La bataille a d'abord était menée contre les mauritaniens vivant à l'intérieur du pays en leur demandant de fournir l'impossible et de se comporter en bon élève en répondant soigneusement aux questions qui leur seront posées. Gare à celui qui ne ferait pas la différence entre "abiyal et akhwar", gare aussi à celui qui ne se ferait pas reconnaitre par les soi-disant "sages du village". Rude qu'elle est, cette bataille donnait et donne également tort à celui dont les parents sont nés à l'étranger. Elle a eu pour conséquence le soulèvement de certains courageux (TPNM et Autres), s'est soldée par la mort de Lamine Mangane (paix à son âme) et continue de faire des dégâts.
Les mauritaniens sans carte de séjour française ont aussi été victimes. Bon nombre d'entre eux ont perdu leur papiers et leur emploi car résidant en France avec un récépissé ou en attente de régularisation. Un véritable manque à gagner pour la Mauritanie.
Actuellement ce sont les binationaux mauritaniens qui sont sur le collimateur de la stratégie d'enrôlement. Les balles réelles utilisées sur ce front confinent une frange importante des noirs mauritaniens en France, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis d'Amérique, … . Présentez vous à l'ambassade de Mauritanie pour chercher un visa, vous serez tout de suite déchus de votre nationalité mauritanienne. Cela est bien calculé car il faut couper les vivres aux autres noirs restés au pays (une manière de les contraindre à partir). La cruauté de cette bataille a atteint son paroxysme en refusant le rapatriement des corps sans vie des mauritaniens dans leurs villages d'origine (comme pour dire: je ne t'aime pas donc même inerte, je ne veux pas te voir).
La dernière étape de la guerre, une étape logique d'ailleurs, interdira aux noirs mauritaniens de l'étranger en règle de rentrer au pays avec la carte de Séjour de leur territoire d'accueil. Ce qui les obligera à abandonner la Mauritanie. La raison de cet abandon est simple: en l'état actuelle des choses, les noirs n'auront jamais en Mauritanie les opportunités qu'ils trouvent en France par exemple.
Au regard de ces différentes étapes, le ravage de la stratégie de l'enrôlement est démontré. Si rien n'est fait, à la fin de cette opération qui prendra le temps qu'elle prendra, il n' y aura plus la composante noire en Mauritanie. Une composante qui ne demande pourtant qu'à exister et à cohabiter avec ses frères beidanes.
Si la barbe de ton voisin brule, viens le en aide sinon demain la tienne cramera. Le problème de l'enrôlement concerne tous les mauritaniens soucieux de voir une Mauritanie unie, juste et développée. Nous appelons donc toutes les bonnes consciences de tenir comptes des conséquences prévisibles de l'enrôlement en cours; des conséquences que nous détaillerons dans nos prochaine publications.
Dioum Ibrahima
Le Proche du Public
(Reçu à Kassataya le 19 février 2014)
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