samedi 07 Juin 2014. Ainsi les candidatures devront parvenir au Conseil Constitutionnel au plus tard 45 jours avant le scrutin, ce qui nous amène au 24 Avril, et, le décret convoquant le collège électoral devrait être publié 70 jours avant le scrutin soit au plus tard le 29 mars 2014. Evidemment ce calendrier serré jette aux calendes grecques le renouvellement du tiers du sénat car on imagine mal le gouvernement courir deux lièvres à la fois. Mais plus grave encore, ce calendrier ne laisse aucune chance à l’opposition et à la majorité de s’entendre pour participer à des élections consensuelles. En effet on sait que nos politiciens ont l’habitude de trainer en longueur les négociations ce que bien entendu les délais trop courts ne permettent plus.

T aura-t-il du temps pour le dialogue ?

Pour l’élection présidentielle de juillet 2014, le pouvoir veut visiblement la participation de toute la classe politique. Lundi 17 février 2014, le premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a rencontré Mohamed Ould Maouloud, président de l’Union des Force de Progrès (UFP), un parti membre de la COD. Cette rencontre a eu lieu sur demande du premier ministre.

Objet : « échanger les points de vue sur la meilleure manière d’organiser une présidentielle consensuelle.»
« J’ai dit au premier ministre que les modalités, les conditions de ce dialogue doivent être discutées avec la COD qui ne demande que des discussions sérieuses pour sortir le pays de la crise. » avait declaré Ould Maouloud après sa rencontre avec le premier ministre. Les discussions, d’abord au sein de la Coordination de l’opposition démocratique pour parvenir a une position commune, ensuite entre cette Coordination et le pouvoir, peuvent-elles avoir lieu avant l’élection présidentielle ?

Par ailleurs on sait que l’actuel président, à moins d’un véritable cataclysme politique, va concourir pour un second et dernier mandat. Mais ce sont les challengers crédibles qui lui manquent. En effet les ténors de l’opposition radicale RFD, UFP et Tawassoul devraient eux aussi, à moins d’un accord politique de dernière minute, adopter la politique de la chaise vide.

MSS

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

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