Mauritanie: le pied de nez des religieux à la classe politique pour 2014

A la veille du congrès de la clarification de la Coordination de l'opposition mauritanienne démocratique le 27 février prochain pour préparer les présidentielles de 2014, les Oulémas et Imams du pays mettent la pression sur la classe politique pour demander un dialogue inclusif dans un communiqué publié cette semaine à Nouakchott.

 

Les érudits profitent ainsi des récents évènements qui secouent le pays sur les blasphèmes pour faire entendre leurs voix et critiquer ouvertement le régime de Ould Aziz pour son impuissance à créer un consensus politique lors des dernières élections faisant allusion au boycott de la COD.

 

Les érudits mauritaniens ne semblent pas en perte de vitesse dans un pays qui vient d'élire 16 députés islamistes à l'assemblée nationale. A l'aune de ces résultats ils n'hésitent pas pour la seconde année consécutive à monter au créneau pour mettre en garde la classe politique contre des crises répétées qui secouent le pays depuis juillet 2009 dans un communiqué publié cette semaine à Nouakchott. L'occasion est trop belle pour les Oulémas et Imams pour demander un dialogue inclusif à quelques mois des présidentielles.

Logiquement ils s'emparent de cette tribune en l'occurrence la presse pour critiquer en filigrane le régime de Ould Aziz pour ses insuffisances dans la recherche du consensus lors des dernières élections faisant allusion au boycott de la COD. En se mêlant ouvertement de la politique les érudits ne cachent pas leur mécontentement quant aux derniers évènements sur les blasphèmes qui ont failli conduire le pays dans un chaos avec des manifestations violentes dans les marchés et écoles apparemment sous la conduite des activistes islamistes nommés « Ahbaab Errassoul »ou « attachement au prophète Mohammad (PSL). Un couteau à double tranchant que certains utiliseraient pour régler leurs comptes contre ceux qui s'opposeraient à leur dessein. Pour les observateurs cette nouvelle apparition des forces islamistes proches des affaires ou du pouvoir inquiète la société civile et pourrait même avoir des conséquences sur le gouvernement et le parlement.

C'est surtout la tendance salafiste subversive qui pourrait encore faire mal parce que plus organisée. La montée en tout cas de ces trois courants pourrait nuire à la stabilité politique de la Mauritanie. En se cachant derrière des propositions de transparence pour les prochaines présidentielles, les religieux entendent occuper la scène médiatique et faire passer leur message proche du parti TAWASSOUL qui occupe aujourd'hui la première place au sein de l'opposition parlementaire. Et son président Jamel Mansour ne cache pas ses ambitions de devenir un jour le locataire de la Maison brune. Il suffit de voir ses retournements de situation à chaque fois que l'unité de l'opposition se pose pour comprendre qu'il serait encore prêt à jouer la pirouette pour arriver à ses propres fins. En tout cas ce pied de nez des religieux à la classe politique est la partie visible de l'iceberg pour bien préparer les prochaines échéances. Secret de Polichinelle. La COD pourrait avoir un candidat unique mais ce sera contre certainement Ould Mansour.

 

 

Bakala KANE

 

(Reçu à kassataya le 25 février)

 

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