Suspens encore pour l’annonce du nouveau
gouvernement, jusqu’au retour du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, de la capitale tunisienne où il prend part aux côtés de plusieurs autres chefs d’État de pays arabes, africains et européens, à la cérémonie solennelle d’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne, étape marquante de la transition démocratique que vit ce pays berceau du «Printemps arabe.
Votée le 26 janvier dernier, après plus de deux ans de débats houleux et de crises politiques, trois ans après la révolution qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali, le nouvel acte de naissance de la Tunisie (berceau de la révolution arabo-musulman) a été solennellement adopté par le peuple tunisien, au siège de l’Assemblée constituante (Parlement) de ce pays. Plusieurs dirigeants du monde étaient de la partie pour rehausser cet évènement majeur de la vie politique tunisienne. Outre le président de la république, on comptait entre autres la présence de François Hollande, le seul pour le continent européen, Ali Bongo Ondimba, le roi du Maroc Mohamed VI, les présidents tchadien, libanais, sénégalais, l’émir du Qatar et le Premier ministre koweitien.
Il semble que ce retour soit prévu samedi dans l’après-midi où s’est ouvert d’ailleurs une réunion ministérielle des pays membre de l’OMVS. A noter que le raïs est aussi auréolé de la casquette de Président en exercice de l’organisation sous-régionale en plus de l’U.A. Deux fonctions qui ne lui laissent aucun repos pour qui mesure l’ampleur des défis nationaux, régionaux, sous-régionaux et d’une manière générale internationaux. Cependant le plus urgent pour l’heure reste les défis nationaux et surtout la mise en place du nouveau gouvernement. Et cela ne semble pas des plus faciles pour lui.
Sursaut dans la tourmente
Ce gouvernement très attendu, semble traîner dans sa composition. Surtout du côté des partis de la majorité dans le sérail du pouvoir. Ce n’est pas tous mais quelques formations politiques ayant participé aux élections municipales et législatives passées (Sursaut, APP, Wiam) etc. A ceux là Mohamed Ould Abdel Aziz est prêt à donner des strapontins au gouvernement mais pas n’importe commun. Le président de la république voudrait d’abord que tous ceux qui ont élus député sous la couleur de leur formation aillent siéger effectivement à l’assemblée nationale. Non plus, il n’est pas favorable à la désignation de chefs de partis au gouvernement. Voilà, pourquoi la présidente de Sursaut tenait, contre vents et marée, au portefeuille ministériel, qu’elle voulait garder pour elle. Du coup, elle a failli mettre sa formation politique dans des problèmes inextricables. Certes les meubles sont saufs provisoirement mais la formation est gagnée par la contestation jusqu’à son plus haut sommet. L’ampleur de cette contestation qui monte dans ses rangs sera au grand jour sous peu si le raïs ne met pas de l’ordre dans ce qui ressemble, à s’y méprendre, à son parti politique de circonstance, maniable et corvéable à merci. C’est pour cela qu’il a sifflé momentanément la fin des querelles en son sein. Résultat : une réunion du Bureau Exécutif du parti a été organisée jeudi dernier 6 février 2014 au siège de la formation politique. Cette réunion a été élargie aux coordinateurs régionaux du parti et sous la présidence de Mme Lalla Mint Cherif qui occupait le portefeuille de la culture dans le précédent gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui avait démissionné.
Le communiqué sanctionnant ses travaux indique que : « la réunion avait pour objet une large concertation sur la vie du parti et des questions d’intérêt commun. Après discussions fructueuses et échanges de vues sur l’ensemble des questions de l’heure, le bureau exécutif a décidé du : « renouvellement de la confiance totale à sa direction actuelle sous la présidence de Madame Lalla Mint Cherif par un vote massif des membres du bureau exécutif et des coordinateurs régionaux, soit 51 voix pour y compris celle du militant proposé pour la présidence par le groupe des quatre militants porteurs de l’action contre la Direction du parti, en l’occurrence Mr. Abdel Wahab Ould Hamid qui s’est engagé par ailleurs, à œuvrer en tant que militant aux côtés de la Présidente Lalla Mint Cherif pour la bonne marche du parti. Il faut noter tout de même l’abstention de deux membres pendant le vote, à savoir : Youssouf Ould Sideyni et Ba Bocar. Le groupe des quatre ayant entamé une action contre la direction du parti auprès de l’Administration s’est engagé à la retirer immédiatement et sans condition ». Enfin, le communiqué indique que « le bureau exécutif a mis en place une Commission, chargée d’identifier les principales raisons ayant conduit à cette action et d’en proposer les solutions idoines le plus rapidement possible. Cette Commission est composée comme suit: Mr Guisset Mamadou Amadou, Président du Conseil National, Président ; Mr. Abdallahi Ould Braihim, Député National, Membre ; Mr. Abderrahmane Ould Marrakchi, Député Nouakchott, Membre ; Mr. Bekaye Ould El Man, Député de NBeïkt El Lehwach, Membre ; Mr. Abdaty Ould Abidine, Membre du Bureau Exécutif, Membre ; Mr. Mohamed Moussa Ould Elva, Membre du Bureau Exécutif, Membre ; Mr. Baha Ould Mohamed Sghair, Coordinateur, Membre ; Mme. Mouna Mint Siyame, Membre du Bureau Exécutif, Membre ; Mr. Souleymane Ould Haroune, Membre du Bureau Exécutif, Membre.
Ce communiqué du Sursaut, vient d’être démenti par un autre communiqué signé aussi par 9 membres sur les quinze que compte ce bureau. Il y apparaît clairement que les signataires ont destitué la présidente à laquelle ils ne reconnaissent plus cette fonction. Qui a tort ou raison, nous vous proposons une lecture de la tourmente qui agîte ce parti dans nos prochaines éditions. Reste à savoir comment cette turbulence née il y’a longtemps et s’est exacerbée dans les consultions actuelles en de mettre en place le nouveau gouvernement, comment le géniteur va réagir une fois qu’il aura foulé le sol national. Pour les autres formations qui seront impliqués dans le gouvernement, le problème ne semble pas se poser. De quoi dire que demain dimanche ou lundi au plus tard l’équipe gouvernementale sera connue.
Diop Moussa
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Source : Le Quotidiende Nouakchott
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