Et hop, on s’empare des conducteurs de la locomotive pour séparer les wagons. Et le tour est joué pour dérailler le train. Et on recommence si les têtes ne sont pas tombées. C’est le manège favori exactement du pouvoir depuis juillet 2009 pour écarter l’opposition de son chemin. Ce mécanisme de diversion qui a servi Ould Aziz de signer les accords de Dakar en 2008 et qui a porté ses fruits durant son quinquennat comme en témoignent les accords de Nouakchott en 2010 entre l’opposition dialoguiste et le pouvoir et qui n’ont jamais été respectés par le locataire de la Maison brune.
Cette manigance politique a permis au président mauritanien de se maintenir au pouvoir et même de gagner haut la main les dernières législatives et municipales et de garder à ses côtés son premier ministre. Conscient de cette reconduction il y a quelques jours Ould Laghdaf n’a pas hésité à quelques mois des présidentielles à prendre son bâton de pèlerin pour consulter cette semaine dans la capitale mauritanienne la COD qui regroupe dix partis. Le président de l’UFP Ould Maouloud a répondu favorablement et émis des réserves pour la participation de l’opposition historique aux prochaines présidentielles tandis que chef du RFD a décliné l’invitation.
Cette initiative du chef du gouvernement s’inscrit dans le cadre de la stratégie du pouvoir de faire semblant d’un dialogue qu’il sait d’avance n’aboutira pas pour la simple raison que les deux parties sont attachées chacune à ses conditions. Un dialogue de sourd qui ne date pas d’aujourd’hui et voulu par le régime de Ould Aziz pour mettre sur la touche notamment ses principaux rivaux capables de le remplacer. Cette consultation des deux principaux leaders de la Coordination intervient à la veille de leur congrès le 27 février prochain sur les thèmes de la démocratie et l’unité, deux armes de l’opposition pour définir une ligne commune pour 2014.
D’ores et déjà l’UFP est optimiste. Son numéro deux Ould Bederdine a déclaré que la COD parviendra à choisir un candidat unique le moment venu. C’est le souhait également du leader du parti islamiste Jemal Mansour le chef de file de l’opposition parlementaire actuelle. L’opinion publique attend beaucoup de ce rendez-vous dont elle espère qu’il sortira le pays de la longue crise politique qui le secoue depuis longtemps. Et surtout une alternative au régime de Ould Aziz car l’état actuel de la Mauritanie ne permet pas de s’installer dans cette situation.
Bakala KANE (reçu à kassataya dimanche 23 février à 15h10)
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