Samory Ould Bèye : «La fondation d’une Cour spéciale de justice pour crimes d’esclavage est une énième fuite en avant du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz»

De retour d’un long séjour à l’étranger, Samory a tenu à marquer son étonnement de voir le pouvoir en place fonder une Cour spéciale chargée de juger les auteurs de crimes d’esclavage.

 

Dans un bref entretien avec le reporter du Calame, le président du Conseil National du parti Moustaqbel, membre de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), estime que ce n’est qu’une « énième fuite en avant : le système en place n’a aucune volonté, au-delà, bien entendu, de l’effet d’annonce, de régler définitivement cette question de droits humains ».

Et Ould Bèye d’enfoncer le clou : « ce ne sont pas des textes inertes qui vont solder cette pratique abjecte mais leur traduction dans les faits. Depuis les années 80, diverses tentatives ont été initiées, par les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de la Mauritanie, mais toujours sans impact réel sur le drame des esclaves. Parce que, tout simplement, les maîtres ne veulent pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. Le système en place protège et encourage les esclavagistes, par l’impunité dont ils jouissent devant les tribunaux ». Ould Bèye énumère, alors, les textes adoptés, de 1980 à 2007, et évoque la récente fondation d’une Agence Nationale de Lutte contre les Séquelles de l’esclavage, d’Insertion et de Lutte contre la Pauvreté (ANLSILP). Et de s’interroger : « Qu’ont-elles changé, ces mesures, dans la pratique, quotidienne, de l’esclavage ? Les faits révélés, régulièrement, par les organisations de défense des victimes de l’esclavage, démontrent que cette pratique a encore de beaux jours devant elle mais, nous qui les combattons, nous n’allons pas baisser les bras, au contraire, nous nous battrons jusqu’à la victoire, comme contre l’Apartheid en Afrique du Sud ». 

Source  :  Le Calame le 26/02/2014{jcomments on}

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