Ces scandales à l’ordre du jour pointent les irrégularités d'un système politique érigé depuis juillet 2009 en un club fermé des proches du pouvoir qui excelle dans la corruption. Ces hommes du président parmi lesquels son fils Ahmedou constituent un écran de fumée pour les scandales de la République. Largement victorieux des dernières législatives et municipales, le président Ould Aziz risque d'être rattrapé par toutes ces affaires avant les présidentielles de 2014.
La presse nationale et électronique se sont livrées cette semaine à de véritables révélations de scandales du régime de Ould Aziz parmi lesquels les observateurs ont noté les 2 millions d'ouguiya détournés des boutiques de solidarités à Djiguéni dans le Hodh Echargui.
Ce n'est pas la première fois que de tels mauvais comportements de représentants du gouvernement Ould Laghdaf sont signalés sur le terrain. Le scandale le plus spectaculaire revient à la SOMELEC dont les points saillants s'articulent sur deux directions. L'une concerne sa gestion dont la faillite perpétuelle repose sur la cupidité de ses cadres dirigeants qui ont laissé partir en fumée les 14 milliards d'ouguiya que le gouvernement avait versés en 2011 pour sauver l'entreprise. L'autre malveillance concerne le renoncement de la banque islamique pour le financement de la centrale électrique de Nouakchott.
L'institution bancaire avait été alertée par Sherpa qui soupçonnait la SOMELEC de fraudes incompatibles avec la philosophie du contrat. En effet, ces trois exemples d'irrégularités du régime de Ould Aziz les plus récents pointent du doigt un système de corruption mené tambour battant par un club fermé des proches du pouvoir, devenu en l'espace de quatre ans les hommes du président les plus riches de la Mauritanie.
Parmi eux d'abord le fils du président Ahmedou étudiant actuellement à Londres mais conseiller et directeur du cabinet sans porte feuille de son père. Il fait la pluie et le beau temps dans les chancelleries et le palais. Ensuite le cousin germain Ould Lahah qui a profité des évènements de 89 entre le Sénégal et la Mauritanie pour prospérer ses affaires en Mauritanie et ailleurs. Le troisième homme est l'intermédiaire des chinois. Ould Yaha est depuis 2009 celui qui a signé les contrats les juteux dans le domaine de la pêche. Enfin Ould Bouh c'est le spécialiste du trafic des devises avec le Moyen-Orient et le Maghreb.
La boucle est bouclée et ces écrans de fumée protègent aujourd'hui un chef d'Etat éclaboussé lui-même par des supposés scandales de blanchiment de l'argent de la drogue en 2013.Ce qui a fait dire le député français Europe-Ecologie Les Verts Noël Mamère que Ould Aziz est « le parrain de la drogue ».
D'autres scandales comme l'accaparement des terrains à Nouakchott et le bradage des terres agricoles de la Vallée du Fleuve du Sénégal au profit d' hommes d'affaires notamment arabes sont de nature à discréditer la fonction la plus haute de l'Etat et surtout un président qui vient de remporter haut la main des législatives et municipales à quelques mois des présidentielles de 2014.
Les observateurs s'interrogent sur cette confiance en la moralité du locataire du palais de Nouakchott qui ne s'est pas pourtant perdue au fil des scandales financiers .Les raisons résident ailleurs L'opacité entretenue par le premier magistrat du pays sur les décisions publiques en particulier les marchés publics mais surtout le disfonctionnement régulier de la justice.
Le président mauritanien est aidé en cela par l'incapacité d'une opposition plus encline à se tirer des balles sur ses propres pieds que d'enquêter et d'aller jusqu'au bout des dénonciations. Il est clair que dans ces conditions de clémence Ould Aziz peut garder tranquillement le silence et continuer ainsi à garder tous les pouvoirs mais jusqu'à quand?Il pourrait être rattrapé par les affaires d'ici quelques mois avant les présidentielles de 2014.Ce sera un argument de taille pour la nouvelle opposition dont les leaders pourraient être candidats à la Maison brune.
Bakala KANE
Reçu à KASSATAYA samedi 18 janvier 2014 à 13h20
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