Axe Nouakchott -Bamako : La diplomatie du front uni

Les relations diplomatiques mauritano-maliennes se sont fortement brouillées ces dernières années, allant crescendo avec l’invasion d’une bonne partie du Mali par les islamistes.

Ces derniers avaient fait de ce pays voisin un état-major pour la préparation d’attaques terroristes contre le pouvoir mauritanien, en perspective de l’instauration de leur diktat chaotique sur cette partie charnière du monde arabo-africain.

La passivité des autorités maliennes de l'époque devant cette menace et l'éclipse progressive des efforts de coopération régionale et internationale visant à endiguer le terrorisme transfrontalier,
ont finalement conduit Nouakchott à compter d’abord sur elle-même, surtout quand certains de ses services de renseignements ont indexé des responsables maliens d’être en connexion parfaite avec les islamistes dans leur croisade contre la Mauritanie.

Mais, le succès éclatant de l’opération Serval, le déploiement de la MISMA et l’organisation d’élections présidentielles réussies au Mali, ont fini par apaiser la tension entre Bamako et Nouakchott.

En effet les deux présidents Ould Abdel Aziz et Ibrahim Boubacar Keita n’ont cessé de multiplier les contacts pour décrisper les rapports et rapprocher leurs politiques pour constituer un front uni contre les vecteurs de l’insécurité et de l’instabilité ainsi que pour jeter de nouveaux liens de coopération économique entre les deux pays frères et voisins.

C’est incontestablement dans ce cadre que le e président malien, devra effectuer dans les prochains jours sa première visite de travail et d'amitié depuis son élection, d’une de trois jours à Nouakchott.

Selon des sources concordantes, le séjour de l’homme fort de Bamako sera exclusivement axé sur le réchauffement des relations mauritanomaliennes, qui tournent actuellement à leur rythme minimal, confrontées parfois à des dépressions dues au froid diplomatique qui a caractérisé leurs liens depuis l’occupation des islamistes du Nord malien et la passivité de la lutte terroriste constatée chez le régime renversé de l’ex Chef d’Etat malien Amadou Toumani Touré.

La visite du président malien sera sans doute l’occasion pour les deux pays de relancer leur partenariat économique, commerciale, militaire et sécuritaire, de réactiver la commission mixte de coopération, de signer plusieurs accords bilatéraux et de jeter les bases solides d’un front uni contre la menace terroriste.

Sur le plan régional, ce réchauffement de l’axe Nouakchott-Bamako serait également indispensable pour juguler un autre axe non moins important, grâce auquel Rabat et Dakar entretiennent des rapports privilégiés, créant un déséquilibre des rapports de force entre ces pays de l’Afrique du Nord, condamnés au rapprochement et à l’intégration mais jouant parfois sur des violons antinomiques.

C’est d’autant vrai que tous ces Etats sont liés par l'histoire et la géographie et sont membres de plusieurs organisations internationales et sous-régionales.

Rappelons que cette visite de travail et d’amitié du Chef de l’Etat malien en Mauritanie avait été évoquée fin décembre dernier par le ministre malien des affaires étrangères M. Dhehbi Ould Sidi Mohamed, envoyé spécial du Président malien El Haj Ibrahim Boubacar Keita.

Bien avant, début décembre 2013, l’opinion sentait ce réchauffement des relations diplomatiques entre les pays de la sous-région prendre forme, notamment à l’occasion de la cérémonie d’inauguration du nouveau projet de barrage, abandonné auparavant lors de la prise de l'Azaouad par les terroristes.

On se souvient, en posant la première pierre du barrage hydroélectrique de Gouina, le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait salué le Mali pour ses efforts visant à consolider la sécurité et à lutter contre la menace du terrorisme et la criminalité, félicitant également son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita pour avoir favorisé l'unité nationale, dans le but de lutter contre les risques qui pèsent sur la sous-région.

« La détermination de la Mauritanie à lutter contre le terrorisme et le crime organisé se retrouve dans sa coordination actuelle avec les autres Etats du Sahel et les autres Etats cofondateurs de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le Mali et le Sénégal avait ajouté Ould Abdel Aziz.

Md O Md Lemine

Source : Le Rénovateur le 07/01/2014{jcomments on}

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