Egypte-Israël : les oubliés du Sinaï

Près de 30 000 africains avaient manifesté il y a plus d’une semaine leur colère en plein cœur de Tel-Aviv contre leurs conditions draconiennes de séjour en Israël depuis des années.

 

Malgré l’ampleur de ces mauvais traitements contre les migrants africains les médias ont peu relayés l’information comme également l’ « une des crises humanitaires les moins documentées au monde » selon le HCR, aux portes d’Israël dans les dunes du Sinaï où près de 15000 subsahariens ont disparus depuis 2007.La plupart sont des Erythréens fuyant la guerre et la famine. A la frontière israélo-égypte  le monde assiste aujourd’hui sans aucun secours à un trafic des bédouins de ces réfugiés moyennant 10 000 euros par tête .Un drame méconnu que certaines institutions internationales pointent du doigt pour mettre fin à cette tragédie impunie du 21èmesiècle.

 Le 5 janvier dernier le monde s’est réveillé brutalement en apprenant que plus de 30 000 migrants africains vivent difficilement en Israël. Pendant plus de 4 jours ils sont descendus dans la rue pour protester contre leurs dures conditions de séjour dans ce pays et réclamer la régularisation de beaucoup d’entre eux qui vivent là depuis des années.

Réfugiés et clandestins confondus  interpellent ainsi  la communauté internationale pour faire bouger les conditions draconiennes imposées par les autorités israéliennes. Non loin de Tel –Aviv se déroule un autre drame méconnu et impuni jusqu’ici. Il s’agit de l’une des « crises humanitaires les moins documentées au monde » aux portes de l’Etat hébreux dans les dunes du Sinaï où près de 15 000 subsahariens  ont disparus depuis 2007 et continuent de mourir à cause d’un trafic des bédouins du désert .Au moins 25 000 survivants sont concernés par cette affaire. Les rançonneurs exigent des réfugiés surtout des familles de ces malheureux aventuriers qui viennent principalement de l’Erythrée et du Soudan plus de 10 000 dollars par tête voire 30 000 dollars s’il s’agit d’une  famille nombreuse. La plupart de ces  candidats à l’immigration israélienne n’y arriveront pas en effet. Morts sous la torture ou gardés en otage en attendant la rançon. Un trafic odieux qui n’est pas tellement médiatisé et qui a rapporté aux bédouins près de 600 millions de dollars extorqués aux familles concernées. Un système d’esclavage moderne qui suscite l’indignation de beaucoup d’organisations humanitaires internationales  sur le terrain et d’autres institutions mondiales qui ont compris l’ampleur et font aujourd’hui le relais pour sensibiliser les Nations-Unies et les gouvernements africains sur ce nouveau fléau du 21siècle.Elles entendent faire du lobbying pour mettre fin à cette tragédie humaine. Les souffrances de ces réfugiés sont immenses. Selon un reportage inédit qui a obtenu en 2013 le prix France Info « XXI », « beaucoup d’entre eux qui échappent à leurs ravisseurs  décèdent des suites de leurs blessures ou sont revendus à d’autres Bédouins. D’autres sont abandonnés dans le désert. S’ils sont rattrapés par l’armée, ils seront détenus pour avoir pénétré illégalement dans une zone militaire. Et s’ils tentent de traverser la frontière, ils risquent d’être abattus par les soldats ». Près de 500 survivants habiteraient aujourd’hui dans la capitale égyptienne. Et ils sont pris en charge par le HCR.

Un témoignage qui apporte ainsi un véritable éclairage sur ces oubliés du Sinaï dont le calvaire est loin de se terminer.

Bakala KANE{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 15/01/2014)

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